La « Motown Party » nouvelle manière le 10 février avait pris possession du Réservoir dans le onzième arrondissement de Paris.
Expérience intéressante : si on met de côté le fait qu’il faut s’habituer à de nouveaux lieux, à plus de lumière, la transition était un peu rude, mais ce n’est de la faute de personne.
Arrivé un peu tôt, nous nous sommes retrouvés en plein concert « live » des Cochons dans l’espace. Le groupe, pas les marionnettes des Muppets. On était venu pour sa dose de « groove » mensuelle et on se retrouve dans une énergique prestation de rock années 60-70 avec d’excellentes reprises de classiques de Led Zep et d’autres.
L’occasion d’évoquer ce que certains journalistes ont appelé la « blue eyed soul », de la musique « noire » jouée par des blancs ». L’intérêt ? Surtout rendre hommage à d’excellents groupes qui ont marqué cette musique, plutôt que noter bêtement ce « cross over » puisque, vraiment, la musique est sans frontière.
Encore qu’il faut toujours rappeler que pour en arriver là, le rhythm and blues a dû se nourrir de souffrance en plus de mélanges. La traite négrière, la ségrégation, la misère, les difficultés sociales, le sexisme… Voilà pourquoi la jeunesse ouvrière d’Angleterre s’est reconnue dans cette musique à l’image d’un Joe Cocker ou d’un John Lennon qui d’ailleurs avait composé un morceau au titre évocateur « Working class hero ». Oui, ce sont des musiques populaires qui traduisent les racines modestes de musiciens, de danseurs qui n’ont jamais oublié d’où ils venaient. Et nous même, qui écoutons ces musiques, nous sommes assez vieux pour avoir connu, comme nos parents, l’art d’économiser pour acheter, en occaz tel ou tel album chez un disquaire bien fourni.
La soul est donc « color blind »
En 1957, ce sont deux Blancs, Jim Stewart et sa sœur Estelle Axton qui fondent un label de musique à Memphis qui va marquer son époque. Stax. La contraction des deux premières lettres de leurs noms. Le mélange sera toujours leur carburant. Essentiel dans ce Sud où à l’époque, la ségrégation existe encore. Mais pas dans les studios où Steve Cropper et Duck Dunn deviennent les piliers incountournables des tubes de Stax. Hommage leur est rendu dans la saga des Blues Brothers.
Il y a 50 ans, à Oakland en California se formait la machine Tower of Power, toujours active avec une efficace section de cuivre et qui a aussi joué avec Elton John ou Paul Abdul…
Dans les années 70, le groupe Average White Band « déchire ». Ces Ecossais sont à l’origine de classiques comme « Cut the Cake », « Pick up the Pieces » ou le super dansant « Let’s go ‘round again ».
Wild Cherry fut aussi un de ces groupes connus pour un seul tube, bien que leur carrière ne se limite pas là. « Play that funky music » (« white boy ! ») a l’agressivité lourde d’un funk du ghetto au temps du disco.
Et que dire de Dan Hartman déjà évoqué, le regretté Rod Temperton qui, après son groupe Heatwave, a donné à nos oreilles, Thriller et d’autres perles produites par Quincy Jones et chantées par Michael Jackson !
P.S. Amplify my soul est un super album d’Incognito, ce groupe britannique qui tourne depuis bientôt 40 ans et qui a connu la notoriété avec la mode de l’acid jazz dont on reparlera bientôt.
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