Venir à un congrès du SPD n’est pas un événement anodin et le fait qu’il se tienne à Dresde non plus. Cette ville de Saxe donne un sens particulier au mot « reconstruction ». Celle qu’on appelait la « Florence de l’Elbe » a été détruite par les bombardements alliés pendant la Deuxième guerre mondiale, un événement savamment instrumentalisé par l’extrême droite des deux rives du Rhin d’ailleurs.
Autre symbole, alors que les Allemands ont célébré il y a quelques jours le vingtième anniversaire de la Chute du Mur de Berlin, c’est la première fois qu’un congrès du SPD se réunit dans cette ville de l’ex RDA depuis… 1871, date à laquelle s’était tenu le congrès fondateur du Parti social-démocrate des travailleurs allemands (SDAP) qui fusionna avec un autre parti pour former le SPD. Dans le Land de Saxe, le SPD est arrivé en troisième position derrière Die Linke, dont les cadres ici sont des anciens membres du SED, devenu le PDS après 1990, le Parti communiste est-allemand.
Ce discours se tenait dans une plénière (Plenum) où étaient réunis quelques centaines de délégués, dont la moyenne d’âge est assez élevée. La tribune est faite « à l’ancienne » où sur quatre ou cinq rangs, trônent les hiérarques du parti tous profils confondus. C’est là qu’on constate que le SPD ne se donne pas à voir comme on l’imagine. Modeste, presque austère. Aux abords, dans un hall d’exposition, les stands du PSE, des Jusos ou de fédérations locales jouxtent ceux d’EADS ou d’Audi qui vient exposer ses derniers modèles. D’ailleurs la brochure de présentation du congrès contient plusieurs pages de publicité. Le SPD a en effet des liens avec le monde de l’entreprise selon un mode de fonctionnement qui n’existe pas en France. C’est une autre culture, mais où l’on peut déceler l’importance de l’ancrage d’un parti dans l’ensemble de la société et au cœur des forces productives.
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