Comme faire de l'idée européenne une chose concrète quand on ne peut pas voyager beaucoup, quand on ne parle que sa langue maternelle et qu'on ne trouve que rarement des papiers sur l'Europe dans la presse
de son pays ? Comme s'informer sans être obligé d'être surdiplômé quand on ne manie pas en plus le jargon technocratique ?
C'était possible avec les lettres de quelques think tanks et un outil très commode, Presseurop.
Mais voilà, la Commission européenne a décidé de mettre un terme au financement. En clair pour 2014, cette année électorale où rien ne sera plus stratégique que l'information des citoyens, la Commission se prive d'un outil essentiel.
Viviane Reding a donc dit "plus de sous". Pourtant, le budget de 2014 prévoyait plus de sous pour les médias.
Presseurop est pourtant une initiative de la Commission tout en étant un site d'informations indépendant et ce n'est pas tous les jours que les citoyens européens peuvent consulter, sur leurs tablettes ou non, un site en dix langues.
On se plaint souvent de la presse qui ne parle pas assez d'Europe ou qui n'en parle que pour la critiquer et quand il en existe une qui en parle, c'est la Commission elle-même qui s'en prend à elle.
Moi citoyen français, donc citoyen européen, j'ai besoin de Presseurop pour savoir ce qui se passe dans cette communauté d'un demi milliard d'habitants. Je ne veux pas avoir à choisir entre Presseurop et Euronews, je veux les deux.
Moi citoyen français, donc citoyen européen, j'ai besoin que la Commission se soucie plus d'améliorer l'image de l'Europe par des politiques en faveur de l'information et de la justice. Je ne veux pas avoir à subir l'austérité donc il est maintenant acquis - études à l'appui - qu'elle était plus que contestable.
Cette Commission doit changer d'avis. Mais même si elle était ramenée à la raison, pour le bien de Presseurop et de ses salariés, cela n'empêcherait pas de penser qu'elle a commis une faute politique de plus et qu'en mai prochain, oui, il faudra changer de Commission.
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