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Camarade Henri Weber, presente ! Ahora y siempre !

Capture d’écran 2021-04-26 à 01.09.10Un an déjà qu'Henri n'est plus des nôtres. Sa famille entretient la mémoire d'un époux, d'un père et d'un grand-père, et nous, ses camarades, nous mesurons le vide qu'il a laissé. Même s'il n'aurait pas aimé qu'on s'en plaigne, nous ne pouvons à la fois nous y habituer comme nous ne pouvons ignorer la fierté de l'avoir connu, côtoyé et aimé.

La pandémie qui nous l'a enlevé, comme tant d'autres, n'a pas encore suffisamment reculé, un an après, pour que nous puissions nous retrouver et évoquer, sans masques, sa mémoire, de nombreux souvenirs et mélanger la nostalgie au "que faire ?" qui surgira toujours pour quelques uns au moins.

Nous avançons aujourd'hui dans un temps politique où beaucoup des repères que nous avions ne sont plus là. Soit la mort les frappe, soit c'est une prise de distance ou une influence qui a diminué. L'inculture, l'indigence intellectuelle, le mépris de la mémoire, la médiocrité, la dépolitisation font des ravages.

Henri constatait beaucoup la réalité de la "démocratie médiatique", comme j'ai dû l'écrire il y a un an, ses dernières réflexions portaient sur la façon d'organiser les mouvements politiques dans la durée après avoir constaté l'usure du modèle traditionnel des partis, l'échec plus rapide que prévu des partis entreprises et l'impasse des mouvements spontanées autogérés.

Ce qu'est devenue la gauche en un an ouvre, paradoxalement, sur des possibles plus accessibles qu'on pourrait le penser.

Encore faut-il avoir envie de reconstruire, au lieu de constater, blasé et avec défaitisme, une morte lente qu'on ne cesse de commenter, mais contre laquelle, on ne fait rien. Encore faut-il avoir envie de faire mentir ceux qui travaillent à un match Macron-Le Pen.

Comme l'a joliment dit Anne Hidalgo, en évoquant la façon dont le Président des Etats-Unis Joe Biden voulait taxer le capital : avant on disait, "il n'y a pas d'alternative" pour justifier les politiques néo-libérales, maintenant, on peut dire "il y a une alternative".

On ne peut pas être de gauche en étant blasé ou en donnant l'impression qu'on s'accommodera de tout.

Aujourd'hui, avec ces élections régionales qui peuvent donner à la gauche un sursaut nouveau après les bons succès aux élections municipales, la dynamique peut s'enclencher.

L'unité n'est pas un programme, mais elle est incontournable pour l'emporter. Dans ce combat, il ne faut pas se tromper d'adversaire. Il ne s'agit pas de laisser gagner l'extrême droite pour se défausser sur le parti socialiste et s'imaginer reconstruire sur les cendres de ce parti.

Il ne s'agit pas non plus de rendre impossible l'union en accusant les autres de la refuser.

Il s'agit d'unir d'abord les volontés dans la réflexion commune. Un comité de liaison des gauches pourrait discuter, point par point, des sujets, identifier ceux qui fâchent, avancer sur ceux qui rassemblent pour bâtir une base commune qui ne demanderait qu'à se renforcer et à s'élargir. Pour bien discuter, il faut se connaître et se respecter. Ca ne se décrète pas, ça s'apprend.

Avant, des mobilisations communes permettaient d'y arriver, aujourd'hui, c'est probablement au sein des groupes majoritaires ou d'oppositions dans les collectivités que c'est possible, ainsi que dans les réseaux issus des syndicats.

Les partis n'ayant plus, à eux seuls, la légitimité pour produire du sens, le mouvement associatif et syndical peut, dans le respect de l'indépendance de chacun, y être associé.

C'est ainsi qu'on parviendra à un socle qui pourrait servir de base et à boucler les chapitres d"un contrat de coalition que chaque parti peut faire adopter par ses instances ou ses militants pour que ceux-ci puissent peser. Bien souvent d'ailleurs, la base a plus de bon sens que le sommet. Souvenons-nous de la façon dont le Front populaire a commencé...

La lutte des places viendra en temps utile.

Je ne sais pas si c'est ce qu'Henri aurait imaginé, mais il n'aurait pas lésiné sur les moyens de la discussion. Il se serait appuyé sur la social-démocratie dans le reste de l'Europe qui n'a pas échoué partout. 

Décédé au lendemain d'un 25 avril, il n'avait pas oublié la Révolution des Œillets qu'il était parti observer quelques mois plus tard. Ni l'anniversaire de la libération de l'Italie dont il avait analysé en profondeur le Parti communiste, fondant des espoirs dans cet eurocommunisme que voulait fonder Berlinguer.

Dans ces deux pays, la gauche a réussi à s'imposer comme force principale et dans la durée. Mais en Italie, la décomposition politique a aussi montré ce qu'on risquait.

La gauche ibérique réussit, faisant mentir les gens qui proclament la mort de la gauche. C'est probablement par là qu'il faut regarder avec curiosité et sérieux pour envisager les possibilités du rebond.

Henri aurait certainement écrit dessus, analysant les succès de Sánchez et de Costa, constatant que les gauches radicales ont su ne pas se tromper sans se renier et que les socialistes ont été capables de reprendre des couleurs. Surtout, que la présence d'une droite extrême, menaçante, a ramené tout le monde à la raison...

Ses écrits demeurent évidemment actuels et ils continuent à permettre d'interpréter un monde qu'il nous appartient de transformer...


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