07 mars 2021 dans Carnets de campagne, Ile-de-France | Lien permanent | Commentaires (0)
Une élection peut en cacher une autre et ce printemps, les électeurs de la quinzième circonscription de Paris - qui couvre une bonne partie du vingtième arrondissement, voteront pour choisir leur député et, quelques semaines plus tard, leurs conseillers régionaux.
C'est la démission de l'ancienne ministre George Pau-Langevin de son mandat qui a conduit à cette élection et évidemment, il faut commencer par saluer son action car George, députée discrète, mais efficace a noblement servi le pays et en particulier cette partie de l'est parisien.
Première ultramarine a décrocher un mandant de parlementaire parisienne, elle fut aussi ministre de la réussite éducative et de l'outremer - des sujets cruciaux dans un arrondissement populaire et divers.
Son action désormais auprès du défenseur des droits poursuit l'engagement de cette avocate de formation qui a toujours agi à gauche pour la justice et l'égalité.
Ces combats, sont aussi ceux de mon amie Lamia El Aarage.
Sa thèse de doctorat en pharmacie portait sur l'évolution des concepts de santé publique et d'éducation à la santé et leur rôle de l'école dans leur promotion. Un sujet central dans les combats de la gauche : la santé est un bien public, comme l'éducation, et l'éducation à la santé est une question de justice sociale.
De ses années d'étudiante, elle a acquis une solide formation militante qui l'a engagée à gauche, cette "gauche tajine" à laquelle j'appartiens comme beaucoup d'autres : dépasser toutes les frontières des couleurs, des origines et des parcours pour se mêler dans dans le bouillonnement des combats contre la haine et l'injustice ce qui en termes concrets pour ces quartiers signifie combattre l'insécurité, le mal logement, le chômage, le décrochage scolaire, la violence... des combats déjà menés dans Paris avec Anne Hidalgo et Eric Pliez mais qui doivent être amplifiés à l'Assemblée nationale.
Une Assemblée nationale qu'elle connaît bien pour y avoir travaillé, ce qui fut pour elle une "prépa" qu'elle n'imaginait pas à l'époque. Déjà là bas, elle travaillait sur les questions de santé, avant de poursuivre cette tâche, cette fois, comme adjointe dans le 20e.
C'est donc un fil continu, plus long que la rue des Pyrénées qui permet, à son niveau, de retisser une toile mise à mal par l'action d'un gouvernement qui a arnaqué ses électeurs et une pandémie qui va profondément changer le pays tout en y causant des ravages sociaux et psychologiques dont on ne mesure pas encore toute l'ampleur.
C'est une bataille importante même si les électeurs ont évidemment la tête ailleurs. Ca n'est pas seulement un test, moins d'un an après les élections municipales à Paris et à quelques semaines des élections régionales, c'est la possibilité de redonner une voix et une voie à la gauche dans ce quartier où la mémoire des luttes est entretenue.
Alors qu'on va fêter le cent cinquantième anniversaire de la Commune, on se souviendra combien le 20e assure l'héritage de combats ouvriers et démocratiques depuis toujours et que, d'une certaine façon, la gauche s'abreuve sans cesse à cette source.
D'ailleurs, les macronistes ont préféré faire l'impasse sur cette bataille. Ils se dérobent pour ne pas se confronter aux électeurs.
Si la concurrence la plus rude vient du côté des Insoumis, il ne faut pas la sous-estimer. La candidate, que je connais bien, éternelle candidate d'ailleurs, connaît bien son sujet, mais ce dont nous avons besoin, c'est de clarté et d'unité. L'insoumission à l'égard de la clarté et de l'unité de la gauche dont les amis de Jean-Luc Mélenchon font preuve affaiblit toute la gauche car elles creusent les divisions.
Or c'est bien lors qu'elle sait s'unir que la gauche gagne.
Alors les 4 et 11 avril prochain, citoyens du 20e ! Tous aux urnes pour Lamia El Aaraje !
05 mars 2021 dans Actualité, Carnets de campagne, Le parti socialiste et la gauche, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
J’ai proposé ma candidature pour les élections régionales afin de poursuivre le travail déjà engagé et d’aider notre famille politique à remporter cette fois les élections de mars prochain.
La diversité des profils et des parcours qui mixent l'expérience et la nouveauté ainsi que la variété des quartiers de Paris sont des atouts dont il ne faut pas seulement se féliciter, mais exploiter car cela a un sens.
Je tiens d’abord à remercier tous les camarades du 10e arrondissement de Paris qui m'ont soutenu dans cette phase de discussions où, par la force des choses, on parle peu de fond mais ils ont fait valoir des éléments dont nous aurons besoin dans la campagne et par la suite. S'il y avait bien un arrondissement qui concentre probablement le plus d'enjeux régionaux c'est bien le 10e avec la problématique du transport. Avec nos deux gares dont la plus importante d’Europe, passent par le 10e des gens venus d’un aéroport international, de cinq pays européens par le train et de trois départements franciliens.
Nous serons dans l’actualité de la campagne avec le débat sur l’aménagement de la Gare du nord qui oppose la droite régionale alliée au gouvernement et la gauche qui défend le cadre de vie des habitants et l’intérêt des voyageurs.
Je veux aussi saluer l'ensemble des socialistes parisiens qui ont présenté leur candidature. Malgré le fait que le mandat régional ne doit pas des plus attractifs ou des plus « gratifiants », il n’en est pas moins important quand on s’intéresse à la situation dans nos lycées, dans nos gares ou encore à la formation professionnelle et au développement économique. Comme on dit en rugby, c’est un coup de pied à suivre et donc, pour eux, comme pour nous tous, tout commence.
J'adresse un clin d'œil amical à des socialistes parisiens qui m'ont précédé et qui ont bien servi Paris à la Région. Alain-Pierre Peyraud, Sylvie Wievorka, mon amie Marie-Josée Raymond Rossi ou encore Marie-Pierre de la Gontrie qui a énormément fait pour ce territoire.
D'autres figures régionales ont compté dans mon parcours et je veux aussi leur rendre un hommage appuyé car sans ces personnes, rien n'aurait été possible : évidemment Jean-Paul Huchon, Michèle Sabban ou encore Julien Dray.
Comme d'autres, j'aurais aimé faire cette campagne avec Danièle Hoffman-Rispal et Alain Le Garrec, mais je tâcherai de leur faire honneur dans la façon de faire campagne et de militer car ils ont représenté une certaine façon de s'engager et leur histoire dans notre parti est devenue un élément d'héritage.
Dans les combats régionaux, contre les discriminations et les inégalités ou pour la solidarité internationale, évidemment les noms de Jeanine Haddad, Mouloud Aounit et Claire Villiers ne quittent pas nos mémoires et leur exemple constituent de bonne références.
Certains voient dans le mandat régional un mandat d'attente ou de repli en attendant de meilleurs temps électoraux ou pour conforter une situation locale. Et l'honnêteté pousse à reconnaître que lorsque qu'on est en situation de cumul, le mandat régional passe en dernier. Mais il faut occuper la place.
Moins visible qu’un élu municipal ou qu’un parlementaire, surtout dans un territoire comme Paris, le conseiller régional défend une certaine vision d’un territoire contrasté où on côtoie les territoires les plus riches et les territoires les plus pauvres. Il s’agit de rappeler une évidence, les Parisiens sont avant tout des Franciliens et ce qui vaut pour eux, vaut pour tous les autres, qu’ils soient de grande couronne avec les enjeux du péri-urbain ou des zones rurales, ou qu’ils soient de petite couronne avec les défis de la densification, on ne peut pas construire l’Ile-de-France dans une seule partie du territoire. Entre 2015 et maintenant, il y a eux des attentats terroristes qui ont posé de façon sanglant la question du vivre ensemble de la République ainsi que le mouvement des gilets jaunes qui a posé la question du décrochage territorial, économique et social.
Pour que nous puissions vivre dans une Ile-de-France en commun, nous devons avoir l’Ile-de-France en partage, c’est-à-dire, nous imprégner de ces enjeux qui nous paraissent parfois lointain. Mais il n’y a qu’à droite qu’on se limite parfois à un « terroir » et qu’on se replie sur son environnement immédiat.
La gauche pense plus large.
La condition du renforcement de la démocratie locale dans la région passe par le retour de la République : pas simplement par l’autorité et la sécurité, mais aussi par les services publics, notamment l’éducation et la formation, et un tissu associatif renforcé.
La condition de la justice sociale passe par un accès renforcé à la santé, à la solidarité collective, ou au logement décent.
La condition d’une prospérité partagée passe par un développement économique inclusif exigeant dans le domaine écologique.
Tout cela doit aller ensemble.
Enfin, je salue évidemment l’initiative qu’a prise Audrey Pulvar. Je ne suis pas le plus mal placé pour connaître son parcours et sa détermination qui sera plus qu’utile. Nous venons tous les deux d’une de ces îles de France où, malgré la douceur du climat peuvent gronder des tempêtes sociales car là-bas comme ici, le combat contre les injustices est rude. L’Ile-de-France est aussi ce territoire où tôt ou tard, chacun vient pour y passer un moment important de sa vie.
Alors, ensemble, faisons que cette vie soit belle. Une majorité de gauche en mars prochain fera advenir un printemps que tous méritent, pour avoir un avenir plus heureux dans notre belle région.
15 octobre 2020 dans Actualité, Carnets de campagne, Ile-de-France | Lien permanent | Commentaires (0)
"Quand on est socialiste, on vote socialiste". Ce devrait être d'une logique implacable, mais évidemment, aux yeux de beaucoup d'électeurs, cela ne va pas de soi. Alors, voici quelques raisons et quelques arguments pour dépoussiérer l'enjeu d'une campagne perturbée par des approximations, des simplifications ou des détournements.
Il y a quarante ans, les citoyens des pays membres de la Communauté économique européenne élisaient pour la première fois leurs députés européens. Depuis, la participation n'a cessé de diminuer. Plus l'Europe s'est rapprochée de nos vies par les décisions qui étaient prises, plus elle s'est éloignée des désirs d'une majorité de personnes à cause d'une manière de fonctionner et de parler trop technique. On a eu rapidement l'impression que seule une poignée de spécialistes, familiers des acronymes et des règlements complexes, pouvait comprendre l'enjeu. Rien de pire pour creuser l'écart avec des citoyens tous sauf idiots, mais qui ne trouver que les démagogues, notamment d'extrême droite, pour parler clair - sans jamais parler juste - et travestir la réalité.
La réalité la voilà :
L'extrême droite est l'exact opposé de l'Europe dont j'ai envie. Bardella est candidat d'un parti qui jadis faisait campagne avec un slogan qui disait "tête haute et mains propres" pour dénoncer la corruption chez les autres. Le FN/RN est le parti le plus condamné de France quand on considère ce que la justice a décidé pour plusieurs de ses leaders : incitation à la haine raciale, apologie de crimes guerre... Le Pen a récidivé sur "le détail" et le parti a détourné 300 000 euros avec ces histoires d'emplois fictifs d'assistants parlementaires - Marine Le Pen refusant de répondre aux convocations du juge.
Outre ce problème sérieux d'exemplarité, les alliés et les réseaux frontistes démontrent la véritable nature du RN : de l'alt-right de Bannon aux financements russes, en passant par l'extrême droite autrichienne, le "national populisme" italien, estonien, néerlandais, polonais ou l'AfD en Allemagne, c'est haro sur l'étranger et feu sur les musulmans. Leur Europe, ils la veulent blanche.
La droite est de plus en plus à droite. Ce n'est plus celle de Veil et Barrot ni celle de Lamassoure qui a bien servi au Parlement. C'est celle de Bellamy Wauquiez Morano. Les deux derniers étaient contre la suspension d'Orbán des rangs du PPE. Quant au jeune Bellamy qui est en train de damer le pion à Wauquiez, il n'a rien d'un gauchiste, bien au contraire.
D'ailleurs, le centre droit fuit vers LREM pour y retrouver la tradition européiste incarnée dans les années 80 par la vieille UDF. Mais ce faisant, il grossit les contradictions chez Macron. Les cautions écologistes avec les deux Pascal (Canfin et Durand), l'onction de Dany Cohn-Bendit, le soutien d'un Romain Goupil ou la candidature d'un Bernard Guetta, tombent à plat avec le soutien de la vieille garde giscardienne - des noms qu'on avait oubliés comme Pierre Méhaignerie...
Ce même centre droit s'est retrouvé dans une belle difficulté avec sa tête de liste. Tout le flamboyant de l'euro-Macronie s'est scratché avec une tête de liste contraste cruellement au point qu'elle est désormais effacée, des affiches, qui représentent, comme en 2017, Emmanuel Macron. Cette affiche transforme les élections européennes en référendum "pour" ou "contre" Macron. Curieuse conception de la démocratie, étonnant risque.
Cela n'empêche pas quelques vieilles gloires socialistes d'annoncer leur soutien à cette liste. Ignorent-ils le bilan européen de Macron ?
Quelques rappels :
C'est lui ou l'extrême droite, mais comme l'extrême droite italienne, il refuse les passagers de l'Aquarius.
C'est lui ou l'extrême droite, mais il s'allie aux gouvernements nationaux-populistes conservateurs autrichien et hongrois pour refuser une réforme progressiste du congé parental.
Merkel elle-même reconnaît qu'entre eux, ça ne va pas fort...
Les écologistes veulent surfer sur le "momentum vert" qui donne des couleurs à l'écologie politique en Allemagne ou encore en Belgique. Mais Yannick Jadot n'ignore pas qu'on ne peut pas tout subordonner à l'écologie. Sur le social et l'économie, gauche et droite ce n'est pas pareil. Il faut toujours faire attention à ne pas tenir en campagne des propos trop vifs qui affaiblissent les opportunités d'alliance par la suite.
Les Insoumis ne rééditeront peut-être pas la percée de 2017. La campagne de Manon Aubry a permis de voir éclater les contradictions de LFI : la ligne euro-exigeante qu'elle incarne face à la ligne eurosceptique de gauche de Mélenchon. Cela ne masque pas leur isolement européen car leur plus proche allié, Podemos, n'a plus la même hostilité à l'égard du PSOE qu'eux vis-à-vis du PS. Leur nouveaux camarades, Maurel et Lienemann, n'ont pas quitté le PS pour aller dans un mouvement qui préférait une semaine sur deux le peuple à la gauche.
La défection d'un élu régional qui a annoncé dans revue d'extrême droite qu'il voterait pour Bardella ne dit rien de la véritable nature de la FI contrairement aux fantasmes de certains qui veulent voir des ponts entre les deux. Mais évidemment, cela tombe mal et cela s'ajoute à la campagne du PCF.
La FI sera isolée dans un groupe de la gauche européenne où les plus gros bataillons - Syriza ou Die Linke - sont sur une ligne "gauche critique" qui a vu l'extrême droite lui prendre des voix et qui en tirent les conséquences. Le temps est au dialogue des gauches au plan européen, qu'on le veuille ou non. Si les droites convergent, pourquoi les gauches ne convergeraient pas ? Ne sont-elles pas dans des logiques d'alliance ou de soutien sans participation au plan local ou national en Espagne ou au Portugal...
L'autre côté de la tenaille pour LFI c'est en effet le Brossat Effect. Le "jeune communiste" dont les parents étaient des cadres importants de la LCR fait sensation. Mais il est "plombé" par la marque PCF. De fait, la FI va supplanter le PCF dans la gauche européenne. Un tournant historique qui n'intéresse personne, mais qui a son importance.
Reste, la liste du Parti socialiste. Elle est la seule intéressante à gauche car c'est son prolongement européen c'est le groupe social-démocrate qui voit l'écart qui le sépare du PPE se resserrer à mesure qu'on se rapproche du 26 mai.
Le Parti socialiste a été le premier à adopter son programme, en octobre 2018. Un programme suffisamment bon pour que les macronistes en pillent une partie d'ailleurs... Il s'est nourri de contributions de milliers de militants, il s'est appuyé sur les revendications des socialistes européens qu'il a également nourries, puis il s'est élargie à d'autres mouvements avec lesquels il convergeait. Tout cela a été mis sur la place publique et la volonté de créer les conditions d'une nouvelle donne est sincère. D'ailleurs, un changement de majorité est non seulement souhaitable, il est possible. Plus il y a de voix pour les socialistes en France, plus c'est à portée de main. Plus de voix pour le PS c'est aussi plus de pression populaire pour la réorientation dont l'Europe a besoin. Être minoritaire est le résultat d'un combat perdu, rarement l'objectif. Plus les socialistes seront nombreux, plus ils pourront être centraux.
Il y a des moments où les calculs, les postures sectaires font plaisir, mais ne changent rien à la vie des gens.
Enfin sur cette liste, il y a pas mal de personnes que je connais depuis longtemps, qui ont de la valeur, de la ténacité et de l'expérience : Sylvie Guillaume a plus que fait ses preuves et sur les questions de démocratie, elle a montré que l'Europe peut faire plus que proclamer des principes, elle peut aussi les appliquer. Eric Andrieu est devenu le symbole d'un combat contre un poison au nom imprononçable, mais qui est désormais un combat repris par tous.
Des 34 listes, de la confusion et de la dispersion qui menacent et qui peuvent nourrir l'abstention une seule offre une voie social-écologique vers l'Europe dont les gens ont envie, celle qui aide à relever les défis d'un monde toujours plus complexe. La liste Envie d'Europe...
17 mai 2019 dans Carnets de campagne, Maintenant la social-démocratie..., Questions européennes | Lien permanent | Commentaires (0)
Dans la Vie, le très fécond politologue Gaël Brustier commet un réquisitoire contre l'alliance entre Place publique et le Parti socialiste et dans la mesure où son texte est argumenté, allant au delà des sarcasmes de ceux qui sont toujours plus à gauche que leurs voisins, il mérite une réponse respectueuse, mais non moins argumentée car à la fin, il s'agit de ne pas se tromper d'adversaire puisque nous avons le même.
Gaël Brustier a commencé son engagement militant à droite, puis il a poursuivi dans les rangs du mouvement de Jean-Pierre Chevènement où il a acquis une solide culture politique au contact de brillants responsables qui ont compté dans la gauche comme Max Gallo ou Didier Motchane. Le fil de ce parcours est un euroscepticisme constant : l'idée européenne en ce qu'elle peut fonder un espace politique qui permet de résoudre les questions qu'on ne peut plus résoudre dans le cadre de l'Etat nation n'est pas du tout sa tasse de thé. C'est d'ailleurs sur ce clivage que s'est fait la première grande scission dans le Parti socialiste reformé à Epinay : les amis de Chevènement, après avoir incarné une aile gauche intransigeante, doctrinaire, marxiste avaient évolué vers un discours sur la République qu'ils jugeait contradictoire avec l'approfondissement de la construction européenne.
Certains ont glissé encore plus à droite pour traverser non pas la rue mais le Rubicon pour finir à droite voire à l'extrême droite comme Florian Philippot. Mais ce ne sont là que des cas minoritaires que l'Histoire a déjà jugés. Dans le courant Chevènement, le cœur reste bien à gauche. On l'a vu encore récemment lors de l'émouvant hommage à Georges Sarre décédé au il y a quelques semaines...
A l'inverse, un compagnon de route historique du "Che" de Belfort a compris qu'il ne faut laisser l'Europe ni à la droite ni aux populistes. Sami Naïr pousse plus loin cet engagement européen, retrouvant au passage l'internationalisme de sa jeunesse en figurant en position éligible sur la liste du Parti socialiste ouvrier espagnol. Naïr avait déjà été député européen entre 1999 et 2004, élu sur une liste d'union, déjà, du Parti socialiste, des radicaux de gauche et du Mouvement des citoyens. Cette liste était conduite par François Hollande, alors Premier secrétaire du Parti socialiste.
Ce fut la première fois qu'une liste de gauche arrivait en tête des élections européennes. La crise éclata dans la droite il fallut changer de tête de liste en cours de campagne, Nicolas Sarkozy devant remplacer Philippe Séguin. A l'époque, la droite diverge sur son appartenance au PPE...
Oui ce n'était pas facile de faire une liste capable d'attirer un électorat de gauche déboussolé par une dispersion sans précédent. Mais comme on ne regarde que ce qui conforte l'envie de voir le PS mourir, on passe à côté de ce qu'il est encore capable de donner.
A l'automne, le PS faisait plancher ses militants sur un texte programmatique pour l'Europe. Sous l'autorité de Boris Vallaud, secrétaire national à l'Europe, de Christine Revault d'Allonnes Bonnefoy, la Présidente de la délégation française au Parlement européen et d'Emmanuel Maurel, le texte fut adoptée. Toutes les sensibilités y virent une bonne orientation pour entrer en campagne ce qui fit que beaucoup de militants ne comprirent pas la manœuvre qui consistait à amender un texte, l'approuver puis à le rejeter avant de quitter le PS. Mais la même chose s'était déjà produite au Congrès de Poitiers quand Jean-Christophe Cambadélis alors Premier secrétaire, avait voulu rassembler le PS sur l'Europe. " On n'est pas obligé de coucher le premier soir " m'avait dit un des frondeurs assumant ce "tacticisme" qui consiste à préférer sa tendance au mouvement... Passons.
Quand on a un bon texte comme celui-là, "La gauche est l'avenir de l'Europe" on n'est pas dans le désarroi. Il fallait probablement le faire connaître mieux et plus, mais il existe. Donc ceux qui croient que l'accord avec Place publique ne repose sur aucune orientation sont soit distraits, soit ignorants. Mais on voit bien que l'état de la gauche ne fait les affaires de personne et qu'aucune formation politique n'a profité, pour l'intérêt général de cette crise qui dépasse la situation des partis.
Dans le fracas des fractions qui s'affrontent, on n'entend pas les gens raisonnables. Il y en a. Contrairement à ce que veut croire Gaël, le PS a des alliés, mais ils sont trop faibles pour convaincre les Insoumis, les Verts ou Génération.S qu'ils se trompent à croire qu'on peut faire toute la gauche dans un seul parti.
Entre le centrisme technocratique de Macron et le gaucho-populisme de Mélenchon il y a la social-écologie, cette gauche qui accepte le sale boulot qui consiste à gouverner et autour de laquelle on sait s'allier pour les élections locales et sans laquelle il n'y a pas de majorité de gauche à Paris, à Lille, à Nantes, à Rennes, à Brest, à Clermont-Ferrand, à Dijon, en Seine-Saint-Denis, dans le Val de Marne, en Bretagne, en Nouvelle Aquitaine, en Bourgogne...
Personne au PS ne croit, contrairement à ce que laisse entendre mon camarade Gaël Brustier, à "la thèse vallsienne des deux gauches irréconciliables". Elle est contraire à toute l'Histoire du PS et, cela depuis les origines. D'abord parce que le Parti socialiste n'a jamais fermé la porte à l'unité, il n'a jamais cessé de tendre la main, même quand c'était difficile. Ensuite parce que malgré tout, la pasokisation tant rêvée par tous depuis dix ans n'a pas eu lieu puisqu'il n'y a pas eu "syrization" non plus : aucune force de gauche n'est parvenue à supplanter le PS dans les élections majeures au point de peser plus dans les assemblées. Jusqu'à preuve du contraire, le PS reste la première force de gauche du pays en termes d'élus.
Au plus fort du vallsisme, les Insoumis n'ont pas renoncé à demander "un accord technique" pour être sûr de bien figurer sur les listes de gauche au second tour des élections régionales de 2015 par exemple.
Mais lorsque Brustier afforme que cette thèse "destinée à combattre Jean-Luc Mélenchon, qui rétrécit considérablement le champ stratégique du Parti socialiste et du centre gauche, en en consacrant de facto la sortie de route historique" il suggère qu'en dehors du leader de la France Insoumise, il n'y a point de salut à gauche. Il ne lui a pourtant pas échappé que depuis plusieurs mois, les Insoumis ne s'intéressaient plus à la gauche. Ce qui n'empêche pas d'ailleurs la mélenchonisation des esprits aussi bien chez les écologistes que chez Benoît Hamon où on n'a pas de mots assez durs pour les tentatives du PS de travailler à l'unité. "Voter PS c'est une voix de moins pour la gauche" dit l'ancien candidat socialiste. "Votez PS c'est voter pour le glyphosate" dit Yannick Jadot qui, en 2015 était venue proposer au PS avec Daniel Cohn-Bendit et Romain Goupil, un projet de primaires de toute la gauche afin de conjurer le sort et d'enrayer la machine à perdre qui s'était mise en place à cause d'une effrayante fragmentation. Mais l'appareil EELV était contre, les frondeurs étaient contre, Mélenchon était contre, le PCF était contre.
Le PS fut alors unitaire pour deux voire trois, menant malgré tout une Primaire de la Belle Alliance populaire avec près d'une dizaine de partis, dont le MRC. Donc l'unité n'est pas synonyme de marginalisation. Quand on regarde la situation espagnole que Gaël connaît bien on voit que Podemos, la version transpyrénéenne des Insoumis a été confronté au même type de débat : l'intransigeance de Pablo Iglesias a coûté un million de voix à la gauche radicale entre les deux dernières élections générales, malgré l'alliance avec les anciens communistes d'Izquierda unidad. A la fin, le débat entre Iglesias, critiqué pour sa gestion autoritaire du mouvement et son ami Íñigo Errejón a fini en cassure. Le premier voulant que Podemos procède plus du peuple et de la rue que de la gauche là où le second veut l'unité sans fermer la porte au PSOE. Pour lui, entre la gauche radicale et la social-démocratie c'est zéro partout balle au centre : les deux sont à la rue sur le plan idéologique. Cela incite à un peu de modestie, de pudeur, mais aussi de gravité.
Gaël Brustier qui reste très attaché à ses années Ceres croit déceler une opposition entre ce courant et Place publique et pour sûr, nous ne sommes pas dans la même époque et il ignore l'importance de la différence de nature. On peut spéculer sans fin sur "qui va manger qui" ce qui a une importance assez relative.
Si l'idée est de reconstruire la gauche sur les ruines du Parti socialiste, il faudra encore compter avec les Insoumis et ce n'est pas gagné. Au delà des grandes envolées définitives, dans moins d'un an, l'horizon des élections municipales fera redescendre tout le monde d'un ton. C'est cynique, mais c'est la réalité.
Si l'idée est de rebâtir la gauche tout court, c'est un objectif bien plus noble. Mais cela veut dire converger sur des idées. Gramsci disait : "quand on est convaincu que quelqu'un se trompe, que cette personne refuse de discuter, d'apporter des preuves en alléguant que tout à chacun à le droit de penser comme il veut - on ne peut pas être tolérant. Liberté de pensée ne signifie pas liberté d'errer et de divaguer." Cette maxime s'applique à tous ceux qui pensent qu'on peut substituer l'anathème au débat. C'est la folie des réseaux sociaux qui s'est emparée de gens qui ont perdu l'habitude de se mettre autour d'une table pour se parler, se comprendre, mus qu'ils seraient par la volonté d'aboutir puisqu'en politique c'est comme au foot : on gagne ensemble ou on perd ensemble.
Il faut donc non seulement savoir ce qu'on ne veut pas, mais ce qu'on veut. Les idées de gauche n'ont jamais rien perdu de leur actualité ou de leur pertinence, c'est bien pour cela qu'il existe, qu'on le veuille ou non, dans la gauche européenne, un courant socialiste.
19 mars 2019 dans Carnets de campagne, Maintenant la social-démocratie..., Politique, Questions européennes | Lien permanent | Commentaires (0)
Dimanche 24 septembre, les élections sénatoriales seront un demi test pour le gouvernement centriste aux commandes depuis le printemps. Même s'il ne s'agit pas d'un suffrage universel direct, le résultat donnera une indication sur l'état des forces.
Déjà, nous avons en effets des indications. En quelques semaines, le parti présidentiel qui aurait dû démontrer son exemplarité en matière de nouveaux comportements politiques, a démontré qu'il n'était pas différent des autres partis, quand ce n'était pas pire que les autres. Pratiquant le centralisme technocratique, le macronisme organisé penche beaucoup plus à droite que ne l'ont cru les socialistes et les écologistes qui l'ont rejoint au printemps. On a même pu lire des propos d'anciens députés PS qui avaient recherché un parrainage LREM en juin, se plaindre à la fois d'avoir été écartés par ce parti et des décisions politiques comme la baisse des APL, la fin des contrats aidés etc...
La démocratie interne est contestée d'ores et déjà, non pas par des députés frondeurs, mais par des militants. La violence physique - on y renviendra - est condamnée du bout des lèvres puisqu'un député, selon les mots mêmes d'un responsable de LREM est "sanctionné" en intégrant une commission de l'Assemblée nationale.
A Paris, c'est cocasse : face à la LREM, il y aura une liste que l'on pourrait qualifier d'écologiste dissidente conduite par Bernard Jomier adjoint à la maire de Paris. La liste LREM a pour tête de liste, un ex-socialiste. Mais trop droitière, elle fâche chez LREM.
Conduite par Julien Bargeton adjoint à la maire de Paris, élu sur la liste socialiste en 2014 que je connais bien car nous avons milité ensemble dans la strauss-kahnie parisienne entre 2003 et 2007. L'évolution politique de cette tête de liste m'a fait penser à ces quelques personnes qui ont cru qu'être strauss-kahnien au PS constituait un moyen d'assumer sa nature de droite dans un parti de gauche. Grave erreur de méthode et de fond car la social-démocratie de DSK ne se résumait d'ailleurs pas à la réflexion d'un seul homme et elle proposait un projet clairement de gauche, mais on y reviendra aussi.
Bargeton est honnête quand il écrit " je ne croyais déjà plus au clivage droite gauche depuis longtemps. Je savais, comme beaucoup, que, sur de nombreux sujets, j’étais plus proches d’adhérent d’autres partis de droite ou du centre que du nôtre ". Voilà ce qui nous différencie. Il ne croit plus au clivage droite gauche tout en se sentant proche d'adhérents de partis de droite. Comme beaucoup à gauche, il semblait plus préoccupé à lutter contre l'extrême gauche - groupusculaire, que contre la droite qui est l'adversaire naturelle de la gauche. Il est donc logique que sa liste soit une liste de droite, ce qui chiffonne ceux qui croient encore qu'on peut être confortablement de gauche au sein de LREM. D'ailleurs, on y applique une règle classique : quand on sort de l'indifférenciation gauche droite, cela se fait toujours au profit de la droite". C'est vrai pour les arbitrages politiques, comme pour les investitures.
L'ultime contradiction pour Julien consiste à accueillir sur sa liste la frange réactionnaire et homophobe de la droite avec un conseiller de Paris qui a relayé les thèses de la Manif pour tous et celles du polémiste d'extrême droite Eric Zemmour. Cela ne fait pas de Bargeton un homophobe d'extrême droite, mais sa tolérance à l'égard de ce courant est coupable car lui qui dénonce les replis identitaires de tous ordres, lui qui est un laïc conséquent, ne peut ignorer que le repli identitaire existe aussi dans certains milieux de la droite catholique qui croit que la France est envahie... Il devra interroger sa conscience. Mais comme tous les socialistes défroqués, hier ils étaient essentiellement chez Mélenchon, aujourd'hui, on en compte aussi chez Macron, le ressentiment à l'égard du PS est tellement grand qu'il aveugle.
Face à la division des droites, l'unité des socialistes
De leur côté les socialistes parisiens réussissent à se rassembler. Un renouvellement équilibré par l'expérience et l'éloquence. Le quatuor de tête est de qualité. Je milite avec Rémi Féraud depuis près de 25 ans. l'héritier politique de Tony Dreyfus est astucieux, calme et il connaît ses dossiers. Il connaît son arrondissement comme sa poche et il a su animer un groupe socialiste au conseil de Paris divers dans ses tendances, malgré les soubresauts internes du PS.
Marie-Pierre de la Gontrie connaît les politiques territoriales. Sa solide expérience à la Région en fera une ambassadrice hors pair de la démocratisation du fait métropolitain. Elle sait ferrailler sur du velours en fille spirituelle de Pierre Joxe, elle ne polémique jamais en vain. A la Région, plus d'une fois, elle a su coincer la droite dans ses contradictions, pas par des effets de tribunes, mais pars des faits tout simplement.
David Assouline, est un fin connaisseur des quartiers populaires, du mouvement social et de la culture. Cet historien de formation a été militant révolutionnaire dans sa jeunesse et il a gardé de ce passé "rouge" un esprit toujours vif.
Enfin, Marie-Noëlle Lienemann aime passionnément la gauche. Elle a certes servi la France et la gauche via divers mandats, mais cette franc-comptoise d'origine, catho de gauche, a mené presque tous les combats de la gauche, elle a toujours été fidèle au PS et au rassemblement de la gauche. Européiste critique, toujours en quête de rassemblement unitaire, c'est une spécialiste du logement.
Les socialistes n'ont personne sur leur liste dont il faille avoir honte. Pas d'embarras, pas de silences gênés. Pas de regards fuyants... Au Sénat ils pourront donc défendre mieux que les autres le Paris que nous aimons. Une ville tolérante, intransigeante contre toutes les injustices. Le Sénat est une chambre structurellement conservatrice et les voix de gauche ne sont pas en trop pour le rentre utile, pas seulement aux territoires, mais aussi aux citoyens.
13 septembre 2017 dans Actualité, Carnets de campagne, Ile-de-France, Le parti socialiste et la gauche | Lien permanent | Commentaires (0)
C'était notre fierté : le premier déplacement de Jean-Marie Le Pen en Martinique s'était soldé par un retentissant échec. En effet, le jour de la visite, des milliers de personnes avaient envahi la piste d'atterrissage, empêchant l'avion de se poser. Il avait fallu se poser en Guadeloupe pour faire le plein avant de repartir.
Pendant trente ans, on se répétait cet exploit lorsque durant la campagne présidentielle, qui se terminera le 7 mai, la fille du chef d'extrême-droite avait été interrogée sur un déplacement aux Antilles, elle avait déclaré qu'elle n'irait pas dans ces territoires peuples de "gauchistes hystériques" car on ne parlerait que violences.
Pendant trente ans, on a cru que le racisme qui irrigue la pensée lepéniste agissait comme un puissant antidote sur la mangouste basanée contre le poison d'une idéologie de haine. Mais un peu comme nos moustiques qui mutent et résistent chaque année aux lotions et autres pommades, il semble que, telles les algues Sargasses qui empuantissent nos plages, la pensée frontiste a trouvé à se tropicaliser et on verra moisir nos belles illusions.
Pourtant, il y a encore une dizaine d'années, peu avant sa mort, Aimé Césaire avait fait la fierté de ses concitoyens en refusant de recevoir Nicolas Sarkozy, précisément à cause de ses obsessions identitaires.
Avant la continuité territoriale, la continuité politique
Au premier tour de l’élection présidentielle, une page a été tournée. La candidate d’extrême droite est arrivée en tête en nombre de voix, profitant bien sûr d’une très forte abstention, mais aussi d’une libération d’un racisme qu’on ne décelait pas de ce côté-ci de l’Atlantique.
Comme dans l’hexagone, les problèmes de sécurité sont préoccupants pour les gens. Pas une semaine sans un homicide ou une agression aux Antilles par exemple. Ce sentiment d’insécurité, confirmé par des faits sordides est entretenu par exemple le quotidien France Antilles, unique quotidien « local » qui, pour attirer la clientèle pratique depuis longtemps la « une racoleuse. Le fait divers prend souvent le pas sur l’actualité politique ou économique. Pas une semaine sans une histoire de violence ou de drogue. Et puis dans les conversations, en famille ou entre amis, quand le « franc parler » naturel ne s’embarrasse pas de précautions sémantiques, qui n’a pas entendu un discours hostile aux prostituées venues de République dominicaine, aux malheureux venus d’Haïti ou encore aux travailleurs venus de Sainte-Lucie. Le sentiment qu’« il y en a trop ! »…
Mêmes échos du côté de l’Océan Indien avec les Comoriens pour les Réunionnais. A Mayotte, on se souvient en début d’année 2016 combien les tensions avaient marqué les esprits.
Sans oublier bien sûr la Guyane, le plus grand des départements français, et le seul département d’outremer sur un autre continent que l’Europe, les personnes venues du Surinam voisin sont mal vues.
Marine Le Pen est venue faire campagne. Malgré les refus de la majorité des élus de la recevoir, elle s’est déplacée et le tabou s’est progressivement levé. Dans un ras le bol guère différent de ce qu’on peut ressentir dans certains territoires de l’hexagone, une minorité grandissante d’électeurs a franchi le pas. Signe de la banalisation de la Blonde de Saint-Cloud, cette photo qui avait buzzé lors du dernier Salon de l’Agriculture où des chefs cuisiniers antillais avaient posé avec elle, cédant à la tentation narcissique et imbécile du selfie.
Résultat, une performance dans l'ensemble de l'Outremer grâce notamment à l'abstention.
Des sociétés ultramarines à bout
Outre l'insécurité, le chômage de masse, c'est aussi la défiance généralisée à l'égard des élus qui réduit la portée des messages.
Dans des territoires desquels on fait rapidement le tour et où il est facile de « connaître » tout le monde en peu de temps, le jugement sur les élus est cruel. Le décalage entre l’ampleur des tâches à conduire et les clivages politiques excessivement exacerbés entre les acteurs de la vie publique exaspère la population.
On dira que ce n’est pas très différent d’ailleurs et que ça ne pousse pas à voter FN, mais plutôt à s’abstenir, mais à cela on peut répondre que l’implication des partis dans la campagne pose question. A l’évidence, entre les indépendantistes qui ne donnent pas de consigne de vote et les émanations locales des partis nationaux qui sont faibles et ceux qui font des choix autant de sincérité que d’opportunité, la nécessité de retrouver la confiance des citoyens va devenir cruciale si on veut à la fois préserver la paix civile et relever ces territoires riches en possibilités mais aussi empêtrés dans les difficultés.
Dans l’hexagone même, l’ultramarin n’est pas vacciné contre le racisme et le vote FN. Qui n’a pas vu, à Paris, plusieurs femmes d’un certain âge fréquenter la très radicale église Saint-Nicolas-du-Chardonnet, le fief des catholiques intégristes ? Qui n’a pas entendu en banlieue certaines mères de familles critiquer les conversions de jeunes antillais à l’islam ?
Même pour des populations croyantes, sensibles à la question des discriminations, les digues sautent. Pour ces Français que la couleur de peau prête à confusion avec des populations subsahariennes pour les plus noirs ou nord africaines pour les métis, il y a parfois une volonté très forte de se démarquer pour ne pas être amalgamés…
Sur fond d’une très forte abstention, à La Réunion, Le Pen a multiplié son score en cinq ans. Elle a progressé de sept points aux Antilles où jadis le FN était persona non grata.
Enfin, dans le Pacifique, les élus LR ont appelé à voter pour elle en Nouvelle Calédonie - ou le FN a triplé son score - et en la Polynésie dont l'une des figures locales, Gaston Flosse, a parrainé la dirigeante d'extrême droite. Dans ces territoires, la question de l'indépendance a joué dans le vote.
C'est à Saint-Pierre et Miquelon et Wallis et Futuna que Le Pen a recueilli le moins de suffrages.
Un bilan du quinquennat encore invisible
Et pourtant… l’effort en faveur des outremers depuis 2012 fut sans précédent. Voulant tirer les conséquences des grands mouvements sociaux de 2008-2009, la gauche arrivée au pouvoir fit un effort sincère. Il était certain que le fait d’avoir le gouvernement le plus ultramarin de l’Histoire dans sa composition n’aurait aucun effet durable. Tant pis si la ministre Christiane Taubira – la cible de plusieurs attaques racistes venues de droite et d’extrême droite, avait commencé sa carrière politique dans sa Guyane natale ; tant pis si Victorin Lurel, le Président de la Région Guadeloupe, fut un énergique ministre des outremers, luttant contre les monopoles et la vie chère, si George Pau Langevin continuèrent son travail en faisant adopter à l’unanimité la loi sur l’Egalité réelle qui sera un moyen efficace pour réduire les écarts entre l’outremer et l’hexagone.
Alors que faire ?
Probablement faire preuve d’humilité et d’écoute pour comprendre et ensuite, avoir le courage de revisiter la relation entre population, dirigeants d’ici et de là-bas en ayant plus le souci d’améliorer la situation de ces personnes que de préserver les situations acquises.
Le Front national voulait dans le passé limiter « l’émigration » des ultramarins dans l’hexagone. Il n’a pas de volonté de résoudre le sort des ultramarins car ce qui l’intéresse c’est la division pour prospérer sur fond de tensions.
Beaucoup d'électeurs ont voté "pour voir", indifférents à ce que fut ouvertement le FN. Il est clair que depuis le 23 avril, tout le monde doit s'interroger - ce qui est malheureusement loin d'être le cas, il est tout aussi important d'apporter des réponses et de produire des résultats.
Le sursaut républicain du 7 mai ne peut être qu’une première étape vers un renouveau démocratique et social pas simplement sincère, mais efficace.
Plutôt que moquer, dénoncer ou se désoler, il faut trouver ensemble le moyen de sortir de cette impasse.
30 avril 2017 dans Actualité, Carnets de campagne, Outremer, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
C'était le 29 mars 1997. Un samedi de printemps. Trains et bus venus des quatre coins du pays convergeaient dans un cortège dans la capitale alsacienne pour protester contre la tenue d'un congrès du Front national.
29 mars 2017 dans Actualité, Carnets de campagne, Le parti socialiste et la gauche | Lien permanent | Commentaires (0)
Depuis dix jours qu'il est candidat de la Belle alliance populaire, Benoît Hamon trace sa route, qui dans dix semaines, pourrait le conduire au second tour de la présidentielle. C'est en tout cas ce que tous les gens de gauche espèrent, malgré leurs réserves ou leurs votes antérieurs.
Je connais Benoît depuis l'automne 1995 quand j'ai adhéré au Mouvement des jeunes socialistes. Dans la micro histoire de la gauche militante, non écrite, mais souvent réécrite, lui et ses amis n'ont pas été des proches sur le plan des idées, même si sa démarche étaient de nous accueillir, nous les proches de Jean-Christophe Cambadélis au sein d'un "pôle de rénovation rocardo-jospiniste". C'était après le retour de Lionel Jospin à la tête du PS, quand, contre toute attente, il était arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle.
Mais marqués par les histoires dans l'Unef, ses amis ne firent pas durer cette idée qui, pour le coup se réalisa dans le Parti socialiste. Il faut comprendre que les jeunes rocardiens d'alors n'étaient pas au centre de cette jeune gauche militante dont certains venaient de l'extrême gauche et qui foisonnait dans milles associations .
Benoît avait obtenu de Rocard l'autonomie du MJS en 1994 et il avait commencé à construire son réseau alors que Michel Rocard avait cessé d'animer son courant, même si ses compagnons de route continuèrent l'avenir.
Quand il quitta la présidence du MJS après le congrès d'Orléans en décembre 1995, il prit la tête d'une cellule "arguments ripostes" auprès d'Henri Pradeaux, alors, directeur de cabinet du Premier secrétaire, Lionel Jospin. Il m'avais demandé d'en faire partie avec comme objectif d'y mettre des gens issus d'horizons divers, même s'ils s'étaient récemment affrontés. On y était avec Olivier Girardin et Delphine Mayrargue. Benoît avait aussi voulu y inclure Pouria Amirshahi et David Rousset si ma mémoire est bonne.
Le groupe s'est réuni quelques fois et je me souviens d'une note sur la suppression du service militaire voulu par Jacques Chirac, alors Président de la République...
Nous n'avons jamais été dans le même courant et j'ai affronté ses amis dans le MJS, mais comme chef de bande, il est plus bon pote que sectaire.
Du point de vue de l'Histoire, sa victoire à la primaire n'était pas écrite. Même si dans sa communication, lors du congrès de Reims en 2008, lui qui avait réussi à rassembler toutes les gauches au sein du PS, d'Emmanuelli à Filoche jusqu'à Mélenchon, en passant par Maurel, Lienemann et Quilès, il avait pris un pli très "Obama", la seule occasion qui se présenta pour lui fut la bonne, 20 ans après qu'il en eût fini après les organisations de jeunes.
Cela en dit long sur la difficulté qu'a eu le Parti socialiste au fil du temps à intégrer de jeunes cadres au plan national dans sa direction... Même si des pas significatifs ont été franchi sous Martine Aubry et plus récemment avec Jean-Christophe Cambadelis.
Les raisons d'une victoire
Si on veut bien sortir de la solférinologie un peu trop ésotérique pour les citoyens lambdas, les raisons de la victoire de Benoît Hamon à la primaire de la Belle alliance populaire se trouvent dans quelques éléments simples.
L'obsession anti Hollande tarie après le retrait du Chef de l'Etat a basculé sur une hystérie anti Valls avec la volonté farouche de "le sortir". Quand on discute avec des électeurs de cette primaire, beaucoup s'en sont servi comme un moyen d'éliminer l'ancien Premier ministre alors qu'elle devait permettre de choisir un candidat pour la Présidentielle.
Hamon qui avait démarré timidement, au point que certains de ses amis avaient préféré faire campagne pour Arnaud Montebourg, a gagné la bataille de l'attractivité dans cette primaire. Qu'on le veuille ou non, il a donné de l'envie, une forme de fraîcheur qui a ringardisé ceux qui mettaient la barre haut en termes de critères sérieux. Une situation qu'on voit souvent dans l'Histoire. Pour la social-démocratie européenne, elle a commencé, on nous en excusera, avec Tony Blair au début des années 90. Elle s'est poursuivi avec Matteo Renzi qui adopta lui aussi le style "chemise blanche" que plusieurs dirigeants PS arboraient lors des université d'été à La Rochelle.
Evidemment, on pense aussi à ceux dont Benoît s'est réclamé comme les leaders de Podemos ou de Syriza, à ceci près qu'eux sont pris dans des contradictions qui ne les conduisent pas à la possibilité d'appliquer leur programme. C'est vrai pour Syriza, même si Alexis Tsipras a trouvé les bons alliés européens pour défendre sa politique - les sociaux-démocrates. Encore plus pour Podemos dont le deuxième congrès a vu triompher, malheureusement, la ligne intransigeante de Pablo Iglesias qui, refusant l'union, favorise la droite.
"Uma esquerda nova"
Voilà pourquoi Benoît Hamon a mille fois raison de faire son premier déplacement de candidat à Lisbonne. La gauche ne peut gagner que dans l'unité et il n'est pas anormal que le candidat de la Belle alliance populaire cherche à élargir cette alliance des gauches et à faire éclater les replis sectaires.
Dans la gauche radicale, on rêve de "pasokisation" du PS ou de "sorpaso". Mais le "substitutisme" est un horizon qui demande tellement de temps et d'efforts pour un résultat tout sauf assuré, que cela fait perdre de vue l'essentiel : la victoire de la gauche pour barrer la route à la droite et l'extrême droite bien sûr, mais surtout pour appliquer un programme de justice sociale.
Aujourd'hui la "pasokisation" n'a plus grand sens à partir du moment où la crise au sein de Syriza où Tsipras confronté au réel et à des rapports de force doit choisir entre le dogmatisme et le pragmatisme et où la gauche s'est reconstituée dans un nouvel Alignement de la gauche démocratique qui fera l'inventaire des années Pasok et permettra l'unité du centre gauche grec nécessaire pour empêcher un retour de la droite au pouvoir.
Beaucoup ignorent savamment la situation portugaise qui est un formidable démenti pour ceux qui craignent ou croient à la guerre des gauches.
Les socialistes, le Bloc de gauche ainsi que les communistes et les écologistes ont réussi là ce que personne n'avait réussi depuis la Révolution.
Mário Soares et Álvaro Cunha étaient en compétition pour le leadership et empêcher que le souffle de la révolution ne retombe dans les mains d'un pouvoir contre-révolutionnaire qui dévoierait par une politique conservatrice voire réactionnaire les aspirations démocratiques que le mouvement des forces armées et le peuple avaient exprimées, une fois n'est pas coutume, par des voies pacifiques.
C'est un juste retour de l'Histoire que de faire le voyage jusqu'à Lisbonne pour s'y inspirer des possibilités d'une gauche nouvelle après que, dans les années 70, ce soient Le Parti socialiste français et Le SPD qui furent des références pour le renouveau du socialisme portugais.
Mais si l'unité est belle, la méfiance est réelle. Le désir du "sorpaso" n'est qu'une version moderne de la vieille envie des communistes de "plumer la volaille social-démocrate". Mais tandis qu'à l'intérieur de la gauche on s'envoie des noms d'oiseaux, Le FN guette et se prépare à la conquête en trompant nos électeurs par des mots de gauche.
À la fin c'est l'Histoire qui jugera sévèrement ceux qui ont fait obstacle à l'unité.
Mitterrand a gagné avec la rose et le réséda. Aidons benoît à gagner avec la rose et l'oeillet.
18 février 2017 dans Actualité, Carnets de campagne, Le parti socialiste et la gauche, Maintenant la social-démocratie..., Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
Le 22 et le 29 janvier prochain, (en outremer ce sera le 21 et le 28), tous les hommes et les femmes de gauche qui le veulent, pourront voter pour choisir celui ou celle qui portera les couleurs d’un rassemblement dans lequel on trouve des socialistes, des radicaux de gauche, des démocrates et des écologistes.
Un exercice désormais incontournable : laisser à des citoyens la possibilité de participer à un processus de désignation. Le succès des primaires du Parti socialiste en 2006 qui avait vu le PS dépasser les 300 000 adhérents, puis rassembler dix fois plus de participants cinq ans plus tard illustre bien cette réalité : la volonté des gens de donner leur avis et que celui-ci soit pris en compte.
La primaire ne gomme pas les partis politiques, elle offre une autre façon de s’engager, à charge pour les organisations politiques de prendre en compte ce que disent les gens.
La « fiche de poste » est sérieuse. Il ne s’agit pas de préparer le prochain congrès du Parti socialiste ou de faire le procès en trahison de tel ou tel, mais de sélectionner dans les meilleurs conditions possible celui qui incarne le mieux la gauche et qui devra battre le bloc réactionnaire. L’ingratitude et l’intransigeance qui ont accompagné François Hollande pendant tout le quinquennat doivent faire réfléchir à la difficulté de présider un pays comme la France. Être Président de ce pays, c’est accepter l’impopularité, les blocages, le « bashing », le harcèlement, dans un contexte dans lequel on nous assure que face aux marchés, la politique ne peut plus rien.
Prétendre gouverner la France c’est affronter des sondages qui racontent une histoire de lune de miel un jour et de chute le lendemain. C’est, sous la pression de ces délires médiatiques, subir parfois le manque de solidarité dans son propre camp…
Bref, ce n’est pas un destin sans heurts. La gloire, si elle doit venir, le sera dans les livres d’Histoire…
Le parti de gauche à l’assaut du ciel ?
Dans un article publié hier, Alexis Corbière appelle à ne pas voter aux primaires citoyennes. Bref, il refuse, une fois de plus l’unité…
Beaucoup de partis à gauche ont refusé de participer à une primaire de toute la gauche – certains devant le succès de la Belle Alliance populaire ont changé d’avis – et donc, tout en n’ayant à la bouche que les mots « d’unité » ou de « peuple » n’ont fait que subordonner ces mots à une stratégie très clair : « hors de nous point de salut ». Pourtant, à regarder les discours et les profils des candidats, l’ensemble des sensibilités de la gauche et des écologistes sont d’une certaine manière représentés.
Plus grave que l’amnistie des candidats à la primaire, l’amnésie des nouveaux révolutionnaires
Non, Alexis, voter à la primaire ce n’est ni de l’amnistie, ni de l’amnésie. Tu connais assez tes camarades socialistes pour savoir que leur turbulence n’a rien à envier à tes « insoumis ». Simplement, ils ne se trompent ni de combat ni d’adversaire.
Et puisque tu n’es pas un être sans culture, tu sais, connaissant tes classiques, que chaque fois qu’une gauche est partie en guerre contre l’autre, c’est la droite dure qui en a profité, pour longtemps, sans que ceux qui ont tiré les premiers n’en récoltent aucun bénéfice.
On a en effet l’impression en regardant les prises de positions que l’amnésie chez vous est bien plus réelle que la prétendue tentation de l’amnistie chez nous.
Cela vaut pour l’Allemagne avant 1933, l’Espagne en pleine guerre civile et encore plus récemment dans le même pays où l’obsession de Podemos de réussir à supplanter le PSOE n’a abouti qu’à la victoire de la droite.
On a beaucoup vu Jean-Luc Mélenchon dans les hommages à François Mitterrand au cours de l’année 2016, mais il a oublié la leçon essentielle du grand homme : l’unité. Il a vu aussi, comment, pour faire réussir la gauche de gouvernement, Mitterrand a rapidement compris que la France n’était ni une fédération du PS de 60 millions de membres et encore moins une AG étudiante !
En outre, dans le procès en trahison aussi facile qu’injuste qui est fait à la gauche de gouvernement, les députés communistes refusent de soutenir le gouvernement de Jean-Marc Ayrault avant même la déclaration de politique générale. Cette opposition « a priori » a conduit souvent à des votes communs avec la droite.
Il est normal que le Parti de gauche refuse une primaire de gauche car le parti de toute la gauche est bien plus large, plus généreux et plus divers que cette petite PME.
Cette primaire rassemble puisque près d’un Français sur deux se dit intéressé par ce processus. Il serait masochiste de tourner le dos à un démarche populaire qui peut faire masse et de préférer être soumis à des « insoumis » à l’égard du système, mais pas à l’égard d’un homme, Jean-Luc Mélenchon qui, plus il avance, doit se méfier de lui-même.
Aucune formation de gauche n’a été exclue du processus contrairement à ce que prétend Corbière. Mais le Parti de gauche a lui, exclu de constituer une majorité avec d’autres partis de gauche. En effet, quelle majorité Mélenchon peut-il construire ? Lui qui, comme Macron présente des candidats contre son allié ou son satellite, le Parti communiste ? Oui, le Front de gauche a vécu, puisque le PG l’attaque frontalement en « divisant le camp des travailleurs » comme on aurait dit à l’extrême gauche !
On est passé de la promesse du Front unique à la réalité d’une série d’affronts iniques. Mais nous laisserons le Parti communiste se défendre lui-même.
D’ailleurs, ici en Ile-de-France, bien que très forts dans la critique d’un PS pire que tous, les candidats du Front de gauche non communiste ont su trouver un « accord » technique pour trouver des places éligibles au second tour des élections régionales. Voilà pourquoi il ne faut jamais monter trop haut au cocotier !
S’il y a un échec dans la stratégie de Mélenchon, depuis 11 ans, c’est l’incapacité à réussir à rassembler une gauche alternative. Beaucoup rêvent d’une version française du « Sorpaso », ce mouvement dans lequel Podemos se voyait devant le PSOE dans la gauche espagnole avec à la prime une « pasokisation » du PS. Mais pour y parvenir, il fallait un grand parti de l’autre gauche. Depuis 11 ans, ils en ont été incapables. Le modèle allemand initial, Die Linke, s’affaiblit à chaque élection, avec en prime une difficulté que nos camarades doivent regarder sérieusement. Une bonne partie de leurs électeurs fuient vers l’extrême droite.
Ne leur en déplaise, ils n’ont pas les moyens de la substitution, mais ils peuvent aggraver la division. La droite que l’on a en face n’est-elle pas suffisamment dangereuse ? A moins que l’objectif soit de lui faciliter la tâche dans le but unique de barrer la route au PS sur le chemin de la reconstruction de la gauche ? A ce petit jeu, tout le monde sera perdant.
La gauche critique est dans un état critique, éclatée entre chapelles minées par le sectarisme. Haïssant plus la social-démocratie que la droite, elles s’impuissantent mutuellement.
Nous avons tous accueillis avec intérêt « Nuit debout » malgré certains mots d’ordre et les raisons de son émergence. Mais quel débouché ? Edwy Plenel et Jean-Luc Melenchon ont tenté de le récupérer, Julien Bayou a essayé tous les soirs de s’y implanter… Qu’en reste-t-il ? Quelles perspectives à part les volontés à l’été d’interdire physiquement pour certains des rassemblements du Parti socialiste ?
Alors, oui, même faible, le Parti socialiste reste la force principale de la gauche, mais il n’a jamais prétendu s’imposer à celle-ci. Il a toujours tendu la main, préférant tendre le poing à la droite et à l’extrême droite. Plus important, c'est le candidat issu des primaires de janvier qui pourra le mieux rassembler la gauche. Mieux que Macron et Mélenchon qui ne le peuvent pas ou ne le veulent pas.
En conclusion, les électeurs du PG comme de toute la gauche sont les bienvenus aux primaires.
13 janvier 2017 dans Carnets de campagne, Le parti socialiste et la gauche, Maintenant la social-démocratie..., Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
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