11 octobre 2017 dans Blogs politiques, Livres, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
Nous ne sommes pas seuls. Dans moins d'un mois, les élections législatives aux Pays-Bas seront un rendez-vous crucial. Le PvdA est au plus bas dans les sondages. À l'origine du modèle des Polders, l'équivalent néerlandais du modèle rhénan d'Etat providence, le parti de Wim Kok est aussi celui qui, le premier, avait théorisé ce qui allait devenir la flexisécurité avant que les sociaux-démocrates danois ne la mettent brillamment en œuvre. Elle devait être dévoyée plus tard par les libéraux...
Nos camarades avaient connu leur tournant blairiste avec Wouter Bos et leur crise identitaire lors que Pym Fortuyn dériva vers le populisme au nom d'un débat sérieux : la petite société néerlandaise, réputée pour sa tolérance, n'avait-elle pas atteint un seuil au-delà duquel son homogénéité serait menacée ?
On connaît la suite : le débat se radicalisa et on vit émerger le parti de la liberté faussement nommé, de Geert Wilders, développer un discours d'extrême-droite branché dans lequel l'ennemi n'était plus le juif mais le musulman.
Le PvdA qui avait participé à plusieurs coalitions, évoluait dans un environnement politique où plusieurs partis occupaient le centre. Jusqu'à ce que l'ancien parti maoïste Socialistje Partij (SP) commence à le contester sur sa gauche.
Enfin, une scission issue de deux députés d'origine turque est intervenue il y a près de deux ans. Denke (la pensée) prétend représenter aujourd'hui, les immigrés - marocains, turcs, kurdes ou encore surinamiens) qui votent encore majoritairement à gauche. C'est une nouveauté en Europe occidentale que l'émergence d'un parti "ethnique" même si les sondages ne leur prévoient aucun siège à ce stade.
Après le congrès de Poitiers, le Parti socialiste lançait un appel à l'unité. Moqué par les uns, ignoré par les autres. En octobre 2015, il organisait un référendum sur l'unité, boudé par les uns moqué par les autres. Un succès quand même. Puis vint la Belle alliance populaire, dénigrée par les uns, moquée par les autres. De son côté Jadot proposait une primaire que seul le PS accepta de soutenir en tant qu'organisation. Tandis que via la BAP, le PS se dépassait, le Front de gauche se fissurait et les écologistes se divisaient.
En effet, dans un étonnant mouvement de revers, le PG décida de faire "feu sur la place du Colonel Fabien" après, pourtant, avoir réussi à faire mettre la direction du PCF en minorité sur la question de la candidature à la présidentielle.
Puis vint la primaire qui rassembla trois fois plus d'électeurs que les pronostics. Au final, ceux qui avaient dit "non", disent "on y travaille". On avait donc raison d'être unitaires pour deux voire trois.
Cette dynamique peut et doit continuer de s'élargir.
Ceux qui dénigrent la main tendue à gauche n'ont pas d'autres propositions à avancer pour rendre la victoire possible.
D'autres critiquent ce qu'ils appellent "le chantage à la droite et à l'extrême-droite" et ils jurent leurs grands dieux qu'on ne les y reprendra plus. Ont-ils seulement lu les programmes ? Faut-il encore qu'il y ait des gens qui pensent qu'il ne faut pas combattre l'adversaire ? Le confronter ? Démystifier son discours ? Il y a visiblement des gens qui pensent qu'il suffit d'être meilleur que l'autre pour le battre... les primaires n'ont elles pas démontré que c'est un peu plus compliqué qui concours d'éloquence ?
On voit bien les risques d'un nombrilisme idiot : refuser l'union puis constater une victoire de l'extrême-droite contre laquelle on n'aura rien fait au prétexte que "c'est plié" pour ensuite rejeter la responsabilité, précisément sur ceux qui ont tenté quelque chose...
Bref, l'union c'est aussi un combat contre l'inertie. De ce point de vue, la victoire n'est pas au bout du fusil ou du tweet, mais au bout du tract et de l'action dans tous les coins du pays.
23 février 2017 dans Blogs politiques | Lien permanent | Commentaires (0)
Ca y est. Finies les années Obama. C'est désormais un Président plus que jamais atypique qui occupera pendant quatre ans le Bureau ovale. Après avoir vampirisé la Primaire républicaine, Donald Trump, le magnat de l'immobilier, l'oligarque est désormais officiellement Président.
Il a formé son gouvernement et dans son équipe, Stephen Bannon est une des personnes à suivre de près. Homme de média, ultraconservateur, et un des artisans de la victoire, Bannon souhaite en effet tisser une toile qui aurait pour relais en France le Front national.
On a souvent qualifié la victoire de George W. Bush Jr en 2001 comme celle de l’Amérique néo-conservatrice, emmenée par cette génération d’intellectuels et d’universitaires venus parfois du gauchisme et formée à l’antisoviétisme dans les années 70-80. Ce n’est pas faux et ce courant s’est « enrichi » du Tea Party une dizaine d’années après, rassemblant quant à lui dans les classes moyennes blanches une population hostile aux politiques sociales et sociétales du Parti démocrate. Cette mouvance a bousculé le Parti républicain.
Le "Grand Old Party" n'est plus celui d'Abraham Lincoln depuis longtemps. Entre Lincoln et Trump, il y a eu Reagan et Bush notamment.
Depuis les années 80 et le succès des thèses néo-libérales de l'Ecole de Chicago, les krachs de 1987 et de 2008 n'ont freiné cette droite qui loue l'Etat minimal et ces dirigeants qui croient plus au dollar qu'à autre chose.
Quelques années plus tard, la victoire du magnat de l'immobilier Donald Trump, qui est entrée en politique comme on entre dans les affaires a achevé de révolutionner la droite américaine : sans chercher à prendre le parti qui la représentait, ces néo-conservateurs ont fait main basse sur ce qui fait l’opinion : les médias comme Fox News, une tribune qui leur était acquise depuis longtemps et les nouveaux médias, ceux du web.
Stephen Bannon est un des hommes forts de cette génération réac. Venu de ce monde là, le désormais « haut conseiller et chef de la stratégie » de Donald Trump fait l’admiration de ce côté ci de l’Atlantique, notamment dans l’entourage de Marion Maréchal-Le Pen.
Breitbart News, le « Hufftington Post de la droite »
Tout commence par un homme, Andrew Breitbart. Ce journaliste mort à 43 ans en 2012 avait été un des co-fondateurs du Huffington Post. Passé par le Washington Post, Breitbart était connu pour être un homme de télé, commentateur, chroniqueur, adepte des coups de gueule et très hostile au Parti démocrate. Enfant adopté d’une famille convertie au judaïsme, Andrew Breitbart se convertit lui-même politique au conservatisme « reaganien ». Pro-israélien, anti démocrate, il devint célèbre en devenant un polémiste virulent. Par exemple, en insultant la mémoire du sénateur Ted Kennedy quelques heures seulement après le décès de ce dernier.
En 2007, il lance le site Breitbart News qui porte une ligne anti système, conservatrice. Il était également des orateurs appréciés du Tea Party considéré également comme un « grand » par les principales figures du Parti républicain comme Newt Gingrich ou Mitt Romney. Dans son lectorat on retrouve aussi des suprémacistes blancs et des néo-nazis.
Breitbart News entretient des liens avec des mouvements d’extrême droite européens tout en apportant un soutien très fort à Israël.
Il existe une édition londonienne à laquelle Nigel Farage contribue régulièrement. James Delingpole, rédacteur en chef de cette édition, lancée en 2014, se décrit comme « membre de la minorité la plus discriminée de notre temps : les hommes blancs diplômés d’âge mûr. » c’est un aussi un climatosceptique et partisan du Brexit. Dans l’équipe britannique, il faut aussi mentionner le jeune Raheem Kassam, d’origine tanzanienne, conseiller de Farage et admirateur de Margaret Thatcher et Barry Goldwater.
Il y a aussi une édition israélienne et en projet une édition allemande. L’édition israélienne veut proposer une information différente disent-ils des médias dominants et de J Street, une initiative pro-paix animée par des juifs progressistes américains.
En soutien à la campagne de Donald Trump, ce site a véhiculé aussi bien des rumeurs que des thèses complotistes, ou encore des propos antimusulmans. Entre le tabloïd et la propagande réactionnaire, Breitbart News fait partie des sites les plus visités des Etats-Unis. Avec plus de vingt millions de lecteurs, il est encore plus radical et violent que la chaîne Fox News.
Après la mort de Breitbart, c’est Stephen Bannon qui prend la tête de ce média.
L’ère Bannon
Bannon est issu d’une famille irlandaise catholique, démocrate et pro-Kennedy. Ce « background » familial n’empêche pas le personnage d’être violemment hostile à tout ce qui représente « le système » en général et le clan Clinton en particulier. Son site a d’ailleurs repris toutes les rumeurs et informations négatives concernant l’adversaire démocrate de Donald Trump. C’est un déçu de Carter et de Bush. Admirateur de Reagan lui aussi, il s’est radicalisé.
Comme Breitbart, Bannon a un œil sur Hollywood où il a fait une petite fortune, mais qu’il critique volontiers, comme il a critiqué le mouvement « Occupy Wall Street » en même temps qu’il portait aux nues Sarah Palin.
Début juillet 2016, Bannon déclarait : « Nous pensons que la France est l’endroit où il faut être. Avec ses jeunes entrepreneurs, les femmes de la famille Le Pen… Nous cherchons à ouvrir un Breitbart Paris, voire un Breitbart France ».
Stephen Bannon a été accusé d’antisémitisme par son ex-femme ainsi que de violences conjugales. Mais le personne n’est pas à une contradiction près. Comme nous l’avons évoqué plus haut, Breitbart a aussi une petite audience en Israël et Bannon a engagé pour le site, Joël Pollak. Né en Afrique du Sud, Pollak a été élevé dans le judaïsme orthodoxe. On peut aussi citer Ben Shapiro qui a travaillé pour la même équipe et qui appartient à cette génération de jeunes nés dans les années 70-80, ultraconservateurs, obsédés la pensée dominante de gauche dans les medias ou le cinéma, violemment antipalestiniens…
A 62 ans, Bannon est devenu directeur général de l'équipe de campagne, au cours de l’été 2016 bien qu’il tirait déjà les ficelles en coulisses. Cela, au grand dam des cadres du Parti républicain qui y ont vu une provocation. En revanche, sa nomination a ravi les milieux néo-nazis américains ainsi que l’ancien dirigeant du Ku Klux Klan David Duke qui se présentait pour le Sénat en Louisiane.
La nouvelle droite américaine : « l’Alt Right »
Tous ces réseaux et ces personnalités se retrouvent au sein de l’Alt Right, qu’on pourrait traduire en française par « alterdroite » à l’instar des « altermondialistes » qui pensent qu’un autre monde est possible, plus solidaire et plus durable. L’alterdroite est quant à elle hostile au conservatisme traditionnel. Elle prétend défendre l’identité blanche contre l’immigration et le multiculturalisme. Elle est animée par des figures plutôt jeunes.
Le terme a été inventé par le suprémaciste Richard D. Spencer (né en 1978). Parmi ses références, la propagande nazi au point que ses partisans ont fait un salut hitlérien dans une réunion publique en plein Washington. Il a qualifié la victoire de Trump de « triomphe de la volonté », une référence directe au film de propagande nazi éponyme réalisé par Leni Riefenstahl. Spencer est interdit de séjour dans vingt six pays européens.
Les théoriciens de l’alterdroite craignent le déclin de la race blanche. Leurs militants sont très présents sur la toile et l’ensemble de réseaux sociaux qu’ils utilisent de manière systématique pour diffuser leurs idées et suggérer leurs grilles de lecture et banaliser leurs thèmes. Ce sont des antisémites notoires. Ils sont anti IVG, racistes et homophobes.
On pourrait objecter que Trump, dont une partie de la famille aurait des origines juives comme son gendre, Jared Kushner et que cela ne milite pas en faveur d'accointances avec une ultra droite antisémite... Mais Trump n'est pas un idéologue et Bannon n'est pas tout seul. Bien que David Duke ait vu dans le discours d'investiture de Trump, une "déclaration de guerre aux Juifs" et qu'enfin, Trump a eu "le courage d'employer le terme +Blanc+", cela ne signifie pas qu'au pays du pragmatisme, des idéologues aient pris le pouvoir au point d'imprimer un cours réactionnaire sans précédent au pays...
Ce qui est plus dangereux c'est le fait qu'une bonne partie de l'opinion a été conditionnée durant quelques années avec un mélange de vulgarité, de mensonges, de théories du complot qui ont banalisé des idées de haine à travers une savante utilisation des réseaux sociaux.
En France, on a Zemmour, Valeurs actuelles et les sondages qui façonnent l'opinion sous prétexte de l'étudier.
Nous sommes prévenus...
21 janvier 2017 dans Actualité, Blogs politiques, Elections américaines, Politique | Lien permanent | Commentaires (0)
Quand j'ai commencé à militer activement au PS il y a vingt ans, après déjà un temps long à militer dans le syndicalisme étudiant, les organisations anti FN et les organisations de jeunesse, mes camarades et moi étions loin d'imaginer qu'un jour, un des nôtres serait élu comme Premier secrétaire du PS.
On comptait plus facilement les soutiens que les critiques, hostiles, venant souvent de gens ignorants ou jaloux. Cette histoire là n'est pas à raconter car elle donnerait à voir des choses pas très belles.
Mais il faut dire qu'il s'agissait du profil le moins "mainstream" au PS, pas le bon parcours aux yeux de beaucoup. Cambadélis n'a jamais été un homme lisse. Sa rugosité pourtant correspondait aux besoins du temps : il faut de la dureté pour affronter la période.
Depuis le 14 avril 2014, l'Histoire avait été toute autre. Le fait qu'un vote des militants vienne sceller un choix pour le Premier secrétaire du PS, tourne une page et en ouvre une autre. L'ironie ou la ruse de l'Histoire veut que ce soit à la mi-avril que Cambadélis rompit avec le trotskysme en 1986 et que l'on se réveille un 29 mai avec un nouveau leader pour le PS. Car la situation du pays et de l'Europe ne permet pas de festoyer tant les responsabilités sont grandes et les tâches ardues.
Mais on ne peut s'empêcher d'avoir une pensée pour ces camarades affublés du sobriquet de "Camba" avec parfois un vrai mépris, qui ont été ici ostracisés, là mis de côté, un peu comme s'ils portaient une marque infâme. Ces personnes qui ont acquis une certaine culture sans jamais être un groupe à part puisqu'il n'y a jamais eu de courant organisé, malgré les légendes.
L'amour pour le PS et les combats de la gauche ont toujours été plus importants que l'attachement à un homme.
Evidemment, les "proches" de tous horizons ont célébré le moment avec joie avant d'être rejoins par les amis de Christian Paul venus saluer la victoire car finalement, nous sommes de la même famille.
La fierté d'avoir gagné rend heureux, mais nous avons gagné une bataille, pas la guerre. Les chantiers sont énormes et rien ne nous sera épargné. Le talent, le courage, l'opiniâtreté ne suffiront pas. Il faudra inspirer, convaincre et obtenir des résultats. Nous ne nous battons pas contre des moulins à vent. Il y a aussi un ennemi déterminé à nous faire perdre.
Il faudra savoir ignorer les moqueurs et les cyniques qui se croient vertueux car ils n'ont pas les mains dans le cambouis, mais qui ont pour grand vice de se gausser de tout avec un sens de l'arrogance aussi grand que celle qu'ils dénoncent parfois avec raison.
La tâche est immense. Il faut s'y mettre.
29 mai 2015 dans Blogs politiques, Echos de congrès | Lien permanent | Commentaires (0)
J’attendais avec curiosité ce que serait le commentaire du PG sur cette belle initiative d’hommage à Léon Blum. Dans la formation de ce parti de socialistes défroqués, il y a toute une réécriture de l’Histoire pour légitimer une “sortie du PS” plus heureuse que fut celle de Jean-Pierre Chevènement. Comme on l’a déjà écrit, il leur faut se trouver un passé et une filiation qui justifie leur choix.
Cela passe par une réappropriation de l’héritage du PCF, y compris dans sa période stalinienne – un comble pour des gens biberonnés au trotskysme !
Ces camarades accordent un soin particulier au langage car ils savent que “pour changer les choses, il faut changer les mots”. Outre l’idée d’une “gauche A.O.C.” ils veulent aussi distribuer les brevets de gauche…
Alexis Corbière ne pouvait s’empêcher de juger l’initiative du 1er mai. Il n’a pas pu voir de ses yeux la centaine de militants venus pour un événement organisé il est vrai rapidement en plein pont.
Qu’il se rassure, ce sera une habitude des socialistes – comme d’autres vont au Mur des Fédérés ou à la roche de Solutré, et elle s’insèrera sans problème entre la mobilisation antifasciste d’hommage à Brahim Bouarram et les défilés “avec le reste du mouvement ouvrier”.
Il faut noter d’ailleurs cette dernière expression qui nous assure que nous autres socialistes, sommes partie du mouvement ouvrier. Au moins, le PS a pour lui d’être donc encore de gauche à lire la prose de Corbière. Il faudra donc que ses camarades le lisent.
Eh oui Léon Blum est le cailloux dans la chaussure pour ceux qui sont sortis du PS pour se rallier au PC à contre courant de l’Histoire, mais c’est un choix assumé par des camarades qui ont tiré les conséquences des limites de leur engagement socialiste. D’autres n’ont pas encore fait ce geste là et tout en demeurant au sein du PS, ils ne sont visibles, audibles et disponibles que dans les moments où le PS se divise. Parler comme les adversaires de gauche du PS depuis l’intérieur du PS, voilà le sport favori de quelques romantiques…
Hors Léon Blum eut à batailler on le sait sur sa gauche comme sur sa droite.
Blum entra en politique l’année de la mort de Jaurès, il y a cent ans. Avant cela, il avait vu de quoi la droite et l’extrême droite étaient capables.
Alexis ne veut pas parler du Front populaire dont il ne livre ici que les échecs. Amusant quand on se souvient que sa controverse avec Julien Dray sur “l’Allemagne des années 30”, où les deux anciens de la Gauche socialiste se querellaient sur l’attitude réciproque entre le SPD et le KPD face à la montée du péril nazi s’arrêtait à cette sinistre “Troisième période” alors que la période suivante, celle du Front populaire, fut la meilleure chose qui arriva à la gauche des années 30. Il peut d’ailleurs expliquer que l’assassinat des chefs spartakistes à l’instigation d’un gouvernement social-démocrate brisa toutes possibilités d’entente, ou insinuer que Blum abandonna la République espagnole face à l’agression fasciste, on pourra lui demander quelques conséquences il tire de l’attitude des communistes face aux anarchistes et au POUM dans cette même guerre…
Oui Blum défendit l’unité de la SFIO et l’héritage du socialisme démocratique français face à la division du mouvement ouvrier que prônaient les bolcheviks. Corbière qui fut militant socialiste explique que “Blum s’est rangé dans la minorité scissionniste qui s’est opposée à l’adhésion à la IIIe Internationale, pourtant décidée majoritairement par les délégués”.
C’est l’acte fondateur du socialisme démocratique face au communisme qui allait devenir pour longtemps rien d’autre que l’expression française du stalinisme – le PCF ayant été durant toute la période un soutien sans faille – y compris en 1956 ou en 1979. La célèbre formule prononcée à l’occasion fut prémonitoire. En reprochant au PS de tordre l’Histoire dans un sens, Corbière la tord dans l’autre sens. Il ne cite pas cette partie du discours où Blum énonce la véritable nature du régime soviétique car pour Blum, l’expérience russe de 1917 ne justifie pas la remise en cause de l’ensemble du mouvement socialiste international.
Blum critique les nouvelles formes d’organisation qui se réclame du centralisme démocratique : “Au lieu de la volonté populaire se formant à la base et remontant de degré en degré, votre régime de centralisation comporte la subordination de chaque organisme à l'organisme qui lui est hiérarchiquement supérieur ; c'est, au sommet, un comité directeur de qui tout doit dépendre, c'est une sorte de commandement militaire formulé d'en haut et se transmettant de grade en grade jusqu'aux simples militants, jusqu'aux simples sections. L'autonomie des groupes et des fédérations ? Les thèses vous disent que c'est une pure et simple hérésie.”
Rendre hommage à Blum ne signifie pas ignorer tout ce qui s’est passé depuis. Comme la gauche a évolué – divisée d’abord en deux camps. Nous ne sommes plus en 1920.
Il n’a pas échappé aux camarades du Parti de gauche que le monde a changé, que l’exercice du pouvoir, que la gauche connut pour la première fois, l’a transformée durablement et que ce rapport entre la conquête et l’exercice du pouvoir, toujours très complexe a gauche demeure un caillou dans la chaussure du mouvement ouvrier.
Blum est dans la phraséologie de son époque, ce qui ne touche pas les amis de Jean-Luc Mélenchon dont la marque de fabrique est d’apporter un soin particulier, on l’a déjà dit, à leur langage et ils assument ce faisant avoir un aspect que certains jugeront suranné, archaïque ou vieillot tant il est vrai que l’on a usé et abusé du langage « ouvriériste » à certains époques.
Mais ce que veut faire Corbière, c’est tirer Blum à lui. Reconnaissant qu’il ne le classe pas dans ses références personnelles, l’historien maison du PG veut voir dans Blum le défenseur de la République qui dans le droit fil de Jaurès ne fut jamais un marxiste révolutionnaire, non pas un défenseur de la démocratie face au danger du totalitarisme soviétique qui venait, un dirigeant plus proche du PG d’aujourd’hui que du PS de maintenant.
C’est une distorsion de l’Histoire qui ne trompe personne et « oui », cher Alexis, la SFIO de l’après-guerre soutient pleinement la construction européenne en train de se faire et elle a choisi « le monde libre » sans jamais rompre avec les « démocraties populaires » ainsi que l’illustraient les débats dans la jeune Internationale socialiste reconstruite en 1951, un an après la mort de Léon Blum. Blum ne pouvait quand même pas défendre le coup de Prague !
Le « réformisme au service des espérances » est une formule qui a longtemps figuré dans la Déclaration de principes du PS. C’était, on peut le penser, au-delà de la croyance en la nécessité de « la révolution », l’affirmation que les socialistes ou les sociaux-démocrates ne sont pas moins radicaux ni moins tièdes dans la volonté de lutter contre l’exploitation sous toutes ses formes. La révolution n’est pas une question de style ou une aspiration romantique. Elle procède d’une nécessité politique. Si on prend les mots au sérieux, l’acte violent qu’elle représente n’est évidemment pas justifié en démocratie si le cadre légal permet les réformes, même les plus radicales. On ne peut pas faire la révolution juste pour la beauté du mot !
S’agissant de l’engagement européen de Blum, replaçons-nous dans le contexte de l’époque. C’est la guerre froide. L’affrontement entre l’Union soviétique et les Etats d’Europe centrale et orientale qu’elle vient d’achever de satelliser et « le monde libre » allié aux Etats-Unis. Si on veut bien ne pas réduire les « Nord-Américains » comme dit Jean-Luc aux menées d’un impérialisme qui n’est pas totalement mort, il faut entrer dans un monde nouveau qui n’est plus bipolaire, même pas multipolaire, mais justement, sans pôle dominant.
Toute la question est de savoir comment on se renforce nous-mêmes et comment nous parvenons à être une puissance d’influence qui propage un idéal universel, d’égalité et de justice.
En défense d’une certaine idée du socialisme, Corbière a réussi le tour de force de faire de Blum un adhérent posthume d’un parti de gauche qui veut garder pour lui le monopole de « la gauche » au point d’avoir désigné comme ennemi le PS et d’avoir fragilisé le Front de gauche en entrant dans une crise durable avec le PCF.
Il devrait méditer la formule qu’il cite lui-même « le socialisme n’est pas un parti en face d’autres partis ». On se souviendra qu’en 1920, les fondateurs du futur PCF ont préféré plaquer le modèle russe sur la réalité française. Le rassemblement ? Oui, toujours, mais les socialistes français ont toujours été les premiers militants de l’unité.
Léon Blum, en homme de son temps, reprend le langage qui a cours dans le mouvement ouvrier de son époque. Il se prononce en effet pour la dictature du prolétariat en 1920, mais il indique qu’il s’agit d’une dictature « impersonnelle ». Celle d’une classe « oui », celle d’une caste « non ». Or l’Histoire lui a donné raison, c’est bien une clique qui a gouverné par des proscriptions et des purges l’Union soviétique et ses satellites entre 1920 et 1990 et chaque mouvement démocratique contre ces régimes fut noyé dans le sang. Berlin en 1953, Budapest en 1956, Prague en 1968 et la Pologne à plusieurs reprises.
Si donc, il y a des leçons à tirer de l’Histoire, c’est d’abord celle de l’unité au lieu de celle des procès. Celle de la mobilisation du peuple de gauche pour inverser le rapport de force afin de faire entre la voix des petits jusqu’au cœur du pouvoir. Un gouvernement de gauche est le meilleur défenseur des aspirations populaires et le rôle des partis de gauche consiste à porter ces aspirations toujours plus haut.
On dit souvent que « le pouvoir isole », eh bien, avec l’unité de la gauche, on peut faire mentir cet adage.
12 mai 2014 dans Blogs politiques, Histoire | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
L'un des enjeux de l'élection du 25 mai sera à la fois de faire reculer les populismes et de donner à l'Europe les moyens de les faire reculer...
Lorsque Viktor Orban devint à nouveau Premier ministre de Hongrie, il disposait d'une majorité des deux tiers qui lui donna la possibilité de modifier la constitution, de changer le mode de scrutin et de procéder à un redécoupage électoral permettant de se tailler un Etat Fidesz sur mesure, ce qui verrouille le régime et qui limite les possibilités d'alternance. D'ailleurs, le Fidesz n'a même pas pris la peine de proposer un programme électoral !
Campagne volée car de l'aveu même de l'OSCE, le parti au pouvoir a bénéficié "d'avantages indus" notamment via un traitement médiatique inégal.
Il n'a pas donc de surprise à assister à la victoire de cette droite populiste - membre du parti populaire européen dont le représentant en France est l'UMP.
C'est l'installation durable de l'extrême droite représentée par le Jobbik qui est aussi une des conséquences de cette élection qui ne laissait que peu d'espace à une victoire des démocrates et de la gauche car la division au sein même du camp socialiste a été un facteur d'affaiblissement.
Bien que le Jobbik soit tenu à distance par le Front national en France et par le FPÖ en Autriche, il demeure, comme ces partis, la troisième force du pays, - en ayant réalié un meilleur résultat que la première fois - comme ces partis, son discours raciste et xénophobie séduit un électorat désormais fidélisé.
C'est la preuve que la radicalisation de la droite ne conduit pas à la marginalisation de la droite radicale, au contraire, on l'a vu en France, quand les conservateurs poussent vers une droite extrême, c'est l'extrême droite qui pousse. Une extrême droite qui joue sur l'ambiguïté en étant campagne de parler aux électeurs radicalisés comme à ceux qui sont gênés par la violence du discours - comme le FN et d'autres partis nationaux-populistes en Europe, le Jobbik n'a pas d'états d'âme à maquiller son visage pour séduire un électorat plus large sans pour autant renoncer à un discours raciste, notamment à l'égard des Roms qui représentent pourtant un Hongrois sur dix. Dans le racisme du Jobbik, il y a aussi un antisémitisme assumé. On se rappelle par exemple la volonté d'un de ses députés de constituer des listes de juifs "pouvant représenter un danger pour la sécurité nationale"...
Le Jobbik réalise une performance plutôt dans les campagnes que dans les villes, ce qui illustre là aussi une tendance qu'on a observé ailleurs.
En face, les socialistes ont réussi à faire un résultat plus élevé que prévu, mais la division du camp de la gauche n'a pas aidé. Il fallait compter avec des listes conduites par deux anciens premiers ministre de gauche et plusieurs autre listes, ce qui a dispersé les voix. Beaucoup de ces listes ont été "encouragées" par le pouvoir...
Au cœur de l'Europe, le pays qui avait été précurseur de la transition a donc été le théâtre d'un simulacre de démocratie. Vraiment, le 25 mai, il faudra que ça change !!
07 avril 2014 dans Actualité, Blogs politiques, Maintenant la social-démocratie..., Questions européennes | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Cent jours nous séparent des élections européennes. A partir de maintenant, les choses sérieuses commencent. Le dernier oukaze de Pierre Gattaz qui refuse les contreparties du Pacte de responsabilité, la votation en Suisse contre les étrangers ou le passage en force de la Commission européenne sur les OGM sont autant de raisons de comprendre l’enjeu de ces élections qui auront un impact au-delà du seul cadre des institutions et des politiques européennes.
Il y a quelques mois, la rumeur courrait à Bruxelles dans certains milieux sur un sentiment de « peur » dans les rangs des conservateurs qui, disait-on anticipaient une défaite. D’ailleurs, la situation britannique est éclairante : les conservateurs, dans les sondages depuis la fin de l’été sont devenus le troisième parti, derrière les Travaillistes. Mais derrière les europhobes d’UKIP.
C’est bien la leçon des récents sondages qui, s’ils placent le PSE à touche-touche avec le PPE, voire devant lui d’un poil (pardon monsieur Copé, ça m’a échappé !), La poussée des nationaux populistes, pudiquement nommés « eurosceptiques de droite » est réelle. On en prévoit au moins une centaine au Parlement européen à la fin du mois de mai. Ils ont le vent en poupe en Grande-Bretagne, en France, aux Pays-Bas, en Grèce, dans les pays nordiques, en Hongrie, en Bulgarie, en Allemagne où ils existent non pas sous une forme nationaliste et xénophobe, mais dans un discours anti solidarité, comme en Finlande.
A droite c’est la fin d’une époque avec une contradiction qu’a illustré la fronde anti Barnier de la direction politique de l’UMP. Changer de politique en Europe pour un parti dont la famille a dominé toutes les institutions pendant plus de dix ans, c’est le comble du cynisme et de l’opportunisme. Que la droite pense qu’elle fait corps avec le pouvoir, considérant que c’est sa propriété privée, voilà un sentiment typique chez les conservateurs !
Au centre, c’est à qui on se vendra le mieux car les centristes, incapables d’être majoritaires, sont condamnés à être des alliés d’un des deux grands partis. Libéraux sur le plan économique comme sur les questions de société, ils auront du mal à se distinguer d’une droite dont ils ont souvent soutenu les politiques. D’ailleurs, ne dit-on pas en France « la droite et le centre » ? Ailleurs en Europe, il est vrai, les expressions « centre gauche » ou « centre droite » sont très courantes… Pourtant, malgré la tentation de l’indifférenciation qui tenaille, jamais le clivage gauche droite n’a été aussi grand et autant nécessaire.
Ces cent jours ne doivent pas être ceux d’une reconquête qui se termine sur une morne plaine de Belgique où la France serait défaite par une coalition européenne commandée par un Anglais ! Ni Cameron ni Farage ne doivent usurper la victoire des peuples d’Europe !
Je n’aime pas l’expression « vote utile », mais le 25 mai, l’utilité du vote est claire : continuer avec la même majorité conservatrice qui a conduit l’Europe où elle est, ou faire gagner une majorité progressiste qui peut sortir l’Europe de là où elle est. Avec Martin Schulz, cela est possible.
12 février 2014 dans Blogs politiques, Carnets de campagne, Maintenant la social-démocratie... | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
Querelle d’ex, controverse entre exégètes du trotskysme et de l’histoire de l’Allemagne des années 30… Voilà qui doit bien ennuyer ceux qui n’y connaissent rien. Pourtant, pour comprendre l’attitude des camarades du Parti de gauche à l’égard du parti socialiste, il faut se replonger dans l’histoire des choix stratégiques des partis communistes à l’égard de la social-démocratie entre les années 30 et les années 80.
A la manière des vieux combats entre thèses divergentes qui auraient conduit à une scission dans les chapelles de la IVe Internationale, Juju et Alexis Corbière ont débattu via la toile sur ce qu’on aurait pu titrer dans une vieille brochure de la SELIO ou des Cahiers rouges « la Troisième période et la crise du mouvement ouvrier allemand entre 1932 et 1933 »
Au delà de la taquinerie, Julien a raison de rappeler l’attitude des partis communistes à l’égard de la social-démocratie à cette période.
D’abord, ne jamais oublier que le mouvement communiste internationale est majoritairement stalinien, ensuite, se souvenir que dans l’obsession de la défense du stalinisme, les sociaux-démocrates sont qualifiés de « sociaux-fascistes » et qu’ils constituent l’ennemi principal, au point d’ailleurs qu’en Allemagne, le KPD n’a pas été « clean » face à la montée du nazisme, là où Trotsky préconisait justement le fameux « Front unique ouvrier » face au fascisme. Corbière, pour les besoins de sa démonstration, minimise ces faits alors qu’il en connaît parfaitement la teneur. L’ironie de l’histoire c’est que, formé par Filoche ou Revol, il a du dévorer religieusement Sans patrie ni frontières qui est un témoignage poignant de cette terrible époque, comme il connaît par cœur l’Hommage à la Catalogne et Land and Freedom.
C’est toute la contradiction de mes amis du Parti de gauche. En voulant rompre à tout prix avec le PS, ils se sont reconstruits une histoire politique qui les conduit à endosser aujourd’hui un héritage politique, celui du vieux communisme, qu’ils combattaient hier.
La violence des réactions de Mélenchon vis-à-vis de la social-démocratie qui n’a pas spécialement sablé le champagne à la mort de Chavez n’est compréhensible que de ce point de vue. Lui qui n’a jamais versé dans le culte de la personnalité devrait rester sur ses fondamentaux.
Dans son obsession anti-PS, le Parti de gauche a repris le flambeau de l’extrême gauche sectaire qui est aujourd’hui inexistante et inaudible. Or la gauche au pouvoir a assez de la droite, de l’extrême droite et de la finance comme ennemis. On ne demande pas à « la gauche de la gauche » d’approuver chaque aspect de notre politique, on lui demande de nous aider à construire le bon rapport de force pour que nous puissions faire triompher ce à quoi nous croyons tous. Sinon, comme au foot, si on ne gagne pas ensemble, on perd ensemble.
Mais qu’ils soient rassurés, Paul Ramadier et Jules Moch n’ont pas d’héritiers au Parti socialiste. Les temps ont changé.
Mais dans la controverse, où la stratégie « classe contre classe » fut un désastre, l’issue fut justement une autre stratégie à laquelle le PS demeure attaché, celle du Front populaire, c’est-à-dire de l’unité.
12 mars 2013 dans Blogs politiques | Lien permanent | Commentaires (1) | TrackBack (0)
On connaissait Marcel, voici Sarah. Elle lance son blog aujourd'hui. Je vous le recommande vivement.
D'abord parce que le fait qu'une militante de gauche prenne la plume ou le clavier pour faire partager ses réflexions et nourrir le débat politique sans faire la leçon est toujours bienvenue. Souvent, étouffés de modestie ou de timidité, des gens à l'esprit brillant n'osent pas coucher sur le papier ce qu'ils pensent, laissant les gens imbus d'eux-mêmes occuper la tribune sans que ceux-ci ne se demandent une seule seconde si ce qu'ils nous assènent mérite qu'on s'y arrête.
Ensuite parce que sur le fond, nous sommes souvent d'accord et donc, plus nombreux nous sommes à parler, mieux nos idées passent. Peu de militants s'intéressent aux questions internationales au-delà d'une approche romantique ou pessimiste. Sarah aime beaucoup Hubert Védrine, mais comme la fameuse thèse sur Feuerbach "nous" y invite. Il ne faut pas seulement interpréter le monde, il faut chercher à le transformer.
Elle fait partie de cette catégorie de femmes politiques très rares. Elle ne se laisse pas impressionner par l'aplomb de tel style "de gauche" qui prétend dicter la norme, elle n'a pas l'égo des ambitieuses qui n'imagine pas une seule seconde faire autre chose que collectionner les postes, mais qui contribuent trop peu à la réflexion collective. Vous y lirez une plume précise, sensible, rigoureuse, jamais emphatique.
Enfin, parce que son histoire militante est une belle histoire. Par seulement parce que nous avons beaucoup de combats communs, mais aussi à cause de la manière dont Sarah l'a vécue et c'est aussi cela qui va inspirer ses billets qu'il faudra lire avec attention. C'est, je crois, moins une commentatrice anonyme qui cherche à se faire un nom en jouant à la chroniqueuse qu'une personne qui propose son analyse dans un monde toujours très complexe.
Cette histoire militante a commencé dans la lutte contre l'extrême droite a un moment où le Front national était moins "tendance" qu'aujourd'hui. Marine Le Pen venait juste de terminer ses études et ses conseilleurs en costard cravate d'aujourd'hui faisaient encore le coup de poing en blouson de cuir dans les universités parisiennes. Elle a fait partie d'ailleurs du comité d'organisation qui a lancé, le 7 décembre 1996 la campagne pour aboutir à la grande manifestation du 29 mars 1997 à Strasbourg contre le congrès du FN.
Puis ce fut le MJS avec comme combat principal la construction de la jeune gauche, l'inscription dans la durée de la pluralité de la gauche. Deux combats qui participent d'un attachement à la perspective d'un Grand parti de toute la gauche. Une méthode qui fait ses preuves depuis à la Région Ile-de-France où la manière de faire avec Pierre Laurent, Cécile Duflot, et les autres leaders de la gauche sous la houlette de Jean-Paul Huchon n'a abouti jusqu'ici qu'à des succès.
Au-delà des cadres partisans, Sarah fut la cheville ouvrière du Schéma directeur de développement de la région Ile-de-France (SDRIF) qui est un véritable programme fondamental pour la Région dans lequel il y a une vision des objectifs et des moyens. Son "truc" c'est la métropole". La Ville comme espace de développement, d'inclusion sociale, d'action internationale et d'innovation environnementale.
Vision pharaonique dira-t-on ? Et pour cause, elle n'est jamais loin en pensée du Caire, cette ville qui est un modèle passionant des réussites et des échecs des civilisations urbaines multiséculaires.
Alors, c'est dit : lisez Proust !
25 janvier 2012 dans Blogs politiques, Weblogs | Lien permanent | Commentaires (0) | TrackBack (0)
A La Rochelle, le dîner chic des proches d’un éléphant se fait souvent chez André et le dessert se prend chez le glacier Ernest qui propose des dizaines de parfums qu’on ne retrouve pas ailleurs (Cornes de gazelle, mojito etc.).
Pour la première fois depuis très longtemps, je n’ai assisté à aucune réunion de courant. A ce propos, avec l’actuelle responsable de la com du PS, on avait imaginé une fois qu’il aurait été intéressant ou cocasse de suggérer la « publicité » des réunions de courant par le PS lui-même. Imaginez le programme mentionnant avec carte à l’appui car dans la géographie de la Rochelle comme dans la géographie du PS, il faut s’y retrouver quand on n’est pas habitué, les réunions de courants des uns et des autres.
Je fais partie de ceux qui ne détestent pas les courants. La presse les a réduit à des clientèles présidentielles au fil du temps et c’est juste de penser que les clivages idéologiques ou culturels, les seuls qui vaillent ne sont pas insurmontables.
En théorie, il est normal que ceux qui partagent la même interprétation du projet socialiste ou la même appréciation stratégique se retrouvent et tentent de faire triompher leur point de vue dans le débat ou dans les choix du Parti. Mais la paresse, le refus d’assumer des divergences que l’on prend d’emblée pour des divisions font qu’au final, on assiste à un théâtre pas très intéressant.
Je vous suggère de lire désormais régulièrement les billets du site les Mercredi du changement qui est certainement le seul site socialiste de débat transversal entre personnes de sensibilités différentes. Ca vaut le détour.
28 août 2010 dans Blogs politiques, Le parti socialiste et la gauche | Lien permanent | Commentaires (3) | TrackBack (0)
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