Comme chaque année, la mémoire des combattants du ghetto de Varsovie est honorée à Paris.
Et depuis deux ans, nous partageons ce moment avec à l’esprit notre amie Danièle Hoffman-Rispal qui n’est plus des nôtres.
Cette année, le 79e anniversaire ne s’inscrit pas dans n’importe quel contexte.
La guerre en Ukraine et le second tour de l’élection présidentielle en France rappellent le danger du nationalisme, les conséquences de la baisse de la vigilance et où mène la haine.
La diffusion sur Arte de l’excellente série documentaire de Jonathan Hayoun et Judith Cohen-Solal sur l’antisémitisme la semaine dernière rappelle comment la Pologne avait accueilli d’importantes communautés juives et qu’avant que ce pays soit associé dans nos mémoires à un antisémitisme violent – avant, pendant et après la Shoah.
En 1942, les déportations massives de populations issues du ghetto débutent ce qui conduit à la formation de la ZOB, l’Organisation juive de combat et le rassemblement de tous les forces pour résister à l’ennemi commun.
« Pourquoi cette date est plus importante que d’autres ? » pourrait demander un enfant comme ça se fait traditionnellement le premier soir de la Pâque juive.
Les nazis avaient décidé d’attaquer le soir du premier seder de Pessah, 19 avril 1943. La riposte les surprit et l’insurrection commença. Ironie du sort, le lendemain, 20 avril, c’était l’anniversaire d’Adolf Hitler.
Paris n’a pas oublié cet événement. Une place porte depuis quelques temps le nom de Marek Edelman dans le onzième arrondissement de Paris et le dixième arrondissement organise depuis de nombreuses années une cérémonie d’hommage.
C’est une page d’histoire qui a aussi un sens politique pour notre temps car elle nous enseigne combien racisme, antisémitisme et nationalisme sont liés ensemble à la violence et combien cet ensemble menace directement la démocratie.
Voilà pourquoi il ne faut jamais s’endormir, au contraire, il faut toujours se souvenir et s’engager.
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