Comme chaque année désormais depuis six ans, nous nous souvenons de cette terrible nuit où Paris fut frappé en divers endroits dans ce qui faisait de la France ce qu'elle est : un pays où on aime jouir de la vie et de ce qu'elle offre.
Comme chaque année, il faut d'abord penser aux victimes et à leurs familles. A ceux de nos compatriotes qui ont vécu dans leur chair cette tragédie qui devront continuer à vivre sans les êtres chers tombés cette nuit là.
Honorer leur mémoire dans le recueillement, la gravité, le silence...
Pourtant, celle année, le souvenir de ces événements est ravivé par le procès qui permet de mieux comprendre comment tout cela s'est passé.
Une épreuve pour les survivants et les familles des victimes, mais un temps nécéssaire pour faire toute la lumière.
Comme je l'avais écrit par le passé, chaque Parisien connaît quelqu'un qui, de près ou de loin, a été touché par cette terrible nuit et, militant dans le 10e arrondissement de Paris, comme tous les riverains, je passe à proximité d'un de ces lieux où la vie a repris, mais d'où certains souvenirs ne sont jamais partis.
Quand un pays est frappé par le terrorisme, il s'y habitue quand ces actes se répètent et, fatalement, la résignation ou la haine se substituent à ce qui fait l'unité d'un peuple.
Le fanatisme islamiste ou l'extrême droite continuent de croire que la violence aveugle et la destruction sont un acte de foi, une action de purification et le moyens d'atteindre leurs buts et ils parient sur la dislocation de la société pour faire émerger du fracas d'une guerre, un ordre nouveau.
Mais face à la barbarie, nous restons humains, soucieux de préserver notre mode de vie fait de liberté, d'égalité et de fraternité. Soucieux de préserver une société dans laquelle chacun a le droit de s'exprimer sans nuire à autrui.
Cela doit guider l'engagement, qu'on soit de gauche ou de droite, de celles et ceux qui participent à l'action politique et la tâche est difficile car la peur existe, comme existent les exigences d'une sécurité maximale. Mais elle ne peut jamais se faire aux dépends des droits fondamentaux quand on croit à la démocratie.
Rendre notre monde plus juste, faire des gens qui vivent dans notre pays, des hommes et des femmes mieux éduqués, plus cultivés, avec une vie plus décente, avec un but dans la vie et idéal de justice mieux partagé, voilà qui sape en partie les bases du fanatisme quand on conteste par tous les moyens ces visions nihilistes qui peut égarer des personnes à la dérive.
Nous restons fermes et déterminés face au fanatisme et au terrorisme, mais ils ne nous rendrons pas moins humains, moins attachés à la démocratie.
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