Une élection peut en cacher une autre et ce printemps, les électeurs de la quinzième circonscription de Paris - qui couvre une bonne partie du vingtième arrondissement, voteront pour choisir leur député et, quelques semaines plus tard, leurs conseillers régionaux.
C'est la démission de l'ancienne ministre George Pau-Langevin de son mandat qui a conduit à cette élection et évidemment, il faut commencer par saluer son action car George, députée discrète, mais efficace a noblement servi le pays et en particulier cette partie de l'est parisien.
Première ultramarine a décrocher un mandant de parlementaire parisienne, elle fut aussi ministre de la réussite éducative et de l'outremer - des sujets cruciaux dans un arrondissement populaire et divers.
Son action désormais auprès du défenseur des droits poursuit l'engagement de cette avocate de formation qui a toujours agi à gauche pour la justice et l'égalité.
Ces combats, sont aussi ceux de mon amie Lamia El Aaraje.
Sa thèse de doctorat en pharmacie portait sur l'évolution des concepts de santé publique et d'éducation à la santé et leur rôle de l'école dans leur promotion. Un sujet central dans les combats de la gauche : la santé est un bien public, comme l'éducation, et l'éducation à la santé est une question de justice sociale.
De ses années d'étudiante, elle a acquis une solide formation militante qui l'a engagée à gauche, cette gauche à laquelle j'appartiens comme beaucoup d'autres : dépasser toutes les frontières des couleurs, des origines et des parcours pour se mêler dans dans le bouillonnement des combats contre la haine et l'injustice ce qui en termes concrets pour ces quartiers signifie combattre l'insécurité, le mal logement, le chômage, le décrochage scolaire, la violence... des combats déjà menés dans Paris avec Anne Hidalgo et Eric Pliez mais qui doivent être amplifiés à l'Assemblée nationale.
Une Assemblée nationale qu'elle connaît bien pour y avoir travaillé, ce qui fut pour elle une "prépa" qu'elle n'imaginait pas à l'époque. Déjà là bas, elle travaillait sur les questions de santé, avant de poursuivre cette tâche, cette fois, comme adjointe dans le 20e.
C'est donc un fil continu, plus long que la rue des Pyrénées qui permet, à son niveau, de retisser une toile mise à mal par l'action d'un gouvernement qui a arnaqué ses électeurs et une pandémie qui va profondément changer le pays tout en y causant des ravages sociaux et psychologiques dont on ne mesure pas encore toute l'ampleur.
C'est une bataille importante même si les électeurs ont évidemment la tête ailleurs. Ca n'est pas seulement un test, moins d'un an après les élections municipales à Paris et à quelques semaines des élections régionales, c'est la possibilité de redonner une voix et une voie à la gauche dans ce quartier où la mémoire des luttes est entretenue.
En ce cent cinquantième anniversaire de la Commune, n'oublions pas combien le 20e assure l'héritage de combats ouvriers et démocratiques depuis toujours et que, d'une certaine façon, la gauche s'abreuve sans cesse à cette source.
D'ailleurs, les macronistes ont préféré faire l'impasse sur cette bataille. Ils se dérobent pour ne pas se confronter aux électeurs.
Si la concurrence la plus rude vient du côté des Insoumis, il ne faut pas la sous-estimer. La candidate, que je connais bien, éternelle candidate d'ailleurs, connaît bien son sujet, mais ce dont nous avons besoin, c'est de clarté et d'unité. L'insoumission à l'égard de la clarté et de l'unité de la gauche dont les amis de Jean-Luc Mélenchon font preuve affaiblit toute la gauche car elles creusent les divisions.
Or c'est bien lors qu'elle sait s'unir que la gauche gagne.
Au terme de cette campagne, Lamia a déployé une énergie et un calme qui sont la marque de sa détermination et de sa patience. Dans les échanges avec les habitants, on a pu constater une disponibilité et une bienveillance à l'égard d'un visage nouveau à gauche.
Certes, la gauche est plutôt à l'aise dans cette partie de Paris, mais elle ne tient rien pour acquis. En effet, ceux qui ont un peu de mémoire se souvient que c'est dans cet arrondissement que, jadis, le Front national réalisa son score le plus élevé de la capitale et même si l'extrême droite est absente du scrutin, elle n'est pas absente des esprits.
Alors, dimanche, tous aux urnes ! Il est temps !
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