Un an déjà ce 16 avril que Danièle Hoffman Rispal nous a quittés. Beaucoup d'hommages et d'émotion avaient permis de manifester l'attachement que beaucoup d'entre nous avions pour cette militante qui était physiquement omniprésente dans nos réunions, dans nos événements et aussi dans nos cœurs.
Je suis persuadé que beaucoup de nos camarades du 11e et du 20e ne comptent plus les moments où ils s'attendaient à la voir surgir...
Encore aujourd'hui, c'est difficile de réaliser dans nos réunions de socialistes parisiens, dans la campagne de Lamia El Aaraje dans le 20e arrondissement de Paris, que Danièle n'est plus là, qu'on n'entend plus sa voix et qu'on ne la voit plus à nos côtés pour, inlassablement, militer.
Elle aurait été avec nous aussi pour honorer comme chaque 19 avril, la mémoire des insurgés du ghetto de Varsovie qui firent reculer les nazis en ce jour de Pessah de l'année 1943.
En pensant à elle et à Gérard qui continue à servir le PS comme ils l'ont toujours fait tous les deux, c'est bien sûr de tristesse et de nostalgie qu'il est question, mais c'est aussi de fierté et d'humilité.
Heureux d'avoir pu la compter parmi nous dans la délégation du Parti socialiste qui se rendit en Israël en 2016 - ce qui devait être son dernier voyage dans ce pays auquel elle était attachée, mais nous ne le savions pas encore.
Des femmes et des hommes d'origines modestes qui militent au mépris des retours rapides sur investissement, qui défendent l'émancipation de tous et la justice pour chacun, sans n'avoir pour uniquement moteur leur propre ambition, cela ne court plus beaucoup les rues et bien souvent, la générosité des idées lui a joué des tours face au cynisme des manœuvriers qui n'avaient pour seules convictions que leurs propres intérêts, mais il est clair que ce sont les militants désintéressés qui apportent le plus car ils savent surmonter les épreuves et se placer dans le temps long.
Depuis un an, la crise sanitaire met sous cloche une vie démocratique dont l'affaiblissement est aggravé par le fait que la gauche n'a plus la passion des idées et du débat vif.
Comme l'a formulé astucieusement mon ami Jérôme Saddier, la "politweet" a remplacé la politique. Le temps de parole est limité à 3 minutes dans les réunions et le calibrage de nos expressions numériques à 280 signes si on croit que tout se joue sur les réseaux sociaux.
Avant même que la crise sanitaire n'atteigne le cœur de nos relations sociales, ce qui va laisser des traces, la dépolitisation ambiante a conduit à vider les réunions politiques de leur sens et de leur intérêt.
La généralisation des webinaires est évidemment un bon moyen de poursuivre les réflexions et les débats, mais c'est toujours contraint et minuté : "veillez à couper vos micros !", "coupez vos caméras pour libérer de la bande passante !"
Danièle n'aurait pas respecté son temps de parole parce qu'elle aurait voulu qu'on respecte sa parole.
L'engagement pris il y a un an demeure : honorer la mémoire de Danièle et renouveler la profonde affection que nous avions pour notre mame ne se pratique pas que dans l'évocation des souvenirs, mais dans la poursuite de ses combats pour une gauche qui n'oublie pas d'où elle vient et qui ne cesse jamais de lutter pour l'emploi décent, le travail pour tous, l'émancipation, la traque sans fin du racisme et de l'antisémitisme.
C'est garder comme elle, quoiqu'il arrive, l'attachement à la gauche, à la France, malgré les décisions d'une Cour de cassation, en dépit de l'issue d'une investiture ou d'une élection...
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