Nous vivons des semaines qui ébranlent le monde et en ce mois d'avril qui révolutionne nos modes de vie, de consommation autant que le rapport au monde et à l'autre, ce cruel avril où le nombre de décès et le confinement limite l'expression de notre deuil, chacun y va de ses thèses pour préparer "le monde d'après". Comme si le prêt à penser pouvait se manifester aussi bien pour la sortie de crise qu'un simple commentaire sur l'actualité.
Comme pour cette terrible année 2015 qui frappa le pays avec une série d'attentats qui en annonçaient d'autres, chacun de nous connaît quelqu'un qui a été touché, de près ou de loin par le coronavirus.
Pour affronter la maladie, les mesures de confinement qui ont conduit au ralentissement puis à l’arrêt du fonctionnement normal de la région, - son activité économique, ses lieux culturels, de consommation ou de loisirs ou encore le système éducatif, ont entraînées d’importantes modifications de nos modes de vie qui ne seront pas sans conséquences durables.
Chacun de nous l’expérimente dans sa vie privée et sociale. Mais le confinement, après plusieurs semaines, provoque, révèle ou accroît de multiples fractures dans la société. Des fractures dont la réduction est une urgence sociale, économique, politique dont nous saisissons l’importance mais à peine l’ampleur.
Si on regarde nos territoires dans leur diversité : zones denses, quartiers aisés, résidentiels, quartiers populaires, zones périurbaines ou rurales, rares sont les espaces vierges de toutes perturbations en France comme dans beaucoup de pays d'Europe.
Les impacts ne sont pas forcément de même intensité ou de même nature, mais ils sont là, nombreux et durables si on ne les traite pas promptement et efficacement.
Mais il n’y a pas seulement ce qui se voit à l’œil nu, il y a aussi des effets nés de la crise actuelle qui peuvent se développer et dont il faut anticiper les évolutions.
Cette crise sanitaire n’est pas venue obscurcir un ciel sans nuage. Les conséquences du conflit des Gilets jaunes et la grève contre la réforme des retraites – deux confrontations sociales d’une ampleur, d’une durée et d’une violence inédite dans l’Histoire des mouvements sociaux que ce pays a connu depuis la Libération – continuaient à se faire sentir, aussi bien dans des secteurs productifs que pour des professions libérales. Plusieurs chefs d'Etat ou de gouvernement ont fait ce constat : il n'y avait eu de choc aussi violent depuis la seconde guerre mondiale...
Sur le plan politique, beaucoup de courants politiques voient dans la crise la confirmation de leurs avertissements et ceux qui sont au pouvoir sont contraints de s'adapter et de réussir mieux et plus vite que leur prédécesseurs.
Les moyens d'en sortir
Pour prendre un vocabulaire "médical" : le diagnostic - tout le monde sait le dresser - doit précéder la thérapeutique, mais cette façon de soigner c'est à la fois un processus et un résultat.
En anglais on parle de "recovery" quand on veut évoquer "la relance" économique et la guérison. Précisément, la guérison c'est le recul progressif de la maladie puis le constat de la disparition de la maladie avec des effets secondaires aussi minimes et indolores que possibles, idem pour les séquelles et les risques de rechute.
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