La Région Ile-de-France doit s'engager, au delà des mots, contre l'antisémitisme. Voici la position du groupe Ensemble Ile-de-France que j'ai présentée à l'instant :
Mes chers collègues,
La bête immonde n’a pas disparu. Elle a frappé à Pittsburgh, Copenhague, Bruxelles… En Ile-de-France. Il y a un mois à l’appel du PS, l’ensemble des partis républicains réaffirmaient dans la rue ce « non à la haine » car pour nous héritiers de 1789, Combattre l'antisémitisme est indissociable du combat pour l'émancipation. La France et l'Europe ont payé le prix de la haine et la laisser réapparaître ce n'est pas être à la hauteur de l'Histoire.
En cette semaine d’éducation contre le racisme et l’antisémitisme, les déclarations de Brigitte Bardot illustre que ce combat est sans fin.
Mais nous pensons que l’enjeu est trop grave pour en rester aux constats ou aux rappels. Il faut aussi un sursaut et un engagement.
Lutter contre la concurrence des mémoires, contre la banalisation, contre le négationisme, le relativisme et le complotisme que les réseaux sociaux ont sorti de la confidentialité dans laquelle cette pensée rance était confinée est devenu urgent.
Aujourd’hui, l’antisémitisme existe explicitement en politique. Comme hier contre Blum ou Mendès France insultés ou agressés par l’extrême droite. On ne combat pas l’antisémitisme par le racisme anti islam ou anti maghrébin.
C’est bien nourri d’un intellectuel antisémite français qu’un terroriste a tué cinquante personnes dans deux mosquées en Nouvelle Zélande.
C’est l’antisémitisme aussi d’un islamisme radical qui croit défendre la cause palestinienne en contestant une culture au lieu de combattre une politique.
Frantz Fanon disait « L’antisémitisme me touche en pleine chair, je m’émeus, une contestation effroyable m’anémie, on me refuse la possibilité d’être un homme. Je ne puis me désolidariser du sort réservé à mon frère. […] C’est mon professeur de philosophie, d’origine antillaise, qui me le rappelait un jour : “Quand vous entendez dire du mal des Juifs, dressez l’oreille, on parle de vous.” Et je pensais qu’il avait raison universellement, entendant par là que j’étais responsable, dans mon corps et dans mon âme, du sort réservé à mon frère. »
La Région doit s’engager dans ce travail éducatif.
Nous sommes prêts à y travailler car ceux qui ne tirent pas les leçons de l’Histoire sont condamnés à les revivre.
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