Il y a trente ans, un terrible tremblement de terre secouait l'Arménie. Et Aznavour chanta pour son pays de cœur...
Il fut l'artiste français qui eut probablement l'une des plus belles carrières internationales. La liste des titres et des personnes avec qui il a collaborées est interminable.
J'ai mesuré sa notoriété quand dans nos soirées - quand on avait fini une réunion politique - et qu'on dansait sur les tubes du moment, il y avait un moment Rachid Taha et un moment Aznavour et tout le monde chantait. Ceux qui ne connaissent pas apprenaient...
Aznavour, l'interprète de "l'Emigrant" était un fils de réfugié. De ces hommes et ces femmes qui quittaient dans des conditions misérables leur pays pour simplement rester en vie. Lui c'était l'enfant d'une famille décimée par le génocide des Arméniens perpétré par les Ottomans sous l'influence des Jeunes Turcs.
Ce génocide qui tua plus d'un millions d'hommes, de femmes et d'enfants et que la Turquie d'aujourd'hui nie toujours. En jouant le rôle d'Edward Saroyan dans le formidable Ararat d'Atom Egoyan en 2002 au côté du grand Simon Abkarian, il relisait cette tragédie qui se répète aujourd'hui, avec d'autres peuples, dans des régions voisines, comme si finalement, on ne tirait jamais les leçons des traumatismes de l'Histoire...
L'homme était né un 22 mai... Forcément, la date nous parle.
Vie digne d'une épopée qui a traversé toutes les générations et toutes les modes.
Enfant, ma chanson favorite était "mes amis, mes amours, mes emmerdes". Aznavour était un de ces grands avec Bécaud, infatigable !
On le verra toujours en haut de l'affiche.
Parti de peu, bourré de talent, il n'a jamais oublié ses origines et ses racines. Pas un de ces enfants gâtés dont le répertoire disparaît trop souvent sous les controverses débiles.
Il faut méditer cette vie et aspirer à cette grandeur.
Une vie s'éteint, sa voix demeure.
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