Qu’est-ce que le macronisme ? Un techno-bonapartisme et un centrisme (et un centralisme technocratique). Le macronisme n’a pas d’histoire, il n’a pas de mémoire et de ce fait, il est condamné aux emprunts permanents. Un coup à droite, avec cette sinistre loi « asile et immigration », un coup à gauche avec, le « Pass culture » qui vient d’être présenté par le gouvernement. Sauf qu’il s’agit là d’un téléchargement illégal : un copié collé d’une proposition plus ambitieuse portée en 2015 et 2016 par les sociaux-démocrates européens. Pas vraiment surprenant car parmi les promoteurs de cette campagne du Parti socialiste européen, une bonne partie est passé avec armes et bagages du côté obscur.
La « Garantie jeunes » était une initiative des sociaux-démocrates européens en faveur de l’emploi des jeunes. – six millions de jeunes européens sont au chômage. Elle portait aussi sur un élargissement d’Erasmus +, de meilleurs dispositifs pour la petite enfance également.
Le Parti socialiste européen avait mené une campagne dans toute l’Union européenne à laquelle d’ailleurs le Prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, avait participé. En France, la Garantie Jeunes avait été reprise par François Hollande en 2016. Elle comportait aussi un « chèque culture car, pour les sociaux-démocrates européens, à côté d’un accès à la formation, à la mobilité ou à l’emploi, « la culture a un pouvoir de transformation qui permet d’aider à promouvoir la cohésion sociale, la solidarité et l’engagement des jeunes dans la résolution des problèmes sociaux. Nous voulons développer chez les jeunes un réel sens critique, leurs propres idées, leur indépendance, créativité et capacité de compréhension de la complexité du monde par eux-mêmes », et que les « politiques culturelles doivent être au cœur de nos efforts de protection de la jeunesse face à la radicalisation, au populisme et aux idées nationalistes », le PSE proposait notamment un accès libre aux événements culturels ainsi qu’aux lieux culturels.
Leçons pour l’avenir
On peut imaginer que d’autres initiatives venues de la gauche européenne seront aussi « pompées » par le gouvernement, mais comme pour d’autres sujets, il faut toujours préférer l’original à la copie qui, n’est pas toujours conforme à l’original : nous militons pour une politique ambitieuse pour la jeunesse : la culture n’est pas un produit de consommation courante, elle est un facteur d’éducation et d’intégration sociale, elle est un facteur du vivre ensemble. C’est un point essentiel non seulement en France, mais aussi en Europe.
La culture est un bien commun qui permet à la société de rester humaine : connaître l’Autre, mélanger les identités, découvrir ce qui nous enrichit, retisser ces liens déchirés par le repli, l’ignorance, le racisme, le fanatisme, la relégation…
Regardons l’Europe centrale et orientale qu’on pointe souvent du doigt pour le recul de ces valeurs, mais dans son peuplement, elle est tout un mélange. Regardons les Nordiques ou les peuples des Balkans du sud : chacun parle sa langue, mais tout le monde se comprend. Regardons les Italiens, ce peuple pétrit de culture et de savoir.
Les six millions de jeunes européens qui sont au chômage ne veulent pas tous monter leur start-up et devenir milliardaires. Ils veulent un avenir décent et avoir les moyens de vivre sans la peur du lendemain.
Agir pour la formation et l’emploi est un pilier de l’intégration sociale et économique de ceux qui formeront les masses dans quelques années. Il ne s’agit pas d’un « troupeau » de contribuables, de données statistiques, de consommateurs, mais de femmes et d’hommes que nous voulons acteurs d’une démocratie sociale, disponibles pour l’engagement en faveur d’une société inclusive dans laquelle l’égalité des chances n’est pas un slogan, mais une réalité partagée.
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