Ces élections régionales ont un rendez-vous important pour les Franciliens car ils pourront renouveler leur confiance dans une gauche qui a transformé la région capitale.
Parmi ces Franciliens il y a des centaines de milliers d'ultramarins. Ces hommes et ces femmes venus de toutes les îles de France pour vivre en Ile de France. Une Ile de France qu'ils contribuent à transformer. Pas une commune sans ses associations culturelles, sportives ou ses réseaux de familles, pas une administration sans ses agents exigeants, l'Ile de France ultramarine existe, se mêlant aux autres citoyens qui font battre en rythme ce poumon économique de la France et de l'Europe.
En 2010, une demi douzaine de ces femmes et ces hommes ont été élus au conseil régional, tous groupes confondus, apportant leur contribution dans tous les domaines et leur singularité. Jamais assignés à case.
Acteurs sur la lutte contre la drépanocytose, ils ont incité la région à s'engager plus. Gardiens d'une mémoire vivante, ils ont agi pour que la mémoire de la traite soit un moment d'unité nationale. Ils ont été précurseurs.
Ainsi, quand l'équipe socialiste inscrit à son programme le projet de maison des îles de France, l'idée inspire le candidat Hollande. Depuis elle fait son chemin. C'est maintenant un projet à trois voix - Etat, région, Ville de Paris - qui a quasiment trouvé un premier lieu.
Depuis les grands mouvements sociaux de 2008-2009 auxquels la droite n'a rien compris et l'année des outremer à laquelle elle n'a donné aucuns prolongements, l'outre-mer s'est installée encore plus profondément au cœur de la Nation. Malgré les attaques sur "l'assistanat" en outremer, malgré les discours de Dakar et de Grenoble, malgré les agressions verbales de Claude Guéant quand celui était ministre sur "les civilisations qui ne se valent pas" ou celles plus récentes de Nadine Morano sur " la France, pays de race blanche ". Encore aujourd'hui, la gauche qui a tellement fait pour l'outremer qu'elle est majoritaire dans les DOM est assimilée au Front national par Nicolas Sarkozy. Ce Front national qui monte les gens les un contre les autres. Beaucoup d'électeurs de droite sincères se sont sentis trahis par un Sarkozy qui pense à lui avant de penser au pays. Ce n'est pas notre conception de la politique.
Comment croire une seconde que cette droite-là défendra sincèrement les intérêts de tous les Français en général, et de tous les Franciliens en particulier - sauf par calcul clientéliste ou par nécessité électoraliste ? Certains ne s'y sont pas trompés en soutenant en 2014 la candidate socialiste à mairie de Paris alors qu'ils étaient de droite.
On nous dira " la gauche n'a pas le monopole des voix ultramarins ". C'est certain puisqu'il n'y a pas de vote ultramarin. Mais il y a un vote francilien d'hommes et de femmes qui représentent une diversité de parcours, d'histoires, ce métissage social et culturel qui fait la France depuis plusieurs siècles.
Il y a aussi un symbole fort qui a précédé des politiques concrètes. En effet, depuis 2012, la France a les gouvernements les plus ultramarins de son Histoire. Pas à des postes subalternes. Sans couac, ni susceptibilité, ces ministres travaillent et contribuent à cette mission de redressement dans la justice. Justice, à ce poste, Christiane Taubira a reçu un torrent d'insultes et de haine inégalé depuis Léon Blum dans les années 30. Les attaques viennent d'ailleurs du même bord politique. Ca a bougé sur la vie chère, on a facilité les mutations de fonctionnaires et le gouvernement a choisi de préserver l'ambition du budget de l'outre-mer.
Ce sont les programmes de gauche qui sont le plus en phase avec une certaine idée de la citoyenneté. Nous ne croyons pas comme la droite, qu'il faut appâter l'ultramarin avec des promesses du genre "si tu me soutiens, je te finance". La droite, c'est le parti dont nombre d'élus, y compris en Ile-de-France s'en sont pris à Christiane Taubira, non pour sa politique, mais pour sa personne, dans un silence coupable des chefs de file de la droite. Nous nous en souviendrons longtemps.
Pour nous, les maîtres mots sont "respect" et citoyenneté". Le respect c'est d'abord le fait que nos candidats sont soutenus par leurs partis qui leur font confiance. Jamais ils ne toléreront des dérapages à la Morano ni ne les laisseront passer dans un silence coupable.
Quant à la citoyenneté, il s'agit pour nous d'inciter nos amis à prendre ce qui leur appartient : qu'ils s'emparer de la campagne, qu'ils interpellent les candidats et qu'ils votent en masse pour se faire entendre. Cette citoyenneté ne se découpe pas en tranches. Chacun sa culture et ses origines, mais une même société, un même territoire avec des opportunités pour tous pour que l'égalité redevienne plus importante que l'identité. Voilà pourquoi nous voulons une "Ile-de-France humaine".
Alors, dimanche, un seul mot d'ordre : Tous aux urnes !
Viviane Romana, Pierre Kanuty et Dominique Carotine,
candidats sur les listes socialistes en Ile-de-France
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