Le Front national est un parti raciste. Il n'y a pas que ses adversaires ou la justice qui le dit, ses propres dirigeants le prouvent, et l'assument.
Ainsi, Villers-Cotterêts, pourtant la patrie d'Alexandre Dumas, une fois de plus, s'illustre, sinistrement. Après avoir refusé de commémorer le 10 mai dernier la journée nationale de commémoration de l'abolition de l'esclavage, la mairie frontiste a été le théâtre d'une nouvelle agression à l'égard des Français d'outremer.
Ainsi, il y a une semaine, l'adjoint au logement a insulté un couple d'Antillais en leur demandant de "retourner dans leur cambrousse". Le terme signifiant "campagne reculée", nos concitoyens habitant les zones rurales aprécieront - quoique la présence de voisins antillais peut ajouter une pointe de chaleur bien appréciée.
Mais il s'agissait bien d'une insulte à l'égard de Français "pas comme les autres" parce que d'une couleur différente. Si ce n'est pas du racisme, c'est de la bêtise, ce qui n'est pas moins grave.
On se doute bien qu'en quête désespérée de responsabilité, Le Pen fille considérera qu'il s'agit là d'un acte isolé, voire, sanctionnera l'élu qui n'a fait que dire tout haut ce que dans son parti on pense tout bas.
Acte isolé ? Après les propos d'une autre élue FN sur Taubira la comparant à "un singe sur un vélo", après les propos, déjà anciens de Le Pen père sur l'inégalité des races, cela commence à faire beaucoup. C'est la réalité de ce parti. Sa nature profonde, malgré les efforts de respectabilité.
Il ne faut jamais oublier que le FN est le premier parti de France en termes de condamnations de ses dirigeants, élus et militants pour discrimination, incitation à la haine raciale ou violence, sans parler de diverses affaires de corruption.
Ô bien sûr, il y aura des analyses blasées, désabusées ou cyniques, même à gauche pour critiquer l'inutilité de ces postures morales, mais s'il s'agit de défendre les petits, ou de les entendre, on ne peut banaliser ou hiérarchiser les formes vicieuses de l'exclusion et de la discrimination, à moins qu'on n'en soit pas gêné. Ce qui serait, pour des républicains, un sérieux problème.
Voilà le FN tel qu'il est, dans sa violence et sa laideur. Voilà pourquoi il faut le combattre.
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