Le site en ligne Atlantico, d’orientation conservatrice et libérale est lui aussi en campagne et pour ce faire il n’hésite pas à inventer des faits qui n’existent pas.
Sous la plume de Nicolas Goetzmann, un spécialiste de questions économiques et financières, on lit que François Hollande mène une politique d’austérité – curieux qu’on retrouve cet argument de la gauche radicale dans un site libéral. C’est faux et cela a été démontré à plusieurs reprises. L’austérité qui crée des emplois et qui préserve les bas salaires ou les petites retraites en prévoyant des baisses d’impôts, cela s’appelle une politique de sérieux budgétaire et de relance.
Les auteurs du site n’ont jamais lu visiblement une seule ligne des textes votés par le PSE et ils prennent leurs désirs pour la réalité.
Une autre vue de l’esprit consiste à écrire que « le SPD ne pouvait présenter un candidat sans l’aval d’Angela Merkel ». C’est un mensonge et le signe d’une grande ignorance pour trois raisons.
Jusqu’à nouvel ordre, dans les Etats démocratiques, ce ne sont pas les chefs de gouvernement qui choisissent les candidats des partis qui ne sont pas les leurs. Donc il ne manquerait plus que le SPD ait besoin de l’autorisation du SPD pour déterminer sa propre politique !
Martin Schulz est la tête de liste du SPD pour les élections européennes comme en 2009 et il est également le candidat de tous les partis socialistes, travaillistes et sociaux-démocrates européens. Trente partis l’ont choisi au terme d’un processus démocratique auxquels militants et partis ont pu participer.
Dans le contrat de gouvernement qui constitue le programme de la grande coalition, Martin Schulz a dirigé les négociations sur l’Europe et fait inscrire un engagement clair pour une union bancaire avec une supervision européenne, un mécanisme et un régime de résolution européens ; la mise en place d’une autorité de résolution européenne et un fonds de résolution financé par le secteur bancaire. L’engagement pour que le sauvetage de banques qui relève de la responsabilité nationale ne mène pas automatiquement à une procédure de déficit et des programmes d'austérité, et pour que les États endettés puissent être soutenus par le MES.
L’accord de coalition prévoit aussi l'instauration de standards de salaires minimum partout en Europe, l’égalité des droits sociaux par rapport aux libertés du marché intérieur, l’amélioration de la directive sur le détachement des travailleurs et l'introduction d'un salaire minimum à 8, 50 €.
Et puisque les contrats de coalitions sont étrangers aux traditions françaises, précisons que le texte de l’accord de gouvernement indiquait qu’il n’engageait en rien la campagne de chaque parti pour les élections européennes.
Au lieu donc de diffuser des informations mensongères ou non vérifiés, les journalistes d’Atlantico auraient pu être plus rigoureux et résister à la tentation d’inventer des faits pour étayer la conclusion à laquelle ils voulaient arriver.
C’est donner beaucoup de pouvoir à la chancelière allemande, c’est faire preuve de beaucoup de mépris à l’égard d’un processus démocratique. Elle n’est pas la chancelière de l’Europe n’en déplaise à la droite allemande qui a trouvé un écho dans Atlantico.
A vouloir vider les élections de leur contenu, on nourrit l’abstention et on fait le jeu des populistes. De ce point de vue l’attitude d’Atlantico n’est pas très responsable du point de vue du libéralisme… politique.
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