J'ai longtemps travaillé avec dans mon champ de vision, une affiche du MFA qui trônait dans le bureau de mon camarade Alain Herbeth.
Il y a un an, nous étions avec Jean-Christophe Cambadélis et d'autres dirigeants du PSE à Lisbonne pour fêter l'anniversaire de la Révolution des Œillets en amont d'une réunion de travail. C'était très important d'humer sur place, cet air qui avait une coloration particulière alors que le Portugal vit sa crise la plus grave depuis justement le retour de la démocratie.
Entre le quarantième anniversaire de la Révolution des Œillets et les élections européennes, il y a exactement un mois.
En 1974, le FN qui avait deux ans, avait soutenu le régime de Salazar et la droite qui n'avait pas été fâchée du coup d'Etat au Chili six mois auparavant, était un peu inquiète de voir la démocratie portugaise renaître avec à sa tête, un PCP et un PS très populaires.
La gauche française elle, n'a jamais lâché la main de la gauche portugaise. Avant 1974 et depuis.
La démocratie en Europe est un bien précieux et parfois fragile. Les alliés hongrois de l'UMP et les cousins grecs du FN sont la preuve vivante que l'état de droit, la justice sociale et les libertés fondamentales peuvent être menacés.
Le peuple portugais peut être fier de ce qu'il a accompli. Mais il est évident que cet anniversaire se lit à l'aune de la crise. La dictature qu'il faut abattre c'est plus celle d'un régime autoritaire, mais celle de la finance folle aux dérives de laquelle l'austérité est la seule politique que proposent les conservateurs.
Si on ne veut pas que de la crise sociale éclose la dislocation de l'Etat de droit, il faut une autre Europe. Ni celle des conservateurs, ni celles des nationalistes. Il faut celle des héritiers de Mario Soares, celle des socialistes.
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