La droite européenne est sans tête. Les leaders conservateurs ne veulent pas trop se fouler pour trouver un successeur digne de ce nom à Barroso. Dans le pire des cas, il s'agira, une fois encore de recaser un premier ministre.
Ainsi la droite européenne est sans tête tandis qu'elle s'entête dans sa politique d'austérité, contribuant à raviver les idéologies les plus sombres, la gauche radicale se divise.
Le Parti de la gauche européenne (PGE) tenait son IVe congrès ce weekend à Madrid. Mais le coup d'envoi de sa campagne pour les élections européennes a été gâché par sa "section française". Sacrés français dit la chanson. Et pour cause : la réélection du président sortant, Pierre Laurent, a été contestée par... Jean-Luc Mélenchon. Celui ci aurait voulu être désigné comme chef de file de la gauche radicale - c'est le jeune leader de Syriza, Alexis Tsipras qui a été élu. Mais c'est pas cette première défaite qui fut l'objet de la discorde. Les pégistes sont en scission temporaire car ils dénoncent l'alliance du PCF et du PS... A Paris.
C'est le propre des groupuscules de subordonner les questions essentielles à leurs propres logiques.
Ironie de l'histoire, le même weekend, Trois adhérents du SPD sur quatre validaient le traité de coalition entre la CDU-CSU et le SPD pour la Grande coalition. Sujet sensible dans la gauche française qui y voit le spectre des années 2005-2009.
Mais ce que le SPD a arraché à Merkel n'est pas mince. Il y a bien sûr la mesure phare qui consiste en l'instauration du salaire minimum. Il s'agira d'un accord de branche - dans chaque Land, dans chaque usine, dans chaque entreprise, ce sera une négociation avec les syndicats. Les huit millions de précaires bénéficieront d'une mesure de justice sociale attendue depuis bien longtemps.
Merkel est désormais "tenue" par la démonstration de la détermination de son "partenaire junior". La réorientation de l'Europe est à l'ordre du jour. Le couple Schaüble-Gabriel, respectivement aux finances et à l'économie, sera un des éléments les plus stratégiques de ce gouvernement.
Il s'agit maintenant de continuer ce travail de sape : la droite n'a plus les pleins pouvoirs et une Europe plus juste est possible. Si on ajoute à cela la "déberlusconisation" de l'Italie engagée par Enrico Letta, il faut maintenant que les progressistes s'avancent.
On nous dira qu'une dynamique de rassemblement n'est pas possible à cause de la politique du gouvernement français, mais les mêmes disent avec raison que rien n'est possible dans le cadre européen actuel. Ce qui est juste c'est que la réorientation de l'Europe est possible. Il ne faut pas l'attendre, il faut la construire avec de bons rapports de forces. C'est ce à quoi travaillent François Hollande et les quelques chefs d'Etat et de gouvernement de gauche. Mais pour cela, il faut une majorité progressiste au Parlement européen.
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