Le 5
octobre prochain, pendant que les socialistes plancheront sur l’extrémisme et
le Front national, ce dernier fêtera son 41
e anniversaire. La flamme
brune n’a toujours pas été étouffée par les cendres que sa sinistre idéologie
continue de traîner.
Pour
une fois, on a raison de parler de Marine Le Pen. Son dernier délire qui se
situe dans une stratégie qui a déjà un an consiste à dédiaboliser son parti en
passant par les tribunaux. Une manière moderne d’instruire des procès
politiques, mais aucun juge de ce pays ne veut se grimer en Roland
Freisler !
Elle
promet d’attaquer en justice quiconque la traite, elle et son parti de
« fasciste » ou la qualifie « d’extrême droite ».
On a
peur.
Depuis
quelques heures, ils sont nombreux les internautes à se lancer dans la
démonstration salutaire de la véritable nature du FN, surtout après les mamours
que la droite fait depuis des années à l’extrême droite entre les lapsus de
Longuet, les signes « égal » de Fillon, les saillies de Sarkozy, les
diatribes indignes de Guaino pour le plus grand bonheur du Père Joseph, le
Patrick Buisson qui savoure chaque minute de cette lepénisation rampante qui
gangrène une droite métastasée par le cynisme, l’ignorance et l’amnésie et en
même temps la radicalisation.
Ces gens sont dans la
négation permanente. Ils n’étaient pas antisémites même s’il y avait une
affiche du Cercle national Sorbonne (CNS) dans le local de Paris IV à
Clignancourt sur laquelle on pouvait lire « Thé Levy Sion ». Ils
n’étaient pas d’extrême droite même si leur leader était un libanais maronite
admirateur de la Phalange… Ils n’étaient pas d’extrême droite même s’ils
avaient milité à Troisième voie, qu’ils fréquentaient Saint-Nicolas du
Chardonnet, qu’ils disaient qu’ils s’en foutaient de savoir si les chambres à
gaz avaient existées ou non…
Je
me souviens de Marine Le Pen venant assister au dépouillement des urnes lors
d’une élection, Crous ou Cneser je crois, entourée de belles gueules de fins de
races tout droit sorties d’un casting pour jouer des miliciens.
Et
ces descentes hebdomadaires à la Sorbonne ou Saint-Hippolyte dans
l’indifférence des autorités universitaires – à l’époque il n’y avait pas les
réseaux sociaux… Ces journées du Livre à Assas où les Fleury, Châtillon, Le
Brazidec, Mahé O Chinal et autre « Wolfram » faisaient le coup de
poing…
En
face, le front uni où pêle-mêle les deux Unef, l’UEJF, la JCR, Scalp Reflex,
Ras l’Front, Manifeste contre le FN, CNT ne reculaient pas… et les socialistes
n’étaient pas en reste.
Les
légendes étaient nombreuses et les annonces de descentes imminentes pas moins
rares… On en a eu des copains qui se sont fait cogner et revoir les
« nervis » reconvertis dans la com’ ou la grande politique n’y change
rien. C’est ça l’extrême droite. Résistant mal à ses vieux démons, elle s’est
toujours dérobée, s’efforçant de ne ressembler en rien aux images qu’on a
toujours eues en mémoire.
Comment
expliquer à un militant entré en politique dans les années 90 que la politique
de censure dans les mairies FN en 1995 ne rappelait pas les pires heures de
notre histoire ? Ce militant n’oubliera jamais Brahim Bouarram, les
chambres à gaz « point de détail », « Durafour
crématoire », « l’inégalité des races »… Et que dire de
l’agression d’Annette Peulvast-Bergeal, vous vous
souvenez ? A Mantes ?
Depuis
les années 60, Venner et de Benoîst, avec d’Orcival – celui de Valeurs
actuelles – se sont attachés à relifter l’extrême droite. Même le Figaro Magazine fut contaminé du temps de Pauwels. Laissant les délires
négationnistes et nostalgiques aux Bardèche, Faurisson ou Rassinier, ils se
sont attelés à une entreprise gigantesque : tout masquer. Par leur
appropriation de lectures rapides de Gramsci et d’autres auteurs, ils ont tenté
de tout reformuler.
Ce
négationnisme de soi-même est la marque de fabrique de l’extrême droite
moderne. Elle sait bien que ce n’est plus en paradant dans les rues, tout en
cuir et métal qu’elle peut gagner, ni par la terreur, ni par un racisme assumé.
C’est dans la dissimulation.
Tous
les courants politiques assument ce qu’ils sont. Jamais l’extrême droite. Elle
est dans le mensonge permanent. Elle vénère les Chouans tout en chantant la
Marseillaise. Elle affiche Salengro tout en lisant Maurras et Valat. Elle
honore la Résistance tout en se recueillant sur la tombe de Laval de Doriot.
Elle écoute la messe en latin entre deux colloques sur Thulé et trois réunions
sur les runes et le paganisme gréco-latin. Elle est antisémite, mais elle
soutient Israël contre les Arabes. Elle hait les Beurs, mais elle soutient les
Palestiniens. Elle défend les Phalangistes libanais, mais elle soutient Saddam
Hussein ou Bachar El Assad.
La
flamme tricolore du FN ? Un héritage direct du Mouvement social italien
(MSI) ouvertement néo-fasciste. Les parrains et les amis ? Des réseaux
nationalistes serbes aux nationaux populistes du PVV de Geert Wilders en
passant par les anciens SS comme Franz Schönhuber…
Marine
Le Pen est une arnaqueuse. Elle s’imagine qu’elle pourra changer d’image comme
un léopard ses taches. Elle se trompe.
Pour
que le FN ne soit plus d’extrême droite comme se prend à le rêver bêtement
Nicolas Dupont-Aignan, il faudrait une autocritique dont l’issue ne pourrait
être que l’autodissolution d’un parti qui ne renoncera jamais à être ce qu’il
est.
Bien
sûr, ce n’est pas le rappel de la sinistre histoire du FN qui peut le faire
baisser dans les urnes. Mais il faut éduquer les sans mémoires et ceux pour qui
tout se vaut.
Le
FN est le seul parti où on trouve des admirateurs de criminels de guerre qui
n’ont jamais renié leurs amitiés.
Et
surtout, le FN, « tête haute mains propres » est le parti dans lequel
on compte le plus de dirigeants condamnés par la justice.
Depuis
41 ans – C’est manifeste, le FN est d’extrême droite, au tribunal de l’Histoire
il est déjà jugé. Affaire classée. Donc nous continuerons à le combattre.
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