Demain, la Cité rose sera sur tous les écrans de France. Le film de J. Abraham évoque le quotidien de jeunes d'un quartier populaire de la banlieue parisienne entre premiers émois amoureux au sortir de l'enfance, petits deals et gros trafics, parcours du combattant en quête de réussite...
Dans l'ancienne banlieue rouge, au cœur de la cité rose, il y a des moments où on broie du noir, mais si on ne s'arrête pas de rêver, le ciel est toujours bleu.
Comme je l'ai écrit dans un billet précédent sur ce film, ne vous fiez pas aux critiques bien pensantes qui ne verront dans ce film - par ailleurs très attendu - une succession de clichés sauf à considérer que la vie est elle-même une succession de poncifs. Si tel est le cas, adieu la sensibilité au monde tel qu'il est et la détermination pour le changer !
Car à bien des égards, et sans qu'il y prétende, la Cité rose est un film politique.
Les raisons sociales et économiques qui ont créé les conditions de vie de ces jeunes, l'interprétation de leur quotidien, les répercussions sur la paix sociale, les moyens d'en sortir - répression ou réintégration - tout cela est politique et nul doute que les spectateurs, après le film, commenteront ce qu'ils ont vu d'un point de vue politique.
Depuis plus de vingt ans, il existe un ministère de la ville et toute un vocabulaire associé à ces politiques de retissage du "lien social". Educateurs, centres d'animation, conseils de quartiers, "Grands frères", médiateurs etc. Il existe une véritable armée de personnes formées ou motivées pour intervenir dans ce vaste champ qui parfois ressemble à un marais dans lequel s'embourbent des politiques publiques sans stratégies ni moyens ou une plaine si sèche que la moindre étincelle peut embraser.
J'aime bien cette métaphore de Pierre Joxe à propos du Kärcher, ce terme imbécile employé par Sarkozy lors d'une visite tristement célèbre dans un de ces quartiers. L'ancien ministre socialiste expliquait que lorsqu'on nettoie à coups de Kärcher, c'est-à-dire à très haute pression, on attaque jusqu'aux parties "saines" de ce qu'on veut nettoyer.
Bref, les politiques du Kärcher sont abrasives, pire, elles sont agressives, mais ce qu'on a vu depuis dix ans c'est qu'elles n'ont jamais existé. Au contraire, il y a moins de policiers et ceux qui restent ne doivent plus travailler dans le sens de la prévention, mais uniquement pour faire du chiffre.
Dans la Cité rose, on voit les trois visages de la police. Elle intervient contre les délinquants, elle tente de s'adresser aux jeunes, elle s'en prend aussi à eux quitte à faire erreur sur la personne. Aucun jugement. Mais l'ordre n'est juste que lorsqu'il s'exprime dans le cadre de la loi et c'est bien ce qu'on observe lorsque Djibril se voit refusé ses droits éléments d'avoir droit à un avocat, lui, le futur avocat...
Le film tombe bien. A un moment où la politique de la ville du gouvernement nommé en juin dernier se fait attendre, même si, loin des caméras, il se passe des choses. Elle ne doit pas être le parent pauvre d'un gouvernement de gauche. 30 ans après la Marche des Beurs, dont l'histoire est portée à l'écran et sera en salle à la fin de l'année, il faudra, en plus des annonces, des intentions et des commencements de nouvelles politiques, des résultats.
En attendant, allez voir la Cité Rose !
Dans l'ancienne banlieue rouge, au cœur de la cité rose, il y a des moments où on broie du noir, mais si on ne s'arrête pas de rêver, le ciel est toujours bleu.
Comme je l'ai écrit dans un billet précédent sur ce film, ne vous fiez pas aux critiques bien pensantes qui ne verront dans ce film - par ailleurs très attendu - une succession de clichés sauf à considérer que la vie est elle-même une succession de poncifs. Si tel est le cas, adieu la sensibilité au monde tel qu'il est et la détermination pour le changer !
Car à bien des égards, et sans qu'il y prétende, la Cité rose est un film politique.
Les raisons sociales et économiques qui ont créé les conditions de vie de ces jeunes, l'interprétation de leur quotidien, les répercussions sur la paix sociale, les moyens d'en sortir - répression ou réintégration - tout cela est politique et nul doute que les spectateurs, après le film, commenteront ce qu'ils ont vu d'un point de vue politique.
Depuis plus de vingt ans, il existe un ministère de la ville et toute un vocabulaire associé à ces politiques de retissage du "lien social". Educateurs, centres d'animation, conseils de quartiers, "Grands frères", médiateurs etc. Il existe une véritable armée de personnes formées ou motivées pour intervenir dans ce vaste champ qui parfois ressemble à un marais dans lequel s'embourbent des politiques publiques sans stratégies ni moyens ou une plaine si sèche que la moindre étincelle peut embraser.
J'aime bien cette métaphore de Pierre Joxe à propos du Kärcher, ce terme imbécile employé par Sarkozy lors d'une visite tristement célèbre dans un de ces quartiers. L'ancien ministre socialiste expliquait que lorsqu'on nettoie à coups de Kärcher, c'est-à-dire à très haute pression, on attaque jusqu'aux parties "saines" de ce qu'on veut nettoyer.
Bref, les politiques du Kärcher sont abrasives, pire, elles sont agressives, mais ce qu'on a vu depuis dix ans c'est qu'elles n'ont jamais existé. Au contraire, il y a moins de policiers et ceux qui restent ne doivent plus travailler dans le sens de la prévention, mais uniquement pour faire du chiffre.
Dans la Cité rose, on voit les trois visages de la police. Elle intervient contre les délinquants, elle tente de s'adresser aux jeunes, elle s'en prend aussi à eux quitte à faire erreur sur la personne. Aucun jugement. Mais l'ordre n'est juste que lorsqu'il s'exprime dans le cadre de la loi et c'est bien ce qu'on observe lorsque Djibril se voit refusé ses droits éléments d'avoir droit à un avocat, lui, le futur avocat...
Le film tombe bien. A un moment où la politique de la ville du gouvernement nommé en juin dernier se fait attendre, même si, loin des caméras, il se passe des choses. Elle ne doit pas être le parent pauvre d'un gouvernement de gauche. 30 ans après la Marche des Beurs, dont l'histoire est portée à l'écran et sera en salle à la fin de l'année, il faudra, en plus des annonces, des intentions et des commencements de nouvelles politiques, des résultats.
En attendant, allez voir la Cité Rose !
J'adhère à a totalité de ce que je viens de lire!
Rédigé par : nadia | 26 mars 2013 à 19:07