La langue française a une histoire et bien des expressions de la langue courante renvoient à des représentations datées ou discriminantes. Il ne s’agit pas de tout toiletter et de tout revoir en obéissant à un « politiquement correct » qui finirait par agacer tout le monde.
Mais si on s’interroge sur les origines de l’expression « école maternelle », voilà ce qu’on va découvrir.
L’école « maternelle » accueille les enfants entre 2 et 6 ans depuis 1848, date à laquelle le terme est apparu pour la première fois. Avant, on parlait de « refuges », puis de « salles d’asile » - pas sûr que le terme trouve grâce aux moqueurs du moment. Asile, car il s’agissait d’accueillir des enfants qui restaient livrés à eux-mêmes lorsque leurs parents travaillaient et de leur fournir une éducation et une assistance.
C’est d’ailleurs un des penseurs du socialisme utopique, Robert Owen (1771-1858), qui en avait créé un des modèles de référence outre Manche. En Grande-Bretagne, on parlait « d’Infant schools ».
Les femmes jouaient un rôle prépondérant car quand on lit les textes législatives de 1848 et de 1881 qui créent ces écoles, les hommes n’étaient pas prévus dans leur organisation. Il s’agissait, on l’a compris, d’appliquer le principe selon lequel la femme avait pour fonction sociale d’être épouse, mère et éducatrice…
Il va sans dire qu’il y a des hommes dans les métiers de la petite enfance, mais les femmes y sont historiquement majoritaires.
Aussi, en lançant ce pavé, Sandrine Mazetier suggère, si on veut bien aller au-delà des plaisanteries, qu’on repense le rôle des femmes et des hommes dans les métiers de l’éducation…
Sauf à considérer que la société ne doit jamais être questionnée… ce qui n’est ni une position de gauche, ni une démonstration d’intelligence.
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