Si à l'arrivée sur l'île de Ré, il a fallu se fader deux bourgeois bien racistes, on se régale en voyant à Rivedoux, la dernière commune avant le continent, un gentil restau antillais. C'est la revanche des nègres. Sur une île, on est chez nous.
Quelques centaines de kilomètres plus au sud, sur la même côte, on arrive à la Négresse, ça ne s'invente pas. C'est à Biarritz, la plus impériale des villes basques.
Biarritz n'a pas l'aspect ombrageux de Bayonne. C'est une ville de lumières, qui doit son éclat à sa vocation trouvée par l'impératrice Eugénie quand elle tomba sous le charme de ce qui n'était alors qu'un petit port de pêche - une ville pour estivants.
Cela dit, l'âme basque vous colle aux espadrilles tant elle est un concentré de tout. Vous aimez voir taquiner le toro dans de belles faenas ? Vous aimez le surf ? vous aimez la bonne chère ? la montagne, la mer ? les féroces mêlées ? les belles brunes ? venez en Euskadi, même si l'authenticité n'est pas à tous les coins de rues, c'est une entrée en matière et puis on est là pour se détendre.
La détente c'est regarder ces belles personnes dont on a l'impression que même pour aller chercher le pain, leur mise est étudiée. C'est drôle ces gens qui se comportent comme si "être à Biarritz" était en soi un acte d'affirmation de son appartenance à une certaine classe sociale.
Le coup de cœur de la journée, c'est la découverte de la synagogue de la ville. Un bâtiment érigé en 1904 d'après des plans dessinés par celui qui avait aussi conçu le casino municipal. Il y a aujourd'hui quatre cents familles environ de confession juive dans le coin d'après ce qui nous a été dit - nous avons été invités à ne pas simplement rester dehors, mais à entrer pour visiter.
Les Basques ont accueilli des familles juives qui fuyaient l'Espagne des rois catholiques, ils ont caché des familles fuyant les nazis. D'ailleurs les juifs ont introduit le chocolat à Bayonne au 17e siècle et aujourd'hui il arrive que des personnes découvrent leurs origines juives.
Il y a encore pas mal de travaux à effectuer pour que cette synagogue reprenne du service.
La mer est régulièrement en furie, l'affronter semble une folie, pourtant, c'est l'appel de l'aventure, comme cette famille qui émigra en Argentine, d'où fut issu un jeune médecin qui allait faire la révolution coiffé d'un béret "basque"...
Une aventure qu'on peut aussi vivre ici même à Biarritz, qu'on soit enfant métis aux racines sud-américaines ou venu d'Afrique, en effet, on est ici au pays des deux Serge, Blanco et Betsen qui ont marqué chacun à sa manière le rugby de ces trente dernières années.
Ils ont de quoi être fier les Basques.
Twitter : pierrekanuty
Ou ka confond ' coco épi zabrico. Pa rété anba soley cho a. (leçon numéro 1)
Rédigé par : elodie | 13 août 2012 à 09:57