C'est un conte de fées du capitalisme. C'est une aventure digne d'un film de Ron Howard qui aurait été produit par Dreamworks avec une musique de John Williams. C'est un road trip californien... L'histoire d'un Steve qui valait 3 milliards grâce à son génie.
En 35 ans, il nous a fait croquer dans le fruit jusque là défendu d'un univers technologique réservé aux grands. Il a mis les points sur les "i" de l'innovation, de l'Internet simple comme un clic ou de l'inventivité tous azimuts. Dès les années 80-90, il avait, par certaines machines, préfiguré le smartphone, le PDA ou la tablette graphique.
Apple est devenu un monde à part, une confrérie, une famille planétaire. On est Apple ou PC Windows comme on était Beatles ou Rolling Stones. Michael Jackson ou Prince, Star Ward ou Star Trek...
Apple était devenu une marque, un signe de ralliement à travers le monde, une communauté de ceux qui refusaient l’hégémonie du PC, entendez, non pas « parti communiste », mais celle de l’univers Windows et la gourmandise de Bill Gates dont l’allure faisait quand même moins sévère que Jobs, agaçait. Même avant que la compatibilité entre les deux systèmes n’existe les Apple people n’avaient pas peur d’être isolés ou minoritaires.
Chez moi en Martinique, nous n’étions pas à l’abri du progrès. La révolution de la micro-informatique avait aussi touché nos îles et au collège, les privilégiés dont les parents avaient acheté un micro-ordinateur étaient les stars de la classe. Je me souviens de mes rares copains qui avaient le ZX 80 de Sinclair (le seul ordinateur qui coûtait moins de 1000 francs), un Olivetti ou plus tard, le MO5…
Et puis un jour mon père est rentré à la maison avec une partition imprimée à partir d’un Apple qu’avait acheté sa patronne, Madame Monplaisir. 40 000 francs de l’époque.
On se souvient de la pub, de la pomme arc en ciel, des innovations d’une époque où on regardait en rentrant du collège un feuilleton qui s’appelait « les Petits génies » et où War games avait cartonné. L’ordinateur version Hal de Kubrick ne faisait plus peur, il ouvrait des espaces inespérés dans le monde.
Dans ces années là, l’ordinateur s’invitait dans le monde de la musique et du cinéma. Nous étions la première génération des jeux vidéos. Spielberg et Lucas étaient nos héros, Herbie Hancock et Stevie Wonder nos idoles.
Mes premiers pas sur un ordinateur, le furent sur un Mac. Pour aider à taper un mémoire puis pour maquetter des tracts au « BN » de l’Unef-id et faire la Lettre du Manifeste contre le FN. Quark Xpress et Word sur le tas, puis Photoshop avant de découvrir Netscape et le crépitement du modem qui se connectait à l’internet…
Mon premier Mac fut un iMac violet en 1998 acheté pour taper mon mémoire de DESS. Puis il eut l’ibook, le MacBook puis l’iPhone. J’ai toujours été « Mac » et alors que de nos jours l’ordinateur est devenu un objet banal, Jobs a fait d’Apple un univers à part entière. Une tablette, un smartphone ou un ordinateur, même au design le plus attractif n’est rien à côté d’un produit Apple. Aucune marque n’a réussi à créer ce sentiment là. Un peu comme si avec Apple on n’était plus anonyme.
Il y avait eu Léonard de Vinci, Denis Papin, Henry Ford ou encore Walt Disney… Au 20e siècle, nous auront eu le grand et désormais regretté Stevie Jobs. Merci d'avoir changé nos vies.
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