Le congrès du PSE à Prague se tient en même temps que le Sommet de Copenhague. Autant dire que la presse risque de ne pas s'intéresser de très près à la manière dont la social-démocratie européenne tente de réussir un rebond. Devant un demi-millier de congressistes, différents intervenants, avec une lucidité qui surprend ou amuse les moins eurolâtres de notre bon vieux PS, analysent les raisons de la défaite et envisagent les conditions de la victoire. Le congrès a réélu Poul Nyrup Rasmussen à sa tête pour un troisième mandat. L'ancien leader syndical devenu Premier ministre du Danemark, le dernier social-démocrate a avoir dirigé ce petit pays scandinave a souhaité engager plus en avant le Parti socialiste européen sur la voie d'une politisation plus forte et d'un renforcement de son action et de sa présence.
Alors que tous les leaders étaient annoncés, aucun chef de gouvernement social-démocrate n'était présent, Papandréou ayant eu des ennuis de santé. Ces absences ont causé la colère de Sigmar Gabriel qui a expliqué à la tribune du congrès que le PSE devait profiter du poids de ses leaders et se donner les moyens d'avoir une orientation politique et des positions communes y compris quand des socialistes sont au gouvernement.
Martine Aubry a, quant à elle expliqué que puisque tous les modèles de social-démocratie avaient échoué, il fallait reconstruire ensemble un projet innovant tout en retrouvant le lien avec la base sociale qui nous avait porté au pouvoir, c'est-à-dire les couches populaires et le monde syndical.
Bien sûr, Copenhague était dans tous les esprits. Mais au-delà des déclarations d'intention, chacun comprend bien qu'il faut aller plus loin que les promesses. Peut-on être à la fois dans la recherche sans fin du profit et dans l'accumulation d'un côté, tout en voulant protéger la planète ? Compliqué de surmonter cette contradiction. Mais le combat des socialistes à Prague et celui des défenseurs du climat à Copenhague est le même, la lutte pour un monde meilleur, mais pour les socialistes, puisque la pollution est une injustice, il faut que le combat écologique soit aussi virulent que le combat social.
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