Un livre mal écrit peut-il faire basculer un parti politique qui avait retrouvé un chemin ? Deux journalistes trop militants dans leur cynisme et leur détestation de Martine Aubry peuvent-ils à eux deux, réussir là où Sarkozy et certains ont échoué à l'intérieur du PS ? Pas sûr... J'ai pris le temps de lire le livre. S'il y a hold-up, c'est sur la bonne fois d'un lecteur que l'on abuse et que l'on arnaque en lui faisant croire que des révélations sulfureuses sont contenues dans ce livre sans cohérence autre que de taper sur le PS et sa direction. Rien de nouveau par rapport à ce que l'on sait et ce que l'on sait ne figure pas nécessairement dans le livre. Le livre ressemble à ces réquisitoires du temps de l'OCI ou du vieux PCF où l'on instruisait un procès en accumulant des bouts de faits pour inciter les militants à conclure à la trahison avant de procéder à la purge. Sauf à citer des gens pour accréditer une thèse qui ne suscite aucune prise de distance de la part des auteurs, le livre reste dans la tendance générale de la presse, bien avant l'arrivée de Martine Aubry à la direction du PS : les journalistes n'aiment pas le PS, ils ne lui concèdent aucune avancée positive et le moindre élément positif est minorité, la moindre touche négative est amplifiée.
Pourtant, le livre, déjà écrit avant l'Université d'été de La Rochelle est déjà dépassé, quelques heures seulement après sa parution car Aubry l'autoritaire a brillamment réussi sa rentrée politique et le PS, de l'avis même des commissaires politiques des temps modernes que sont les journalistes, a désormais "refermé la page du Congrès de Reims". Il a une feuille de route et une patronne.
Si le livre pousse le citoyen à s'interroger sur les mœurs politiques, il pousse aussi le militant, une fois de plus, à s'interroger sur le métier de journaliste. A qui fera-t-on croire qu'un journaliste ne traite pas son sujet en fonction de ses préférences ou des options de sa rédaction !
Et pourtant, la politique est bien plus grande que cela. Le PS entame une campagne de rénovation qui pour une fois sortira de la rhétorique pour entrer dans la pratique. On passera des intentions à l'action avec, à la clé, un vote des militants sur une série de questions.
Il y a donc deux choix possibles. Ressasser ce qui fut pour certains le cauchemar de Reims ou faire vivre l'esprit de La Rochelle, ce grand port de Poitou-Charentes d'où le navire PS pourraient enfin naviguer vers le cap qu'il s'est fixé au lieu de se jeter sans cesse sur des écueils qui pourraient bien finir par lui être fatals.
"Si le livre pousse le citoyen à s'interroger sur les mœurs politiques, il pousse aussi le militant, une fois de plus, à s'interroger sur le métier de journaliste."
Excellent, une bouffée d'intelligence sur Internet !
Rédigé par : Lecteur | 17 septembre 2009 à 21:38