Ce dimanche dans Ripostes, sur France 5, lorsque Benoît Hamon a expliqué que les socialistes français disposaient d'un programme commun aux trente et un partis des vingt sept pays de l'Union européenne, certains sur le plateau de Serge Moati ont pouffé. Et pourtant, c'est vrai, les socialistes sont bien les seuls. Ceci pour des raisons simples. Le socialisme est un mouvement international. Avant que n'existent d'autres partis en Europe, les socialistes se parlaient, s'influençaient et travaillaient déjà ensemble. Si le socialisme européen d'aujourd'hui fonctionne plus en termes de coordination des positions, l'aspiration à agir ensemble est très forte. En clair, depuis qu'il existe la possibilité de former des partis politiques européens, seul le Parti socialiste européen pouvait s'appuyer sur un héritage historique.
Quand on regarde l'ensemble des partis socialistes, travaillistes et sociaux-démocrates d'Europe, il y a plus de fierté à en retirer que de honte. Cet héritage ? C'est le rayonnement de la social-démocratie allemande au début du XXe siècle, c'est le modèle scandinave qui a inspiré la plupart des grands pays occidentaux, c'est la démocratie au Portugal, en Grèce et en Espagne... La gauche européenne c'est également, le modèle alternatif au conservatisme des Thatcher, Aznar, Berlusconi, Barroso et autres Topolanek, Kaczynski... l'alliance des conservateurs d'un côté et des libéraux de l'autre conduit à des alliances bien bizarres d'un pays à l'autre. On comprend pourquoi Bayrou se garde bien de dire ce que font ses amis au plan européen et qui sont leurs alliés.
Un pas important a été franchi avec la publication du Manifeste. Pour la première fois depuis dix ans dans l'Histoire de la socia-démocratie européenne, un document atteint une popularité importante. la dernière fois, c'était le document sur la Troisième voie de Blair_Schröder. La crise vient d'en éteindre les ultimes feux.
Alors comme le dit la presse, malgré tout cela, aucune percée électorale ne semble se profiler. Attendons le 7 juin, laissons la campagne se faire, laissons les arguments infuser. Surtout, il faut bien comprendre que pour que l'Europe change, il faut changer de majorité.
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