Que doivent penser les Français de ce congrès socialiste qui, décidément, ressemble aux caricatures les plus débiles que l'on devinent en lisant la presse ? Quel spectacle ! Grâce ou à cause de la communication moderne où transparence est devenu synonyme de vérité et ou ce qui n'est pas connu est soit inexistant soit suspect, le show socialiste est riche d'enseignement. On a l'impression que plusieurs cadres de ce parti se sont donnés le mot pour correspondre, plus fidèlement que jamais aux représentations du public : la politique ça pue, tous pourris etc...
A lire les profils de mes amis et d'autres "amis" sur Facebook, on s'amuse en imaginant chacun, de manière compulsive, décider de mettre son profil à jour, exprimant avec plus ou moins de retenue sa colère, son amusement et parfois, il faut bien le dire, malheureusement, sa haine. Aujourd'hui la situation du PS est celle d'une forteresse assiégée par les perdants de vendredi qui mettent une pression d'enfer, en n'hésitant plus, par leurs déclarations, à dépasser toutes les limites. Ce sont eux qui font le moins preuve de retenue. La valse des accusations donne le tournis. Si tout va bien, mardi soir, ce sera fini.
J'ai signé un appel au calme et au retour à la politique et au combat contre la droite hier dans lequel on invite à sortir du "piège des procédures" car tout jugement rendu par la justice sera éminemment politique autant dans ses attendus que dans son interprétation. En appeler à la justice c'est tenter de gagner sur le plan judiciaire ce qu'on a perdu sur le plan politique. C'est briser durablement ce parti car le vote des militants aura été subordonné à la logique des tribunaux. C'est avouer que les instances et les règles communes du parti ne sont pas légitimes. Il faut tirer des leçons de l'Histoire. Même si la justice s'en mêle, ce sont les logiques politiques qui l'emportent.
Pourquoi cet appel ? D'abord parce qu'il fallait que les militants s'expriment dans le monde réel du débat politique et réaffirment ce qu'il disaient dans leur vote. Durant tout le congrès, on n'a cessé de réclamer "le respect du vote des militants". C'était même un des arguments des concurrents de la motion conduite par Martine Aubry. Ce qui est maintenant en cause c'est autant le respect du vote demain, que le respect des conditions de vote de la semaine dernière. En écoutant Ségolène Royal sur TF1 samedi soir, j'ai noté une approche très "anti-PS" dans ses propos. Explique que le code électoral s'applique dans les votes internes du PS démontre une méconnaissance du fonctionnement d'un parti qu'elle a voulu diriger. Dans le PS, il y a des statuts, réformés d'ailleurs à l'initiative de l'un de ses proches et on pond même des circulaires pour rappeler les règles. Tout cela se fait avec l'accord unanime de toutes les sensibilités. Elle a parlé d'observateurs qu'il faudrait inviter pour un autre vote. C'est oublier que c'est déjà le cas, sauf quand ils sont interdits d'entrée, menacés ou expulsés comme on le fait régulièrement dans les fédérations qui la soutiennent aujourd'hui. Mais encore une fois, sa culpabilité ne relève pas du fait qu'elle les initie, mais du fait qu'elle les cautionne par son silence. Le "royalisme" aurait du commencer la rénovation par celle des pratiques de ses propres fiefs. Voilà qui aurait été un signe fort.
Il ne faut pas se satisfaire de cet fracture fatale entre deux PS. Le parti socialiste contre le parti ségoliste ? Trop tôt pour le dire. Il faut tout faire pour retrouver l'unité au lieu de constater qu'elle est brisée, de refaire l'Histoire pour chercher des responsabilités, pleurer sur le sort du parti et se ranger du côté des observateurs amers.
Que faire ?
Trop d'intérêts communs sont en jeu pour qu'on ne trouve pas une solution qui tienne compte du vote. On va donc en sortir par le haut. Les contestations resteront fortes un moment, Véhémentes en paroles, faibles en portée réelle si ce n'est au début sur l'image du Parti et celle de leurs auteurs à la fin. Les plus intelligents sont les plus silencieux.
S'il reste un peu d'Obamania, constatons que pendant ce temps, le futur président américain est en train juste de former une dream team...
voir la jurisprudence: SPPS vs cgt :-)
Rédigé par : pouss40 | 24 novembre 2008 à 14:31