Derrière ce titre simple, une réalité tout aussi simple.
Voter Royal, c'est réintégrer Frêche. Voilà ce que serait l'effet Obama. Ce serait plutôt un effet Ô Banania si on me permet ce mauvais jeu de mot tout aussi mauvais que le scénario auquel on assisterait. Voter Hamon c'est réduire le PS à l'ex gauche du non qui a été incapable de présenter les réponses qu'elle promettait. Il faut donc voter pour Martine Aubry car sur la question du rassemblement, elle a démontré que pour construire demain, il ne faut pas s'obstiner à maintenir les divisions d'hier et dès lors qu'il y a accord sur la ligne politique.
Beaucoup hésitent. La situation n'est pas celle qu'ils voulaient, mais la réalité est là. Abrupte, mais incontournable et, il faut faire avec pour atteindre, malgré tout ses objectifs. C'est ça la politique. Il y a deux cultures dans le Parti socialiste. Nous ne sommes plus au temps du Congrès de Metz où il s'agissait de deux cultures dans la gauche. Là, il s'agit de deux conceptions du parti et de la politique. Hier soir, lors d'une assemblée générale de section, on a pu voir dans le réel ce qui se profile. Les partisans royalistes ont instruit un procès en sorcellerie à tout le monde, répétant inlassablement leurs arguments reçus par mails dans la journée, sans jamais chercher à convaincre. Si comme le dit justement Ségolène Royal, il y a un choix entre deux partis, un ancien et un nouveau, le visage donné par ses amis ne donner pas ce désir d'ordre nouveau. Je ne parle pas de ses soutiens (des parlementaires en plus) qui s'en prennent physiquement aux journalistes, ni des outrances de son lieutenant picard, mais de l'idée même qu'elle se fait du parti. Ses deux discours du congrès sont contradictoires l'un avec l'autre. En déplaçant le débat sur l'affaire des cotisations, elle entre sur un terrain dangereux. Il ne faut jamais trop parler d'argent, surtout quand on a été la candidate du PS à la présidentielle. Des choses pourraient être révélées... Certains salaires, certains frais d'entretien de personne, certains coûts en déplacements etc...
La responsabilité de la motion arrivée en tête était en effet de chercher à rassembler. Pas par le débauchage, mais par l'offre politique. Elle en fut incapable car en réalité, elle méprise trop ses concurrents. Son souhait n'était pas "devenir majoritaire", mais être hégémonique. Mais le vote existe.
Introduire une culture plébiscitaire dans le PS en demandant aux militants de trancher des questions qui relèvent des instances politiques, c'est vider ces instances de leur contenu. On n'y parlait plus trop politique, Martine Aubry proposait justement de les repolitiser.
Rien n'est donc joué !
Tout ce que j'ai appris en dix-huit ans de militantisme remonte en ces jours où l'avenir du Parti socialiste se joue. N'en déplaise à Vincent, l'UNEF est une excellente école de formation que l'honnêteté interdit de réduire à une usine à manœuvres. D'ailleurs, dans son courant, les réunions avec Juju, Assouline et Valls ne doivent pas être tristes... Avec Jospin puis Strauss-Kahn, nous avons été éduqués dans une certaine conception du Parti. Elle peut sembler rigide à certains, mais c'est une école de la précision et de la justesse. Sans être plus "léniniste" que cela, nous nous méfions de la "spontanéité des masses". Nous ne croyons pas non plus que le parti détienne la vérité révélée, mais il joue un rôle important dans l'organisation et la politisation des citoyens.
Ces derniers jours, les propos sur Frêche ou la vente du siège ou encore l'argument selon lequel Royal est la seule qui peut battre Sarkozy en 2012 ont achevé de détruire les derniers doutes pour ceux qui avaient échappés au discours de Reims. Quand nous avons travaillé dans Besoin de gauche, nous disions "non à la présidentialisation". Avec Ségolène Royal, on y est. Nous disions "oui" aux primaires à gauche. Si elle est déjà candidate pour 2012, c'est qu'elle ne veut pas de primaires à gauche, mais un plébiscite dans la gauche et au-delà. Or, si elle a été naïve en proposant Matignon à Bayrou, elle devrait être lucide et savoir que le Modem n'a jamais eu pour ambition d'être un supplétif du Parti socialiste sur le plan national. François Bayrou n'a brisé l'UDF que pour être un candidat "ni droite ni gauche" à l'élection présidentielle. Bayrou pense surfer sur la faiblesse de la gauche pour se substituer à elle dans l'opposition à la droite. En attendant, il vote plus souvent avec l'UMP qu'avec le PS...
Bien sûr certains camarades se retrouvent à devoir soutenir une candidate, Martine Aubry dont ils ne veulent pas. Mais c'est aussi cela la politique. Au nom d'une histoire, d'une conception du parti, ne peut-on pas, pour le coup, mettre ses ambitions personnelles "au Frigidaire" et choisir le candidat qui nous ressemble le plus pour relever ce parti ?
Camarades, ne faites pas de calculs, ne vous abstenez pas, votez et faites voter pour Martine Aubry dès ce soir !
Merci pour les commentaires réalistes mais la culture de négociation n'est pas encore majoritaire DANS LA PARTI;
ELLE PEUT LE DEVENIR...LA PREUVE bientôt
QUEL EST VOTRE MEL ?
Emile
Rédigé par : michel | 21 novembre 2008 à 12:02
"Il ne faut jamais trop parler d'argent, surtout quand on a été la candidate du PS à la présidentielle. Des choses pourraient être révélées... Certains salaires, certains frais d'entretien de personne, certains coûts en déplacements etc..."
Je ne sais pas exactement ce que tu veux dire par là,
mais soit tu en dis trop, soit pas assez.
Développe un peu, ou alors silence...
Ce genre d'assertion, à un tel moment est pas très propre...
(ceci dit, j'ai soutenu BDG, mais tendance mosco, et je suis loin, très loin d'être un ségolênolatre)
Rédigé par : xavier | 21 novembre 2008 à 12:35
hmm
SR a laissé une sacré ardoise au PS avec sa campagne pharaonique, la commission de contrôle des comptes de campagne avait retoqué des dépenses liées au maquillage de la candidate. Ségolène Royal a demandé le remboursement de plus de 50 000 € sur ce poste. La commission lui en a accordé un tiers.
Rédigé par : julien | 21 novembre 2008 à 15:25