"We'll make him an offer he can't refuse"
Le problème d'un parti d'élus, c'est que ce statut fait souvent autorité dans ce qui aurait pu être un débat politique. Le mécanisme est simple. Dans les listes de signataires, on aligne "les grands élus" comme au premier rang des meetings quitte à donner une image qui relève plus - avec une moyenne d'âge légèrement moins élevée - du politburo du PCUS en 1976 que de la joyeuse et bordélique énergie des meetings de l'époque où "la majorité politique de la France rejoignait sa majorité sociale".
Dire que Machin, maire de telle ville, soutient telle motion est sensé faire sens. Mais quel sens ? Surtout quand il s'agit d'un maire élu depuis 30 ans ici, d'un autre, connu pour ses pratiques là, ou d'un troisième qui s'est allié ailleurs avec le Modem... L'électoralisme a ses logiques, qui s'imposent à la noblesse d'âme des militants qui ne rêvent que de vivre à la hauteur de leurs idées.
On aime à mobiliser un véritable dispositif municipal. Soit en ayant fait adhéré ici, des agents de la ville, là des gens qui demandaient un logement ou une place en crèche, soit en rapellant à certains collaborateurs les soudains devoirs de réserve que leur incombe leur fonction - " tu signes la motion du maire ou c'est la porte ". Sans parler des "pressions amicales" dans les couloirs des mairies... On sait que ça existe, mais c'est tabou...
A un échelon moindre, on entend, parmi les arguments de débat cette nécessité de voter la motion A à Paris parce que c'est celle du député ou du maire du coin. Si on prend le cas du 19e arrondissement, vu que le maire et le député ne sont pas sur la même motion, ça doit être plus difficile comme argument... Quoique. Bref, rappelons que le vote d'une motion n'est pas un vote de confiance et qu'une motion de congrès n'est pas une motion de censure...
Veut-on que le parti soit à la merci de petits cons de Corleone de pacotille qui se prennent pour des Dons ? Voilà pourquoi il faut lutter contre toute forme de municipalisation du débat du congrès à Paris.
Lu dans le Nouvel Obs
La majorité des permanents du PS seraient favorables à la motion Hollande-Delanoë d'après l'Obs, qui reprend le propos d'un proche de cette motion... Si les permanents du PS sont des gens comme les autres, alors, ce ne sont ni des ingrats ni des godillots. On leur fait dire beaucoup de choses, mais on ne leur dit pas toujours grand chose. En réalité, ils sont, dans leur globalité, plus à gauche qu'on ne le croit... Suivez mon regard. Oups, j'espère que cela n'occasionnera aucune "normalisation".
Quand Jospin et Vaillant se taisent
AG de section dans le 18e cette semaine dans la section de Lionel Jospin et de Daniel Vaillant. Les deux soutiennent bien évidemment la motion Delanoë. Mais alors qu'ils sont conscients que "ça ne prend pas" et que la presse commence à distiller l'idée que Bertrand pourrait être battu, ils ne sont pas montés au front. Signe ou signe ?
Le pôle écolo ou le tacticisme durable
Alors que le PS n'a jamais été aussi pertinent dans sa compréhension de l'enjeu écologique, voilà que le "pôle écologiste" est allé au bout de sa démarche. Pourtant, ses principaux orateurs parlent beaucoup plus de tactique que de "fond". Un peu comme s'ils avouaient le caractère "refuge" de leur motion : un moyen de ne pas choisir. Que nous réservent-ils ? Une motion refuge ou une motion écran ? On n'est pas loin de l'instrumentalisation. La situation politique commandait plus de sérieux...
à paris et ailleurs
tout le monde se plaint d'une situation dont personne n'est en réalité indemne
on peut argumenter pour la motion A sans en passer par là:
http://sauce.over-blog.org/article-24084109.html
Rédigé par : Martin P. | 27 octobre 2008 à 17:01
excellente analyse à mon humble avis !
Rédigé par : rodolphe | 27 octobre 2008 à 21:13