La campagne passionne moins qu’il y a quelques mois. Il faut dire qu’une telle course de fond ne pouvait maintenir le même niveau d’intérêt dans notre société du zapping politico-médiatique, y compris parce que les candidats eux-mêmes sont d’une certaine manière, des héros fatigués.
Trois éléments marquent la décantation en cours. D’abord, Hillary Clinton n’est pas parvenue à renverser la vapeur. Ensuite, l’exacerbation de la confrontation – peu de divergences idéologiques aggravent les conflits – entre les deux semble avoir creusé un fossé au sein du Parti démocrate qui mettra un temps trop long à retrouver le dynamisme qui l’avait « boosté » dans les mid-terms et au début des primaires. Enfin, la fin de la pièce côté républicain a donné à McCain un temps d’avance qu’il a mis à profit pour s’installer durablement comme « le » candidat conservateur et voyager à loisirs alors que son adversaire démocrate n’est pas encore connu et que lorsqu’il le sera, il ne sera pas encore fin prêt…
On ne connaît pas encore à cette heure le ticket bleu. Les conjectures du début demeurent. Si l’avance d’Obama est confirmée, la question sera « que faire d’Hillary ? » la vice-présidence ? la place de Dean à la tête du parti ? Quoiqu’il arrive, pour que les démocrates gagnent en novembre, il faudra unir les forces et faire comme s’il n’y avait jamais eu de primaires.
Du côté conservateur, ce sera un renouvellement global à l’évidence. Il y a déjà des rencontres. Des noms circulent. Du haut de ses 72 ans, McCain n’est plus tout jeune. S’il a, à quelques mois près, l’âge de Reagan à son investiture en 1981, sa santé n’est pas très bonne. D’ailleurs, l’âge peut être un argument en faveur des démocrates. C’est pourquoi ce sera l’un des trois éléments du profil selon les observateurs. Un colistier plus jeune, plus à droite pour rassurer des conservateurs un peu défrisés par le côté « électron libre » du sénateur de l’Arizona et issu d’un Etat du Sud ou de l’Est.
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