Le congrès commence...
Alors que la "célébration" du 40e anniversaire de Mai 68 est déjà bien entamée, nous autres socialistes allons vers notre 75e congrès. Le conseil national qui s'est tenu en début de semaine en a fixé le calendrier. Le déroulement même de ce conseil national a démontré combien la réforme du fonctionnement du Parti socialiste devenait "urgente". La juxtaposition des interventions dans une indifférence qui croissait à mesure que l'heure avançait, tout cela coupé par un vote qui vidait de leur contenu la vingtaine de prises de paroles qui suivaient, tout cela montre qu'on ne débat plus guère de politique. Cela laisse un champ immense aux arrières pensées et aux combinaisons de couloir. Pas étonnant que nous n'ayons pas "bonne presse", parfois.
C'était le premier conseil national depuis la formation des Reconstructeurs. L'intervention de Claude Bartolone et celle de Jean-Christophe Cambadélis ont permis de montrer que "la chose" commençait sérieusement à prendre. On y reviendra. Pour l'heure, on a raison de vouloir faire en sorte que le PS fasse un congrès ouvert. Car au lendemain d'une telle victoire, il faut pousser son avantage. Le congrès doit montrer que le PS est de retour, pas seulement dans les urnes, mais aussi à la pointe du combat contre la droite et qu'il entend revenir durablement dans les têtes pour incarner l'alternative à la droite.
Vieux démons
François Hollande a commis cette semaine la même erreur qu'à la rentrée 2007. Tout en jurant vouloir conduire le Parti "dans l'unité" vers la clarification et le respect du calendrier, voilà qu'il s'en émancipe au détour d'un entretien pour annoncer qu'il pourrait être candidat en 2012. De quoi relancer les conjectures et les arrières-pensées. Cette manie de torpiller un dispositif qui avait le mérite de contribuer à la sérénité est agaçante. L'avenir du président du conseil général de la Corrèze est une question qui ne concerne pas l'ensemble du Parti socialiste., même si les grands manœuvriers du congrès se demandent au risque de l'insomnie : "que fera François Hollande ?" Ségolène Royal, est du coup, l'autre candidate déclarée pour 2012. Un air de déjà vu ? Assurément car, elle aussi, veut son texte de congrès, seule, comme Hollande pour sa contribution en 2003.
Une histoire de main tendue
Les relations entre Delanoë et Cambadélis ne tiennent pas de l'histoire d'amour. Ces deux jospinos historiques n'ont jamais pu s'entendre et parfois, cela a pris des airs de pugilat. Mais tous deux font de la politique, tous deux ont appris de Mitterrand. Bertrand, c'est la mise en scène de sa propre personne dans le refus systématique de se voir imposé quoi que ce soit par qui que ce soit, mais quoi qu'on lui dise, il l'entend. Si le "delanoïsme" n'est qu'une image médiatique - ce que le royalisme était au début, précisément au moment du congrès du Mans, il est aussi le désir d'un avenir pour ceux qui jadis furent jospinistes, ceux qui voient en lui un autre visage pour le socialisme du XXIe siècle dont le double succès à Paris est la preuve de sa validité. Rien ne justifie sur le plan idéologique ou même stratégique, que l'enfant du XVIIIe et le gominé du XIXe ne se parlent pas et ne fasse pas de chemin ensemble. Sauf la peur de l'un de se faire poignarder par l'autre ou le refus de l'un d'être enchaîné par l'autre. Sauf qu'entre le Maire de Paris et le député de Paris, chacun a ses forces et son autonomie. Alors pourquoi pas ? Cela servirait le parti car une grande alliance des réformistes permettrait de faire les choses dans l'ordre : réparer le parti après la défaite, le préparer pour la reconquête. Sauf si on s'oblige à choisir le candidat tout de suite...
Une alliance contre nature peu en cacher une autre...
Dans notre jeunesse nous avons reçu pas mal de leçons de gauche. Parmi les donneurs de leçons, certains qui ont gagné la ville d'Asnières en s'alliant avec une liste "divers droite". Bonne chance pour les conseils municipaux. Dans notre Puy-de-Dôme adoré, c'est le président du conseil général qui s'est assis sur le vote des militants en décidant de se maintenir et de se faire réélire avec les voix de la droite, soutenu dans cette entreprise par le très élégant, délicat et sensible sénateur Charasse. Décidément, Pierre-Joël nous manque plus que jamais !
vendredi 21 janvier
clermont-ferrand. j'assiste aux obsèques de pierre-joël bonté, le président de la région auvergne. terrassé par une crise cardiaque à 59 ans.
il y a parfois, dans la vie, des hommes que l'on ne connaît pas intimement, que l'on apprécie pourtant beaucoup, que l'on aimerait voir plus souvent, et que le destin arrache brutalement. pierre-joël faisait partie de ceux-là.
il avait ce mélange particulier d'humilité et d'efficacité que l'on rencontre chez ceux qui n'ont jamais cherché à faire carrière et que les hasards de la vie ont poussé à prendre des responsabilités.
c'est ainsi qu'il avait fini, sous la pression de ses amis, par abandonner, peut-être à regret, la présidence du conseil général du puy-de-dôme pour assumer la lourde responsabilité de sa région.
il avait aussi, et, évidemment, cela me plaisait, de nombreuses cordes à son arc au-delà de la politique- en particulier une passion pour l'asie, et notamment pour la thaïlande pour laquelle il partait régulièrement.
la foule est immense, ce matin, diverse, chaleureuse, émue- moi aussi.
dsk sur 365 jours page 113
Rédigé par : maria | 29 mars 2008 à 21:01