Pierre Moscovici prend peu de vacances. C’est un vrai bosseur. La seule liberté qu’il prend quand tout le monde est ailleurs, c’est d’économiser sa mousse à raser. Du coup, dans le landerneau socialiste parisien, composée parfois de douze personnes, la grande question c’était, new look pour Mosco ? A mille lieues des histoires entre le Sarko et la Bruni !
Depuis cet été, le député du Doubs a pris son envol. Comme d’autres, il a tiré les conséquence du départ de Dominique Strauss-Kahn en se donnant plus de liberté. Du coup, il s’est beaucoup exprimé, apparaissant désormais dans le paysage politique comme une figure « qui n’a pas beaucoup servi », et qui, ayant passé à la fin de l’été le cap de la cinquantaine quitte le statut qui lui collait à la peau de brillant petit frère ou de fils spirituel pour, comme il le dit lui-même « faire pipi tout seul ».
Il n’en faut pas plus pour que l’on se pose alors la question sur ses ambitions. Pour le courant Socialisme & démocratie, la chose est dans quelques têtes, mais personne n’en parle parce que l’intéressé mène sa barque en solitaire et qu’il n’a sans doute décidé qu’une chose : briguer la candidature, mais pas encore donner le coup d’envoi de sa campagne.
Alors, on n’en est encore qu’au stade du désir. Pour le coup, ceux qui le connaissent peu voient en lui un techno froid, distant et cassant, un peu droitier. Les autres, plus indulgents, mieux informés et plus justes devinent son intelligence, un contraste entre assurance et timidité.
Nul doute qu’une fois les élections du printemps passé, on passera à la vitesse supérieure.
Alors grande question « Mosco si ou Mosco no ? » Cela dépend dans quelle situation on se trouve. S’il s’agit de commenter la valeur d’une candidature parmi quatorze, il est assurément le meilleur placé pour mettre le PS au niveau des partis socialistes et sociaux-démocrates modernes que l’on trouve au pouvoir ou dans l’opposition en Europe. Pour le reste, la vraie interrogation porte sur la dynamique qui permettrait de faire échec au duel Delanoë – Royal. Ensuite alors on peut trouver le meilleur candidat pour l’incarner. On le voit bien, ce doit être quelqu’un qui peut rassembler au-delà des seuls rangs « strausskistes ». Où l’on retrouve une fois encore la nécessité d’un front unique dans le parti par-delà le seul courant social-démocrate orthodoxe.
Désirer que Pierre descende d’un étage rue de Solférino pour monter d’un cran dans l’appareil du Parti c’est un chose, créer les conditions d’une majorité politique qui œuvre à la reconstruction, c’est un préalable incontournable.
Dire que l'un des nôtres est "droitier", c'est utiliser les mêmes arguments que l'extrême-gauche envers les sociaux-démocrates. S&D n'est pas dans une situation telle que l'on puisse s'autoriser ces petites phrases entre nous.
Mais est-ce que ce qu'entreprend Mosco est légitime ? Oui, même si on peut certainement avoir quelques réserves. Dire que l'on n'est pas soit même un présidentiable, c'est saper son autorité. Aujourd'hui, les présidentiables ne sont pas connus. Afficher sa candidature alors que S&D pourfend l'annonce précoce de celle de Royal, ça peut aussi apparaître comme une maladresse.
Mais Mosco donne aujourd'hui de la visibilité à S&D et perturbe médiatiquement le duel Royal-Delanoë, sans insulter l'un ou l'autre. Ce n'est pas si mal.
Mais ce qui lui vaut ta sévérité, c'est probablement de s'être trop s'intérrogé sur les parts d'ombre du contrat de rénovation, de ne pas le signer. Il faut bien admettre que les alliances tous azimuts, inimaginables il y a encore quelques mois, paraissent un peu contre-nature à certains militants de S&D. Même si c'est sur la base d'un bon texte. On sait ce que les opportunistes font de tels engagements quand ce profilent les primaires.
Rédigé par : Alice | 12 janvier 2008 à 11:49
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Rédigé par : Ferdinandrg | 22 mars 2008 à 14:54