Pour une fois, le pronostic ne fut pas le bon. Finalement, tous les rénovateurs en herbe ne se sont pas rués pour rivaliser d'éloquence et de propositions dans les pages Rebonds ou Horizons. Le paysage socialiste est calme. "trop calme" diraient les acteurs dans les films à suspense...
Ce qui est sûr, c'est que la rentrée se fera en trompe l'oeil car si on pouvait espérer à la fin de l'année scolaire que les devoirs de vacances prépareraient une rentrée sous le signe de la rénovation, force est de constater qu'en réalité, la rénovation, beaucoup de socialistes, pas forcément des dirigeants d'ailleurs, s'en foutent royalement car désormais, ce qui va les intéresser, ce sera moins l'actualité de la lutte des classes, mais la lutte des places puisqu'au printemps prochain, on votera aux municipales.
Le fond ne sert pas de base, mais de façade pour perpétuer les enjeux de personnes. Quand le chat dort les souris dansent dit-on. Il est vrai que par exemple, chez les amis de DSK, le départ pour le FMI exacerbe les querelles de successions ou les jalousies ou encore les impatiences dont la presse s'empare. Rien ne sert de se presser à rejoindre tel leader en vogue car il suffit qu'un sondage paraisse pour que l'on comprenne que ce n'est pas l'écume qui fait la mer.
Plusieurs questions centrales sont posées et il faut commencer à y répondre.
Du bolchevisme au royalisme
A l'automne à l'occasion du 90 anniversaire de la révolution d'octobre, il faudra montrer que la social-démocratie qui avait raison de ne pas rejoindre Lénine en 1917 demeure toujours la seule alternative crédible à la droite. Car il ne s'agit pas simplement de tirer cette conclusion sur la base du bilan du communisme, mais sur les limites du choix de celle voie-là vers le socialisme. Aujourd'hui, on ne peut pas en effet repenser la social-démocratie uniquement par rapport à la droite. Il y a une gauche qui a changé de nature si on considère qu'historiquement, le fait que les héritiers de Trotski rassemblement plus d'électeurs que ceux de Thorez est un retournement de poids.
Il ne s'agit pas simplement de s'assurer le monopole de l'alternative institutionnelle à l'UMP car même si certains s'accomoderaient bien d'un PS astre mort parce qu'aucun autre monde n'est possible ne fairaient que rajouter du bois au feu sur lequelle bout la marmite...
Il faut répondre aux questions légitimes que l'irruption de Ségolène Royal a posée, même si on pense qu'elle n'a pas toujours apporté les bonnes réponses.
Le lapsus de Besancenot
Invité des Quatre vérités, le facteur a expliqué qu'il fallait une autre gauche face à la droite car depuis le 6 mai "nous étions dans une nouvelle période". "Nous pensons, dit-il, qu'une vraie politique de gauche ne peut co-exister avec le social-libéralisme défendu actuellement par le Parti socialiste au pouvoir".
Discours trop bien huilé ou bien a-t-il commis une erreur de conjugaison ? Ce qui est sûr c'est que le leadership à gauche est l'objet d'une compétition qu'il appartient au PS de remporter s'il ne veut pas que le régime de Sarkozy se consolide plus encore. La rénovation enfin, c'est aussi, transformer l'unité momentanée qui a fait que la gauche a su ne pas se diviser au moment des élections en une dynamique unitaire, pas seulement "contre" les méfaits du gouvernement, mais aussi pour construire l'alternative à la droite. Cela veut dire délaisser les couloirs où on complote pour retrouver le chemin de la confrontation et des mobilisations collectives.
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