Et plus européenne ? C'est la question qu'on est en droit de se poser. Ségolène Royal fait parler d'elle ces temps-ci en parlant de la Nation, du drapeau et de la Marseillaise. C'est juste le week-end où on célèbre le cinquantième anniversaire de la signature des Traités de Rome... En attendant le Grand discours de Ségolène Royal sur sa vision européenne et sur les questions internationales, on a eu droit pendant quelques jours à cette rengaine.
Parler de nation après Sarkozy et après Le Pen oblige pour la gauche à en parler autrement. En laissant Jeanne d'Arc sur son bûcher et de Gaulle dans son tombeau... la gauche et la nation, c'est une conception ouverte. optimiste. Pas nécessairement protectrice, mais porteuse d'une certaine idée de la démocratie et de la république. Il y a trop de "Chevènement" pour que toute la gauche se retrouve dans ce discours national qui n'est pas assez social pour trancher nettement avec la droite.
On aurait raison de dire que lorsque Jospin a dit que son projet n'était pas socialiste, il a été voué aux gémonies par la bonne conscience de gauche, y compris au sein du PS et que le discours ségolénien néglige trop la gauche. Certes il faut rassembler les Français, mais d'abord, il faut rassembler les Français de gauche.
Quant à l'Europe, eh bien, c'est la grande oubliée de cette campagne. Dans trois semestres, la France prendra la présidence de l'Union et sur son agenda, il y aura la relance institutionnelle. Aujourd'hui, toute l'Europe regarde du côté de chez vous parce qu'on sait que la place de la France en Europe ne sera pas la même selon que Sarkozy, Bayrou ou Royal seront élus.
Bayrou est un européiste convaincu. Nul doute, que ce fédéraliste n'est pas le moins bien placé pour construire cette relance. Nicolas Sarkozy est un européiste de droite, car il veut un traité minimal pour un libéralisme maximal. Il voudrait faire l'Europe avec ceux qui ne la veulent pas.
Ségolène Royal est donc la seule qui peut relancer une Europe entrée, cinquante ans après la fondation de la Communauté économique européenne, dans un deuxième âge, celui de la construction politique, celui de l'harmonisation fiscale, celui d'une justice sociale et d'une égalité réelle de la Loire à la Vistule.
Incompréhension.
Voilà mon sentiment ces derniers jours alors que les célébrations à Berlin ouvrent un boulevard pour parler de l'Europe, de ses prémisses, de ses râtés mais aussi et surtout du fantastique espoir que sa construction soulève et mobilise dans la population à commencer par les plus jeunes. Où va-t-on ? Qui sont ces Français chauvins, rabougris et accrochés à leurs symboles nationaux, incapables de parler à leurs concitoyens européens, de se projeter dans l'avenir ?
JLR Zapatero, Piero Fassino, Kurt Beck, Poul Nyrup Rasmussen, sont capables de trouver les mots et les gestes qui mobilisent les électeurs de Gauche partout dans l'Union, en faveur de l'Union. Ils sont muets en France les leaders politiques ou bien la ligne bleue des Vosges est toujours infranchissable ?
Rédigé par : chourka | 26 mars 2007 à 13:28
L'identité nationale n'est pas un sujet qui doit relever de l'Etat.C'est une construction personnelle, chacun à son rapport propre à la nation.
Reprendre les symboles républicains pour ne pas les laisser à la droite et à l'extrême droite, d'accord. Mais ce qui me gêne c'est l'impression que Sarko donne le "la" de la campagne et que l'on cherche à lui "coller ", pour mieux s'en différencier, certes.
Le retour de ce thème dans la campagne et la résurgence du nationalisme en Europe de l'est notamment,alors que l'on fête les 50 ans du traite de Rome me laissent à penser qu'aujourd'hui une telle aventure serait sand doute impossible.
Quelle aurait été la postion de Chevènement en 1957 ?
Rédigé par : Johan | 26 mars 2007 à 17:51