J'ouvre une nouvelle rubrique que je nomme pompeuse "sémantique". Mes lecteurs assidus savent l'importance que j'accorde aux mots... Du coup, il me semble pertinent de continuer à décrypter aussi bien l'actualité, ce que font très bien plein de gens, que la politique et le langage politique pour traquer dans les non dits, le "signifiant et le signifié".
Notre camarade travailliste Colette Avital est présidente du groupe Avoda à la Knesset. Ceux qui connaissent bien la vie politique en Israël savent qu'elle est turbulente (la Knesset, pas Colette !). Candidate à la présidence de l'état, en remplacement de Moshe Katsav, cette israélienne francophone est responsable des relations international au parti Avoda. Elle était invitée à l'université d'été de La Rochelle en août dernier. Quelques semaines auparavant, elle a présenté une liste de termes à bannir des interventions des parlementaires en séance.
La voici cette liste :
brain defective (déficient mental)
degenerate (dégénéré)
evil one (le mauvais)
eye gouger (arracheur d'yeux)
fascist (fasciste)
father of violence (père de violence)
filth (puanteur)
gang (bande)
government of murderers (gouvernement de meurtriers)
gut ripper (éventreur)
hard working (acharné)
humbug (truand)
hypocrite (hypocrite)
idiot (imbécile)
instigator of murder (pousse au crime, instigateur de meurtre)
Jew-hater (qui haît les juifs)
king of the swamp (roi du marécage)
leech (limace)
liar (menteur)
loathsome (débectant)
man of blood (sanguinaire)
may your name be blotted out
mental case (cas mental)
monster (monstre)
murderer (meurtier)
Nazi (nazi)
nincompoop (demeuré)
occupying army (armée d'occupation)
parasite (parasite)
Philistine (Philistin)
pig (porc)
P.L.O. (OLP)
poisner of wells (empoisonneur de puits)
poodle (caniche)
racist (raciste)
swamp fly (mouche à merde)
swindler (tricheur, fraudeur)
terrorist (terroriste)
threat to the state (menace à l'état)
thug (voyou)
total nonentity
traitor (traitre)
ugly (méchant, laid)
venal (corrompu, pourri)
worthless (qui ne vaut rien)
Autant on peut se satisfaire qu'enfin, certains termes comme "nazi" ou "terroriste" soient bannis, autant il y a de quoi s'inquiéter sur cette manie de traquer l'expression du désaccord ou de la colère...
C'est gentil ça mais si demain, à supposer qu'il y aurait pas de législation dans le domaine, le gouvernement veuille condamner les groupes se réclamant des nazis on fait comment pour le faire.
Que l'on interdise les insultes ok mais certains mots ont une valeur politique ou juridique.
Rédigé par : Arnaud | 13 février 2007 à 17:35