Nous sommes le 6 juin. Pour des milliers de vétérans, ce sera le souvenir du Jour le plus long. Le débarquement en Normandie fut une prouesse militaire, un exemple de stratégie. Les vainqueurs, on le sait furent les Alliés. Comment beaucoup de personnes de ma génération, je connais par cœur la reconstitution hollywoodienne qu'en fit Daryl F. Zannuck en 1962. Une fresque de trois heures avec un casting de rêve. Ce film en noir et blanc renfloua la Fox qui avait été quasi coulée par les frasques du Cléopâtre de Mankiewicz, colossale production plombée par les caprices de stars.
Le film de Steven Spielberg, Saving private Ryan a restitué la réalité du débarquement. Ce ne fut pas un spectacle, ce fut un cauchemar. Si l'opération Overlord est connue par cœur, il ne faut pas oublier les résistants, les civils et les militaires qui ont payé de leur vie pour que le débarquement réussisse. Pour ma part, je n'oublie pas leur sacrifice.
Mais ce 6 juin 2006, après un presque long week-end, on ne parlera, une fois encore que de Ségolène et de son doublé de ces derniers jours. Par deux fois elle a marqué contre son camp. On nous explique que les Français applaudissent... On leur fera remarquer que la droite aussi trouve ça bien. C'est plus inquiétant. Quand une droite décomplexée approuve une figure de gauche, il faut s'inquiéter. Surtout quand il s'agit de la sécurité et des 35 heures.
Si Ségolène Royal était restée élue de Normandie, elle aurait peut-être participé à une commémoration du Jour J. Elle aurait alors médité devant les plages d'Utah, d'Omaha, de Sword ou de Juno et les âmes des morts au champ d'honneur seraient revenues des Champs Elysées pour lui rappeler que pour vaincre, il faut rassembler son camp d'abord. On peut certes se déguiser en soldat ennemi, mais dans l'affrontement, c'est armée contre armée. Ségolène Royal commet la même erreur que les partisans du "non" qui voulaient nous faire croire qu'il fallait choisir entre l'Europe et la gauche. Elle, ce serait choisir entre la France ou le pouvoir et la gauche. C'est une erreur, car si elle continue à se mettre la gauche à dos, elle usera les conditions du rassemblement. Le devoir d'inventaire est un travail permanent que le PS a fait depuis quatre ans, mais il l'a toujours fait de manière constructive. François Hollande et Dominique Strauss-Kahn ont été les premiers à le faire.
Elle a beau jeu d'assurer que malgré tout elle est de gauche. Vu qu'elle dit ce qu'il faut pour qu'on en doute, c'est bien de nous rassurer...
Commentaires