Chirac veut-il aider (encore) la gauche à battre la droite ?
C'est la question qu'on peut se poser quand on constate l'entêtement du chef de l'Etat à soutenir son premier ministre dans son attitude fermée. Si toute la droite fait bloc contre la jeunesse, comment pourra-t-elle convaincre dans un an ? Les policiers aux portes des lycées pour forcer les piquets de grève, les huissiers sollicités par les étudiants de droite contre les grévistes, et pendant ce temps, le dialogue social n'est qu'un monologue libéral. La droite veut peut-être prouver qu'elle est capable de faire en 2006 ce qu'elle n'a jamais réussi à faire : briser une grève...
Le problème c'est que si le mouvement dure, il sera plus dur. Et s'il durcit, le gouvernement ne pourra pas compter sur le discrédit porté par les casseurs, car la violence policière va se déchaîner. Tôt ou tard. Aucun des positions à droite n'est tenable. Ni celle du ministre de l'éducation qu'on a connu plus diplomate, ni celle du ministre de la police, ni celle du premier ministre.
Dominique Strauss-Kahn dans le mouv'
Dans le mouvement, les socialistes sont présents, mais ça ne va pas de soi. Il faut être dans les manifs, mais aussi dans l'interpellation du gouvernement et la proposition. C'est exactement ce que fait Dominique Strauss-Kahn. Entre deux cuisses de volaille, le député de Sarcelles a publié ses propositions pour les jeunes. Une bonne chose car c'est une réponse à la demande : contester pour proposer. Le deuxième temps, ce sera convaincre pour vaincre.
Cesser d'être étranger à sa propre histoire...
La mort de Gilles Martinet a été accueillie avec une grande indifférence par les socialistes. Bien sûr, il y a eu un communiqué du Premier secrétaire, mais c'ests tout. Dommage que nous ayons des pannes de mémoire. Peut-être que c'est trop pour nous. Un résistant, un anticolonialiste, un fondateur d'un parti et un théoricien de la deuxième gauche... Bref, un expert de la question posée à la gauche : comment répondre au capitalisme ?
C'est vrai que ce qui compte aujourd'hui c'est moins définir la gauche que de plaire à la droite. Au festival des évidences, ce qui demeure, c'est l'ingence intellectuelle et finalement politique qui préside, comme si être de gauche n'était plus affaire de convictions, mais simplement de "feeling"...
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