Dans quelques jours, des associations afro-antillaises vont se mobiliser pour instruire un procès d'un genre particulier à l'empereur à l'occasion du bicentenaire de la bataille d'Austerlitz, à la suite de la parution d'un brûlot de Claude Ribbe, le crime de Napoléon. La thèse ? Napoléon fut un esclavagiste raciste qui inaugura les chambres à gaz et les massacres de masse contre les noirs pour s'être révoltés contre les Français. La preuve ? Hitler lui a rendu hommage en 1940 en s'inclinant sur sa tombe.
L'Histoire ne retient jamais tous les actes d'un homme. Elle n'en retient que ceux qui la font et qui contribuent au progrès de l'Humanité. De Napoléon, faut-il retenir l'empereur qui transforma la France et l'Europe ou l'homme qui aurait massacré 100 000 insurgés dans les colonies ?
C'est une forme bien malsaine de révisionnisme. D'abord parce qu'en faisant référence aux gaz et au "génocide", il s'agit de se hisser au niveau du crime absolu, la Shoa pour obtenir une reconnaissance dont on souffre de l'absence. Je n'ai pas besoin de comparer ce que mes ancêtres ont subi à la Shoa pour en connaître l'horreur. Ensuite parce que noircir Napoléon pour révéler des pages sombres de l'histoire montre qu'on ne connaît pas l'évolution des mentalités. C'est juger avec le savoir d'aujourd'hui des événements d'hier. Napoléon est un bouc émissaire bien commode alors qu'on aurait pu s'en prendre à la révolution française, ce qui aurait provoqué un débat théorique intéressant. Pourquoi la proclamation de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen n'a-t'elle pas entraîné immédiatement l'abolition de la traite et de l'esclavage ?
A quoi ça peut servir en fait ? Les Noirs ne remporteront aucune victoire politique sur la base du révisionnisme historique. On ne règle pas les problèmes d'aujourd'hui en brouillant ou en exhumant les crimes d'hier mais en les digérant. En clair, il faut faire connaître l'histoire et la dépasser, pas la ressasser.
Cette veine afrocentriste qui a conduit certains universitaires à réécrire une bonne partie de l'Histoire antique est elle aussi raciste puisqu'elle part du principe que les Blancs sont historiquement responsables de la situation des Noirs actuels. Une vision assistée de l'Histoire, bien contradictoire avec la légitime revendication d'émancipation.
L'Histoire est toujours écrite par les vainqueurs. Il faut faire avec et vaincre soi-même pour écrire l'Histoire à son tour.
S'il faut tout placer dans son contexte alors arrêtons de parler de tout y compris de la SHOA . C'est vrai que c'est plus commode. Mais non mon brave monsieur Napoléon est raciste et criminel de l'humanité arrêtes tes plaisanteries pour attardés mentaux que ne sont pas les NOIRS comme tu penses depuis toujours
Rédigé par : Damel | 03 décembre 2005 à 15:04
Pourquoi tant de hargne ? Ai-je écris ou dit des choses sur des "attardés mentaux" ? Curieux d'ailleurs que dans cette micro-polémique on ait tu le rôle du lobby colonial dont les descendants "tiennent" une grande partie de l'économie antillaise ainsi que la banque. Napoléon a réprimé une révolte en Guadeloupe et en Martinique (alors qu'elle a triomphé à Haïti) et c'est logique de son point de vue que la répression ait été sauvage. Mais de là à parler de génocide... C'était économiquement et politiquement absurde.
Napoléon "raciste" ça veut dire quoi et ça avance à quoi ? Si on veut s'amuser à juger ce qui s'est passé il y a deux cent ans avec les normes morales d'aujourd'hui, alors, il faut tout raser. Il faut renier la Révolution qui a "oublié" les femmes par exemple... Sans mauvais jeux de mots, l'Histoire n'a jamais été écrite en noir et blanc. Et précisément, le rôle de la politique est de réparer les injustices qui en découlent.
Rédigé par : Pek | 04 décembre 2005 à 16:11
Vos connaissances historiques sont imparfaites. Napoléon n'a jamais réprimé de révoltes en Martinique, vu que l'île était sous domination Anglaise et qu'elle n'avait donc pas bénéficié du décret du 4 février 1794 abolissant l'esclavage. Donc pas d'abolition en Martinique et donc pas de révoltes à mater non plus.
D'autres parts, vous devriez vous intéresser au concept d'amortissement en comptabilité d'entreprises, qui rend tout à fait compatible l'extermination des esclaves par "amortissement" et la notion de rentabilité : si vous aviez été esclave vous n'auriez pas dépassé 8 ans de "fonctionnement". Les esclaves mourraient pour l'essentiel au bout de 10 ans. En dépit de ce court laps de vie, les maîtres s'enrichissaient vite, puisqu'ils avaient déjà amorti leurs "machines humaines" dès le cap des 5 ans.
Dernier point, vous utilisez l'argument de l'anachronisme historique pour disqualifier la légitimité des gens qui qualifient Napoléon de raciste.
Mais si vous appliquez cet argument sans exceptions, vous découvririez qu'il est tout aussi anachronique de qualifier Hitler de raciste, puisque dans les années 30, les idées racistes et antisémites allaient de soi en Europe et étaient loin d'être l'exclusive de la seule Allemagne : je vous suggère d'investir dans la presse de l'époque, vous risquez d'être surpris par les références racistes et coloniales et la mise à l'index des Juifs comme source de tous les maux, suite à la crise de 29 dans la presse de droite.
Les règles morales d'aujourd'hui sont appliquées pour condamner le parti national socialiste de Hitler, elles doivent l'être aussi pour condamner Napoléon, qui suite à un coup d'etat a remis des citoyens Français en esclavage. Napoléon est d'autant plus condamnable que nombre de voix s'élevèrent en 1802 pour s'opposer à l'esclavage qui constituait un retour en arrière par rapport aux idéaux de la révolution (notamment de la Convention) : voir Truguet.
Napoléon est donc disqualifié comme exemple de la grandeur de la France, à moins que la France n'ait fait le choix de la médiocrité morale pour les générations futures.
Rédigé par : inhumain | 02 janvier 2006 à 12:54
Je note que dans votre réponse bien construite vous ne faites pas référence à 1789 et au fait que la déclaration des droits de l'homme et du citoyen n'a entraîné aucune abolition immédiate de la traite et de l'esclavage. L'esclavage a été aboli dans les colonies françaises d'Amérique en 1794 autant pour des raisons "morales" que stratégiques puisqu'en effet cela aurait réduit l'intérêt de ces îles pour les Britanniques. Mais il y a bien eu des révoltes à Haïti et en Guadeloupe (dans mon texte je ne parle pas de la Martinique). Donc la répression fut la suite logique de ces événements. Napoléon a connu, faut-il le rappeler, sa première défaite militaire à Saint-Domingue.
Je maintiens mon argument sur l'accusation anachronique, mais je ne comprends pas le vôtre sur Hitler. Vous semblez oublier qu'avant le nazisme, il y avait eu le nationalisme français et son délire antisémite notamment au moment de l'Affaire Dreyfus. Si on considère une certaine presse et si on croit que le colonialisme était majoritaire dans les esprits, on peut admettre que le Blanc ne percevait pas les "colorés" comme aujourd'hui. De là à dire que le racisme et l'antisémitisme allaient de soi... Je ne m'y risquerait pas.
Rédigé par : Pek | 02 janvier 2006 à 19:10
Mon argumentation rejoint la vôtre s'agissant de l'intensité du racisme et de l'antismétisme en France durant le premier tiers du XX ème siècle. L'affaire Dreyfus et le racisme tranquille à l'égard des Nègres et autres Anamites sujets, de l'empire Français sont là pour nous le rappeller. Pourtant la France de cette époque se qualifait de pays des droit de l'homme, et aurait été très offusquée que l'on la qualifie de raciste.
Nous sommes donc bien d'accord sur ce point.
Néanmoins cet argument relatif à l'anachronisme en histoire a de sérieuses limites...car dès lors comment oser qualifier Hitler d'antisémite ou de raciste, alors que dans le même temps l'idéologie de la race supérieure était communément admise par tous les pays européens, particulièrement à l'égard des Noirs et des Juifs. Comment qualifier Hitler de raciste alors qu'à l'époque de son apogée les Etats unis, l'Angleterre, la France, l'Australie, pratiquaient une politique apartheid ou de ségrégation sur leurs propres ressortissants (Indiens, Noirs, Aborigènes).
Si l'argument de l'anachronisme historique est applicable à Napoléon, il l'est dès lors à Hitler, pourtant plus proche de nous, mais vivant à une époque où la notion de race supérieure était un fait admis par l'ensemble des nations coloniales européennes. Nous ne pourrions donc juger (si l'on vous suit concernant Napoléon) Hitler à l'aune de nos valeurs d'hommes du 21ème siècle.
Bien entendu, ces arguties me sont insupportables, Napoléon est une crapule, Hitler est une crapule, car chacun à son époque, a cotoyé des idéaux humanistes (ce qui affaiblie notablement l'argument d'anachronisme des valeurs), mais force est de reconnaître que les deux n'avaient que mépris pour l'humanisme, qui n'était pour eux qu'une manifestation de faiblesse.
Rédigé par : Inhumain | 06 janvier 2006 à 04:22
D'accord avec toi, Inhumain. La mégalomanie de Napoléon l'a amené à faire couler tant de sang et tant de larmes. L'argument de l'anachronisme historique ne tient pas. Et ce qu'il a fait de bien d'un côté n'excuse pas ce qu'il a fait de mal de l'autre. Je t'invite par ailleurs à venir faire un tour sur mon site www.conscelebres.com, car je crois qu'il pourrait te plaire. Je t'invite toi aussi, Pek. Sans rancune.
Rédigé par : H. M. Gillen | 20 janvier 2006 à 07:29
Bonjour,
En quoi le statut de l'esclave est-il contradictoire avec la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen ?
Très beau site
A bientôt
Rédigé par : M. Miran | 12 mars 2008 à 13:50
Bonjour,
Vous êtes invité à visiter mon Blog.
Mon Blog présente une nouvelle théorie mathématique de la conscience: LE CODE D'EINSTEIN, Plus spécifiquement la page:CHAMPLAIN-GHOST.NERON,HISTOIRE(fermaton.over-blog.com)
Par la présente, j'aimerais si vous le voulez bien que les gens de votre communauté me fassent parvenir des commentaires.
Cordialement
Clovis Simard
Rédigé par : clovis simard | 31 octobre 2010 à 14:13