Cette citation est d'Alain Finkielkraut, reprise dans Français d'abord, le journal du Front national. La messe est dite. Depuis longtemps, le philosophe se méfiait avec raison des facilités de l'antiracisme, mais la question qu'on est en droit de se poser c'est faut-il être antiraciste ?
Faire nous des staliniens du XXIe siècle... L'antiracisme n'a jamais tué personne. Pire, il a échoué au tournant du siècle. A l'occasion des vingt ans de la marche des Beurs et d’SOS racisme, j'avais écrit dans le journal des jeunes de Socialisme & démocratie qu'il fallait le repenser car manifestement, le retour de l'antisémitisme et l'irruption de l'islamophobie avec, sans lien direct, les thèses de Ramadan, le rapport à l'Intifada avaient divisé le mouvement antiraciste. Désormais, il fallait choisir son camp. La manifestation du 16 mai 2004 l'avait montré de manière lamentable. On ne pouvait plus être contre l'antisémitisme et l'anti-islamisme à la fois.
L'antiracisme aurait-il fais les frais de l'antiracisme gauche caviar bien pensant des trop médiatiques potes de SOS racisme ? Faux procès.
A la fois querelle de clochers et rançon de la gloire, ce rejet ignore un peu vite le rôle joué par la petite main jaune dans une prise de conscience collective, historique, dans la France de Dupont Lajoie et de Jean-Marie Le Pen, ce pays qui a si souvent mal à sa mémoire. Oui : la France était un pays métissé riche de ses différences.
Le problème est qu’on n’a pas donné de sens à ce pays métissé, sauf un soir de ferveur collective de victoire des Bleus lors de la Coupe du monde de 1998. Là encore, on en est resté à l'image.
Une fois de plus, ces dernières années, la gauche a été coincée et tétanisée entre la banalisation du mal et, il faut le dire, le chantage de ces compagnons de luttes qui soudain se repliaient sur eux-mêmes, attendant des parties qu'ils répondent à leurs exigences clientélistes parfois. Après la générosité multicolore, la balkanisation communautaire menace. Désormais les antiracistes s’étripent entre eux !
L’antiracisme né des années 80 se revendiquait apolitique. Il était « en phase avec la dépolitisation du monde » sur fond de triomphe de l’ultra-libéralisme et de l’individualisme. Les concerts de la génération morale, en remplaçant les constructions idéologiques de la génération politique de l’après 68, ont en même temps renoncé à l’audace politique. C’est pourquoi il faut rompre avec l’attitude qui consiste à être « offusqué par le mal mais contemplatif et sceptique ». La gauche doit sortir de son mutisme et accepter la confrontation au lieu de rechercher à tout prix le consensus.
Le Mrap porte plainte. La justice est saisie, mais où est la politique ? Les voitures ont brûlé, la répression policière a été activée et aujourd'hui l'indifférence est théorisée.
En démocratie, les fossés que l’on ne comble pas se creusent davantage, notamment lorsque sévissent de mauvaises plumes...
La lepénisation des esprits on le voit n'est pas sectaire, elle transcende les cultures !
La lepénisation des esprits on le voit n'est pas sectaire, elle transcende les cultures !
Rédigé par : agrandir le penis | 03 septembre 2014 à 17:12