Lionel Jospin s'était fait prendre par la patrouille lorsqu'il s'était exprimé sur "l'âge du capitaine". Certains irent même jusqu'à en faire une des causes de sa défaite. Laurent Fabius s'est exprimé ce matin, date de l'anniversaire du chef de l'Etat pour dire ce qu'il pensait de son bilan. Ironie des dates... Mais les deux ont eu raison. Chirac, du haut de ses 73 ans a un pied dans l'Histoire, mais il appartient encore à la politique. C'est-à-dire qu'il peut encore changer le cours de l'Histoire...
Alors que Canal plus va bientôt diffuser un film sur le SAC, l'apparition du Président dans l'étrange lucarne avec ses lunettes a fait image. Un homme vieilli qui ne peut plus dissimuler, mais surtout, le retour du Chirac version seventies, tel est le souvenir exhumé par cette image, renforcé par une actualité brûlante.
Car le durcissement d'une droite en U comme dans les années 70, qui ratisse large, sur sa droite, comme dans les années 70 et qui s'essaye à la censure ou à l'intimidation comme dans les 70 montre que la droite reste réactionnaire. C'est une "bonne nouvelle" pour la gauche, mais ça ne suffit pas.
Chirac... Ephémère ministre de l'Intérieur en plein âge d'or du SAC (il savait, il cautionnait), il a trahit Chaban pour Giscard en 1974. Il a trahit Giscard pour sa pomme. Déjà, à l'époque, voyant venir les difficultés, il voulait dissoudre, il a démissionné pour fonder son parti, le RPR contre VGE et partir à la conquête de Paris.
En 1981, son hostilité pour Giscard en fit un allié objectif de Mitterrand. L'homme qui voulait faire du RPR le parti d'un "travaillisme à la française", a finit par droitiser son discours et son programme. Les années de la première cohabitation en sont une preuve éclatante, sonnante et trébuchante, et parfois sanglante.
L'homme du "bruit et des odeurs", a réussi à devenir président après avoir été trahi par Sarkozy. Il s'est fait réélire pour échapper à la justice. Il a affaiblit la fonction présidentielle. Jamais, le slogan maladroit de Giscard pour sa campagne de 1981 ne s'est autant justifié que ces dix dernières années : "Il faut un président à la France"... Dommage qu'il ait déjà été pris.
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