Montebourg, l'homme blessé ?
On en a fait des louches. L'homme en plus s'y prête, photogénique comme il est. Arnaud Montebourg serait le seul perdant du congrès. Il serait tellement accroché à ses convictions qu'il aurait perdu le reste. Lâché par ses amis, Nouvelle gauche, c'était prévisible, mais Peillon, quand même... Tout cela c'est le roman d'un échec annoncé comme la presse aime les raconter. Et pourtant ! L'acharnement médiatique pendant la semaine écoulée frôle l'indécence surtout quand on se souvient combien elle l'avait aimé ce Saint-Just(e) des temps modernes, jeune, beau, fougueux, éloquent jusqu'à agacer ses adversaires.
Il y a une incompatibilité entre les prétentations de Montebourg et les petitesses d'un appareil qui a sa propre logique et ses lourdeurs dont il ne souhaite pas se débarrasser au fond... Peut-être entre-t-il dans une de ces traversées du bac à sable dont la politique a le secret, déroutant toujours ceux qui s'empressent de déclarer quelqu'un "fini". C'est aussi la vrai nature du NPS que nous soulignions il y a quelques temps. A lui de démontrer qu'il peut apporter plus qu'une réforme institutionnelle à la gauche... Au PS d'avoir l'intelligence de l'entendre.
Fabius ou DSK ?
Dans toutes les bouches, les meilleurs discours du congrès furent ceux de Laurent Fabius et de Dominique Strauss-Kahn. C'était de toutes façons les discours les plus attendus du congrès. Chacun dans son style, a parlé de la France et de la gauche. Les départager ? Dans l'image arrêtée de la suite du Mans, la "décantation" - le terme trouvé par Jospin est désormais à la mode - ces deux-là se sont imposés car ils sont imposants. Ce ne sont pas des images virtuelles inventées par les médias pour "jouer" comme d'autres. Ce sont des hommes d'idées, de réseaux, au bilan impressionnant quand on regarde ce qu'ils ont déjà fait pour le pays. Ils poussent à l'intelligence et ceux qui sont contre, juste pour être contre apparaissent bien.
Il faut arrêter avec Ségolène Royal !
Si on respecte un tant soit peu les gens, il faut cesser de faire tout un plat avec Ségolène Royal en la réduisant à son sexe comme on le fait. Quand on en fait une présidentiable, j'imagine cette femme si médiatique dans un brainstorming avec tout ce que la gauche compte d'intellectuels, d'économistes, de sociologues ou d'acteurs sociaux et je la vois s'imposer par son sens de l'écoute et de l'imagination.
J'aime bien ce que Ben Gourion disait de Golda Meir :"c'est le seul homme de mon gouvernement". Le particularisme féministe qui s'impose par solidarité au clivage droite gauche fait du mal à la politique. Je dis ça pour la fois où elle avait été interrogée par les journalistes à propos d'Angela Merkel. Pour moi, avant d'être une femme, Merkel est de droite. De même, Ségolène Royal est d'abord socialiste avant d'être une femme. Et puis cette fausse familiarité que la presse nourrit alors que "dans la vie", elle n'a pas cette proximité ... "Ségolène". On dit "Aubry", "Guigou", ET "Ségolène". Signe ? A elle d'en prendre la mesure.
J'attends son discours sur la gauche et sur la France...
Emmanuelli au projet ou la synthèse jusqu'au bout
Ce n'est pas une si mauvaise nouvelle que cela. Déjà en 1981, le projet avait été confié à un personnage issu de l'aile gauche du Parti de l'époque, Michel Charzat, alors au CERES. Julien Dray, alors à la Gauche socialiste avait été, lui aussi, chargé du projet en 1994. Rien de nouveau donc. Puisqu'il faut "rassembler" c'est normal qu'on associe les anciennes minorités à des responsabilités qui ne sont pas que symboliques. Pourvu que le reste soit tout aussi authentique.
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