N'en déplaise à Jean-Luc Mélenchon, il faudra faire avec la "social-bobocratie" qui n'a pas pardonné aux sociaux-opportunistes d'avoir fait bobo au parti en jouant contre leur parti entre le 1er décembre et le 29 mai. C'était là une des contradictions à assumer pour la motion de Laurent Fabius : comment solliciter le vote des militants pour virer Hollande alors qu'on s'en était affranchi auparavant. Mordre la main qui vous investit est toujours un exercice périlleux.
Le vote militant s'est exprimé. Il est trop tôt pour l'analyser en profondeur et surtout le congrès n'est pas fini. Mais d'ores et déjà on peut dire que l'implacable logique qui s'était installé en 1995 fonctionne toujours. Chaque fois que les militants socialistes doivent choisir entre une ligne radicale et une ligne réformiste, ils choisissent cette dernière, même quand tout laisse croire le contraire. Pourtant, elle ne parvient pas à s'imposer durablement dans les têtes. La motion 1 doit mériter cette victoire en assurant le renouvellement exigé, en réalisant les réformes demandées et en appliquant les orientations suggérées.
Elle a réalisé un score suffisamment élevé pour n'être prisonnière de personne, mais elle ne doit pas être prisonnière d'elle-même en s'enfermant dans l'arrogance et l'autisme de ceux qui reprochent à leurs adversaires de les avoir poussé à douter d'eux-mêmes. Rien ne serait pire. Ce n'est pas de l'intransigeance d'un Sylla dont le PS a besoin, mais de l'intelligence d'un Alexandre.
Les fabiusiens dans le rôle de vierges effarouchées et choquées par la triche sont attendrissants, mais pas très convaincants. Les fédérations du Pas-de-Calais et des Bouches du Rhône leur ont longtemps été acquises et c'est François Hollande qui y a commencé le ménage notamment dans les fichiers. Comme dit Cambadélis avec une formule qu'il affectionne : "il est toujours nécessaire, en politique, de se confronter à un résultat pour l'interpréter, plutôt que de contester un résultat pour l'oublier."
Quand au NPS, il semble que la ligne Peillon l'ait emporté sur la ligne Montebourg. La victoire de Hollande est aussi celle de Peillon au sein de son courant (mes lecteurs souvent NPS me contrediront certainement) dans la controverse stratégique qui les opposaient. L'appel de Peillon à la synthèse est un signe affiché de responsabilité de la part d'un homme qui croit en ses chances et qui se verrait bien adoubé par les éléphants, porté par son courant et le bénéficiaire français du rajeunissement qui touche nombre de partis socialistes de par le monde et récemment en Israël. Plus près de nous, le congrès de Karlsrühe du SPD devrait être lui aussi celui d'un rajeunissement important.
A voir. Ce qui importe aujourd'hui c'est que, la ligne désormais fixée, on se mette au boulot pour préparer la suite ensemble. Et pour peser, il faut être dedans.
Je pense que tout le monde souhaite (ou fait semblant de souhaiter) la synthèse, mais elle n'aura pas lieu, parce que "le PS a une ligne" et que je doute que la motion 1 toute auréolée de sa "grande" victoire refusera tout compromis (ce qui sera d'ailleurs un comble pour de prétendus sociaux démocrates).
Pour ce qui est de NPS, je te suggère déjà de t'intéresser à l'évolution du conglomérat protéiforme et de sa kirielle d'ambition, ce qui ne sera pas une mince affaire, avant de lancer des affirmations assez péremptoires. Parce que Peillon a dit beaucoup de choses entre le 9 et le 10 novembre (comme par exemple synthèse générale ou rien) ...
"Elle a réalisé un score suffisamment élevé pour n'être prisonnière de personne, mais elle ne doit pas être prisonnière d'elle-même en s'enfermant dans l'arrogance et l'autisme de ceux qui reprochent à leurs adversaires de les avoir poussé à douter d'eux-mêmes. Rien ne serait pire. Ce n'est pas de l'intransigeance d'un Sylla dont le PS a besoin, mais de l'intelligence d'un Alexandre."
L'histoire récente de notre parti, comme il est si bien dit, n'incite pas à l'optimisme.
Rédigé par : Simon | 13 novembre 2005 à 12:11
Quelle hargne et règlements de comptes dans ce blog on dirait du Julien Dray qui salive à tout va. cela augure mal du post congrès du Mans.Himba
Rédigé par : Himba | 26 novembre 2005 à 12:01
Ouh là ! Me comparer à Juju ! Y a de quoi s'arracher les cheveux. Expliquer mon point de vue sur la situation, montrer en quoi je suis d'accord ou non avec tel ou tel n'est qu'un bout de débat. Je ne crois insulter personne en faisant cela. Mais bon, si on peut même plus discuter sauf pour dire des platitudes...
Rédigé par : Pek | 28 novembre 2005 à 19:12