Les permanents du PS sont en colère contre leur direction. On aurait aimé que le Parti socialiste soit exemplaire sur le sujet, se servant de la rue de Solférino comme d'un laboratoire. Voilà une vieille utopie qui court depuis quelques années, notamment au moment de l'accord sur la réduction du temps de travail. Il ne manquait plus que les permanents entrent dans la danse du bordel ambiant ! Mais au fait, c'est quoi un permanent politique ? Aux yeux du citoyen moyen, la perception du quotidien d'un parti politique est assez floue. Et pourtant, pour que PS doit debout, ses militants armés d'un discours, d'arguments, d'affiches, de tracts ; ses cadres équipés de documents et de notes, il y a bien une centaine de personnes aux talents divers qui bossent. Un permanent politique c'est donc un militant qui bosse à temps plein pour le Parti et qui est rémunéré en échange. C'est, au moins une définition classique. La tendance à la professionnalisation que l'on connaît depui longtemps tend dans le même temps à une dépolitisation. Mais nombreux sont ceux qui luttent contre cette tendance.
Jusqu'en 1981, il y avait une aventure collective, quelque chose à construire. Depuis 1981, la tentation du carriérisme est lourde. Il est en effet rare que l'on exige un brevet de militantisme d'une personne qui arrive bardée de diplômes. On pourrait le faire d'ailleurs. Il me semble qu'il y a un lien entre la dépolitisation à laquelle les politiques participent parfois et la crise du militantisme qui pousse à changer les techniques de recrutements de nouveaux adhérents.
Il serait bienvenue que les socialistes s'interrogent sur ces aspects de leur sociologie car implicitement, c'est toute l'approche des questions politiques qui est concernée par ce débat passionnant.
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