Les primaires du 4 mars dernier ont fait office de "mini super tuesday" pour Hillary Clinton qui, selon les commentateurs, a repris du poil de la bête. Enterrant un peu vite Obama, la presse n'a plus d'yeux que pour la sénatrice de New York puisque ce rebondissement dans une bataille qui réserve encore des surprises, on ne cesse de le dire, onze victoires d'affilée pour Barack Obama, cela commençait à devenir monotone.
Jusqu'à cette histoire de ticket. Cette fois, ce ne sont pas des conjectures d'observateurs ou de gens qui prennent leurs rêves pour la réalité, mais une proposition d'Hillary Clinton elle-même, largement relayée par son équipe et ceux des médias qui lui sont acquis.
On a déjà eu l'occasion de dire ce qu'il fallait prendre en compte au sujet de cette histoire de ticket. D'abord, l'ampleur de la cassure fait qu'il faudra du temps pour souder une équipe et donner le sentiment d'une "dream team" imbattable, car rien n'est moins solide qu'une équipe dont le numéro deux est celui qui visait la place de numéro un, surtout quand le numéro un final a été sévèrement menacé au point de douter. L'un pensera à sa revanche et l'autre à contenir le premier pour l'impuissanter ou se protéger, y compris, de menaces fictives.
Bref, ça ne tient pas pour le moment. On a expliqué aussi le rôle du vice-président. Pas très excitant. Surtout, le fait que le débat se focalise dessus maintenant tient à un élément de calendrier. D'abord, Obama a une avance importante. Mais si Clinton gagne en Pennsylvanie et dans quelques autres états, elle pourrait passer devant. Elle anticipe cela en relativisant l'avance de son concurrent et en sonnant, de concert avec la presse la fin du "momentum" Obama. Ce "buzz" a un effet immédiat, non pas l'apaisement et "le rassemblement", mais la démobilisation d'un électorat auquel on dit en somme "à quoi bon ?" On a connu cela en France dans la campagne socialiste. C'est un piège grand ouvert dans une situation où tout peut encore arriver, cela menace tout le monde car le temps que les gens passeraient à débattre d'un ticket aujourd'hui qui n'a rien de modérateur, ils ne le passeraient pas à diminuer les chances de MacCain de gagner en novembre prochain...
Donc, la transition, on n'y est pas encore, mais ce qui est sûr, c'est que l'après devient un élément de la stratégie politique d'aujourd'hui car, le vainqueur de la primaire démocrate, ne sera pas automatiquement le vainqueur de la présidentielle.
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